Être cette femme qui voyage à vélo de New York à San Francisco
Startup Cycling est plus qu’une aventure.
J’ai 27 ans. Il y a 10 ans, j’aurais pensé être maman à cet âge là, vivre une vie agréable dans un charmant appartement à Paris, installée dans un job pour lequel je suis faite et excitée à l’idée de prévoir notre prochain weekend en famille.
Ne vous méprenez pas, j’aime cette idée. Mais pour diverses raisons, ce n’est pas le choix que j’ai fais. À la place, j’ai quitté un homme et un appartement à la veille d’entrer dans la vie professionnelle et j’ai expérimenté. Beaucoup.
J’ai essayé de lier mon parcours professionnel à des expériences de voyage, ce que je suis parvenue à faire jusqu’à présent. Tous les 6 mois/ un an, je relève un nouveau challenge qui me permet de me créer de nouvelles opportunités d’apprendre.
Malgré l’inconstance due au mouvement, la cohérence ne me quitte pas : j’aime les histoires. Quand je ne travaille pas à relater les histoires de startups, ou que je ne crée pas un environnement favorable pour que des marques prennent la parole dans les médias, je construis la mienne.
Quelle est l’histoire ?
Retour en Janvier 2016. Je regarde une vidéo de Thomas en ligne et je tombe sous le charme de son projet: Thomas traverse le monde à vélo pour rencontrer des entrepreneurs. À cette période, je travaille pour un média de renom à Paris. En deux semaines, je contacte Thomas, je démissionne et je me prépare au départ.
Aujourd’hui, le 9 mai, je suis aux Chutes du Niagara, Canada. J’ai parcouru 700km à vélo jusqu’à présent. Je fais du camping sauvage la plupart du temps. Je ne possède rien d’autre qu’un vélo. Je n’ai aucun plan au delà d’août 2016, date de mon arrivée prévue à San Francisco.
Le moment présent est la seule chose que j’ai. Et même si c’est la seule chose que nous avons tous, j’en fais l’expérience et cela fait une différence.
Je vous partage les principaux sentiments et pensées qui m’habitent lors de cette expérience.
L’importance de savoir m’aimer malgré tout
J’ai souvent fait des choix conscients qui me mènent à une découverte de moi-même et un accomplissement personnel. Ils n’ont pas toujours été évidents mais je ne pouvais simplement pas aller de l’avant sans avoir fait l’expérience de me découvrir et de me connaitre dans différentes situations. Souvent lors de ces premières semaines sur la route, je ne me suis pas sentie capable de traverser les États-Unis à vélo. Pédaler chaque jour implique de me faire confiance à chaque coup de pédale. L’effort physique, le dépassement de soi, l’indépendance et le courage sont aussi de précieuses leçons qui rendent une femme plus forte.
Une seule décision peut modifier ma posture de vie mais la pensée que je suis capable et confiante est un moteur essentiel pour m’aider à aller plus loin dans cette aventure.
Un pas après l’autre est le seul moyen d’engager un grand changement
Je me suis souvent projetée dans le genre de vie que j’aimerais vivre. C’est une pensée quotidienne que j’avais sans réellement savoir comment y parvenir. J’avais simplement le sentiment que tout se mettrait naturellement en place. Cette expérience à vélo m’apprend que les petites actions valent davantage que ces grandes enjambées qui sautent les étapes. De petites choses telles que pédaler ou écrire chaque jour augmentent la conscience que j’ai de moi-même. Cela me permet de réaliser que l’action de faire ce que j’aime chaque jour améliore ma vie actuelle et me construit un futur meilleur.
Dormir est aussi important que de passer à l’action
Je vis obsédée par le temps. Aurais-je assez de temps pour voyager, construire une carrière, une relation de couple durable et saine, avoir des enfants ? Je songe tout le temps à la prochaine action, prochaine étape et je finis par être dépassée par la longue liste de choses que j’aimerais faire dans ma vie. La route m’enseigne que le sommeil est un atout essentiel pour reposer mon esprit et me concentrer uniquement sur ce qui est essentiel pour moi. Dormir me permet de clarifier les choses, de mieux pédaler et de me sentir forte et confiante dans les actions que je mets en place.
Ma vulnérabilité est une force
Je voyage avec un homme qui parcoure le monde à vélo depuis un an. Il est jeune, indépendant, pragmatique, confiant et patient. Je suis sensible, vulnérable, remplie de doutes et impatiente. Souvent je me demande si j’ai ce qu’il faut pour traverser les États-Unis à vélo, pourquoi je me suis mise dans une situation que je n’ai jamais vécue et pour laquelle je ne me suis pas préparée. Je n’aurais aucune réponse si je me pose les mauvaises questions.
La vulnérabilité est ce qui fait de moi la personne que je suis. C’est la raison pour laquelle j’écoute mon intuition et je me pousse toujours plus loin vers la personne que je veux devenir.
La vulnérabilité est la plus grande de mes forces car elle me permet d’agir avec vérité et m’aide à trouver les ressources pour accomplir ce que je souhaite.
Pendant que je pédale vers San Francisco, je ne fais pas seulement de projections sur ce que je veux accomplir dans la vie, je vis ce qui m’accomplis aujourd’hui. Je n’ai pas d’enfant, ni ne vis une vie confortable dans un charmant appartement parisien ou exerce un métier pour lequel je suis faite.
Mais je suis animée par l’idée de ne pas pouvoir prévoir demain. Parce que c’est ce qui me donne la liberté de vivre en toute conscience aujourd’hui.
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