04 avril 2016

Ces petites décisions qui font les grandes histoires

4.04.2016

4 min readApr 5, 2016

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Le 30 mars 2016, j’ai rejoint Thomas pour traverser les États-Unis de New York à San Francisco à vélo. L’un de nos objectif commun est d’améliorer notre discipline, en créant chaque jour, pendant les 120 prochains jours. Il vlog, j’écris. Pour me suivre, ça se passe ici.

Je suis arrivée à New York il y a 5 jours. J’y ai rencontré Thomas Despin pour la première fois. Je ne le connaissais pas la semaine dernière et je vis aujourd’hui avec lui. Nous allons traverser les États-Unis à vélo. Nous avons ce projet commun, et d’autres.

Avant de le rencontrer, nous avons passé deux mois à discuter au téléphone. Nous voulions être prêts à vivre cette aventure ensemble. L’étions-nous lorsque nous nous sommes vus ? Pouvions-nous l’être ?

Je n’ai pas eu de doutes fondamentaux à rejoindre Thomas parce que la démarche qu’il entreprend en voyageant résonne avec ma propre conception du voyage et de la construction.

« Il n’y a pas pire que de subir un fonctionnement qui ne te va pas. Une fois que tu as compris ce qui ne va pas, tu as une responsabilité : tu agis et choisis de suivre ta mission, ou tu choisis d’être triste de ce que tu aimerais voir de différent. » Thomas Despin

Ces dernières années j’ai voyagé entre deux environnements différents. Le premier est un cadre connu et rassurant qui m’a apporté une stabilité dans laquelle je n’ai jamais vraiment su me trouver. Le second est un cadre inconnu et différent qui m’a apporté un mouvement favorable à l’énergie créatrice et m’a permis de me découvrir ; c’est celui-ci où je me sens à ma place. Il est toutefois si différent du premier, dans lequel j’ai grandis, que j’ai pensé qu’un environnement favorable au mouvement et à la création perpétuelle était un luxe, ou une parenthèse.

Il est facile de confondre ce que nous voulons avec ce que veulent les gens. Il est facile de calquer nos définitions du bonheur, de la réussite, de la famille, de l’argent à celles déterminées dans l’environnement dans lequel nous avons grandit.

Sauf que nous ne sommes pas égaux. Selon l’endroit où nous naissons, nous n’avons pas les mêmes libertés, ni les mêmes chances. Nous n’avons pas les mêmes caractères, ou mêmes talents. En prenant conscience de cela, nous comprenons que la signification que nous posons derrière les mots de bonheur, de succès, d’amour peut elle aussi être différente. Il est de notre responsabilité de comprendre ce que nous évoque ces mots, cela nous permet de choisir la vie que nous voulons.

Seulement pour créer cette vie, il faut savoir être honnête avec soi-même et être prêt à la construire. C’est la partie la plus difficile.

Avec 5 jours de recul, je mesure l’engagement de ma décision de rejoindre Thomas. On pourrait penser qu’il est insensé de ne pas en avoir pris conscience avant, mais aurais-je osé si j’avais consacré mon temps à mesurer ? Je ne le crois pas.

Nous prenons des décisions tous les jours : les vêtements que nous choisissons de porter, les aliments que nous choisissons de manger, le temps que nous consacrons à dormir. Des décisions anodines qui créent pourtant notre quotidien, construisent notre routine et influencent notre vie.

J’ai souvent pris des décisions déterminantes avec l’insouciance des décisions anodines. Je choisis vite de changer de ville ou de me lancer sur un nouveau projet, quand je doute terriblement sur des sujets à bien moindre impact.

Donc il y a 5 jours, je rencontre Thomas. Je prends alors conscience de mon insouciance : cet engagement déterminant qui m’oblige aujourd’hui à donner de l’importance aux décisions anodines.

Vivre avec quelqu’un est une expérience complexe. Vivre avec quelqu’un qui n’est personne dans ma vie, mais avec lequel j’ai pris l’engagement de construire quelque chose, l’est encore plus. Ce projet est la rencontre de deux décisions individuelles (la sienne et la mienne) qui deviennent une décision commune.

Chaque décision anodine compte : l’heure à laquelle on se lève, l’endroit où l’on s’arrête pour déjeuner, le temps que nous consacrons à travailler, les émotions auxquelles nous nous laissons aller ou l’écoute que nous accordons à l’autre. Chacune de ses décisions ont un impact direct sur notre quotidien.

Soudainement, chaque décision anodine devient déterminante. Elle crée le futur de notre engagement : mener notre projet à son terme.

Ce sont ces décisions anodines quotidiennes qui feront de la création de ce projet une décision qu’on pourra qualifier de déterminante dans quelques années.

Nous sommes tous dotés du pouvoir de décision, et chaque action, même la plus petite, nait de nos décisions : on peut choisir de prendre une direction, d’accepter une invitation, de contrôler une pensée ou encore d’écouter plutôt que d’affirmer.

Ce sont nos petites décisions d’aujourd’hui qui feront les grandes histoires de demain.

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