Quand écrire n’est pas la porte à côté.

Je vis le monde à côté

Chloe Conscience
Sur la route du Must
3 min readNov 9, 2017

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Ce ne sont que des mots. 26 lettres qui jouent entres elles. Je me lasse de tant de choses, sans jamais me jouer d’elles.

J’aime les questions. Celle qui dérangent, qui laissent en suspens, celles que l’on s’excuse de poser aux gens que l’on vient de rencontrer.

J’aime poser ces questions là. J’aime rencontrer une personne pour la première fois et lui poser des questions. J’aime lire les réponses dans ses yeux et dans ses attitudes alors qu’elle s’applique à soigner ces mots. Alors qu’elle fait jouer 26 lettres entres elles, moi je regarde ailleurs.

Je ne sais pas avec quelle facilité tu as écrit ton dernier article.

Je n’ai pas de notion de facilité ou de difficulté quand j’écris. J’écris, c’est tout. J’atteins l’état qui m’illumine quand je ne vois pas le temps passé. J’écoute quelqu’un et je le lis pour l’écrire, ou pour m’écrire.

Parce que tu devrais peut-être le faire plus souvent.

J’aime les réponses qui dérangent. Non pas parce qu’elles dérangent, mais pour la vérité cachée qu’évoque la réaction. On vit dans un monde si bien construit qu’en sortir est la mission d’une vie. L’authenticité est la mission de nos vies.

J’aime les gens aussi. Ceux que je rencontre au hasard, ceux que j’aime depuis toujours, ceux à qui je peux poser toutes les questions. Je m’amuse de découvrir le nombre d’entres eux qui pensent détenir des réponses. C’est précisément cela, je m’amuse.

L’enfer, c’est de toujours faire les choses en s’en foutant. C’est de vivre en pensant à autre chose.

Je crois que lorsque je ne suis pas en train d’écrire, d’échanger ou d’observer l’autre, je vis un enfer. Ma voix d’artiste ose vous le dire.

Beaucoup de personnes écrivent, peu de gens s’écrivent. Certains me disent que c’est courageux. Pourtant, il ne me faut aucun courage pour m’écrire. Tout mon courage se révèle pour me faire tenir entre deux moments d’écriture. Le temps est si long quand je n’écris pas.

Peut-être devrais-je le faire plus souvent. Peut-être devrais-je le faire tout le temps.

Aujourd’hui, et de plus en plus, les questions “Quel est ton métier ?” et “Tu fais quoi dans la vie ?” me laissent là, en marge, nulle part. Je me sens tellement à côté quand je dois répondre à cette question. Je n’aime pas cette question. Elle pose sur moi une déferlante pluie de questions existentielles qui me laissent hurler :

Est-ce que ce monde est sérieux ?

Est-ce qu’on est sérieux dans nos métiers ? Est-ce qu’on est sérieux dans nos questions ? Est-ce qu’on est sérieux d’y répondre ? Est-ce que tout cela est sérieux ?

Si cela ne tenait qu’à ma voix d’artiste, à cette part de moi qui vit dans le monde à côté, je changerais mon monde pour un autre. Je m’écrirais plus fort pour vous dire comment c’est, et j’inviterais tous les gens à venir me raconter le leur.

Ça fait 4 ans que je crois que je vais faire ça. Je crois encore que je vais faire ça.

Nous sommes des grandes artistes de l’intensité.

C’est ce que m’a dit une collègue il y a plusieurs mois et c’est resté. Ce qui reste n’est jamais laissé au hasard.

C’est donc ça qui est resté. Artiste de l’intensité, ça me parlait. Mon ego m’a sauvé quelque fois des décisions radicales et extrémistes que l’intensité de vivre me donne envie de choisir. Sauvé ou tué, mon être paradoxal n’y répondra jamais.

Donc je suis là, dans le monde à côté.

Je regarde par dessus, à l’extérieur de mon intérieur. Je pense à ce que je vais devoir provoquer pour passer de l’autre côté.

Pour être de l’autre côté, sans m’étonner de mes singularités.

Pour faire en sorte que vous tous, les gens, puissiez aussi visiter votre monde, sans être effrayés par la personne que vous seriez, si vous acceptiez de vivre à côté.

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