Illégitime
17.04.2016
Le 30 mars 2016, j’ai rejoint Thomas pour traverser les États-Unis de New York à San Francisco à vélo. L’un de nos objectif commun est d’améliorer notre discipline, en créant chaque jour, pendant 120 jours. Il vlog, j’écris. Pour me suivre, ça se passe ici.
Il surgit souvent, mon sentiment d’illégitimité. Je le laisse me quitter parfois, en pensant que je pourrais être douée, que je pourrais aussi simplement, avoir raison de faire ce que je fais.
C’est comme conduire une voiture un peu vite sur une voie limité à 50 et avoir peur d’avoir un accident, ou d’être arrêtée. Une peur qui certains jours, me défend de sortir la voiture du garage. Je sens bien que le moteur est puissant et que je serais heureuse sur une autoroute à 130. Autour de moi pourtant, il n’y a que de la ville. J’accélérais parfois en ville, mais quand c’était le cas, je me faisais arrêter. Plusieurs fois, je suis rentrée dans d’autres voitures qui roulaient à 50 sur la même voie. Je me suis sentie responsable et j’ai rayé ma voiture.
J’ai remis la voiture au garage.
J’ai pris le temps de me déplacer à pied, pour ne pas avoir à sortir la voiture du garage. À l’air libre, j’ai pris conscience que j’étais en ville et que je rêve d’autoroute. Mais j’ai peur. Une peur qui certains jours, me défend même de reprendre la voiture.
Et puis, je reprends la voiture. J’arrive sur l’autoroute. Le moteur est puissant, mais ma voiture n’avance pas. Autour de moi, les voitures avancent vite. Je réalise n’avoir jamais roulé sur l’autoroute.
Est-ce que j’ai ma place sur l’autoroute ?
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