Credit Chloe Leb

Je vis une relation ___ avec New York

15.04.2016

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Le 30 mars 2016, j’ai rejoint Thomas pour traverser les États-Unis de New York à San Francisco à vélo. L’un de nos objectif commun est d’améliorer notre discipline, en créant chaque jour, pendant 120 jours. Il vlog, j’écris. Pour me suivre, ça se passe ici.

J’ai une une relation particulière avec la ville de New York. L’une de ces relations qu’il est difficile de quitter. Celle que l’on ne quitte jamais vraiment parce qu’on ne se souvient plus très bien l’avoir commencé.

J’y ai vécu plusieurs fois, pendant plusieurs mois.

New York est une ville qui me donne beaucoup d’énergie et m’en prend beaucoup. Elle est intense et fuyante à la fois. Elle réveille en moi des ressources inépuisables et elle me challenge de faire plus. À chaque fois, chaque jour.

Je crois que je l’aime pour ça : pour me laisser penser que je peux tout être, que je peux tout faire, que chaque jour est un nouveau terrain de jeu où les compteurs sont remis à zéro.

À New York, chaque jour est un premier jour. Et chaque jour, le jeu reprend. À la fin de la journée, tu gagnes ou la ville a gagné. Et puis, arrive le jour d’après.

Je suis une grande joueuse, je crois que c’est comme cela que l’on s’est reconnues. Je joue à un jeu dangereux. Je cherche à gagner des points à un jeu qui ne compte pas. Je mets du temps et de l’énergie à construire un château de sable dans une ville terrassée par le vent. Et chaque jour, le jeu reprend.

Mais quand je sors de New York avec mon château de sable, il devient robuste, solide et je peux inviter d’autres personnes à le visiter. Tout le monde regarde les châteaux qui se sont construits à New York avec une certaine envie, ou fascination. Parce qu’il est difficile de construire un château à New York, on voit bien que personne n’a jamais fini et que tout le monde dans cette ville travaille sur quelque chose qui ne cesse jamais.

J’ai une une relation particulière avec la ville de New York. Il y avait pourtant des signes : c’est une ville de transit où l’on vient tous de quelque part, avant de finir ailleurs. C’est aussi une ville dont on s’éloigne sans la quitter jamais vraiment.

Je ne sais pas si je suis bien à New York. New York est une ville qui ne partage pas. Je suis infiniment bien quand je suis seule avec elle. Mais si je dois me partager entre New York et une autre ville, je ne sais plus qui je suis.

Je suis à New York depuis 10 jours, je la quitte (encore) dans 5 jours. Je sens bien que cette ville m’aimante. Certains matins, elle ne veut pas me laisser partir. Elle me rappelle à elle, chuchotant “Ici tout est possible. Deviens quelqu’un.

Nous sommes tous quelqu’un à New York.

Ce qui fait aussi que nous sommes tous personne.

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