L’entrepreneur n’a aucune idée de rien
11.04.2016
Le 30 mars 2016, j’ai rejoint Thomas pour traverser les États-Unis de New York à San Francisco à vélo. L’un de nos objectif commun est d’améliorer notre discipline, en créant chaque jour, pendant 120 jours. Il vlog, j’écris. Pour me suivre, ça se passe ici.
Nous avons interviewé 4 entrepreneurs depuis notre arrivée à New York. Ils ont chacun des parcours et des caractères différents.
J’ai terminé chacune de ces rencontres avec la même énergie, malgré la singularité de leurs histoires.
La majorité des entrepreneurs que j’ai rencontrés depuis plus de deux ans m’ont communiqué cette énergie. Ces personnes qui ont cet amour pour ce qu’ils créent, et qui sont capables de t’expliquer ce qu’ils font en 20 secondes.
Après chaque rencontre, je me sens motivée et confiante. Je n’en tire pourtant aucune leçon, simplement consciente d’une réalité commune :
Je crois que les entrepreneurs n’ont aucune idée de rien.
Ils ne savent pas ce qu’ils font, ils l’apprennent.
Ils ne savent pas ce qu’ils créent, ils l’inventent.
Ils ne savent pas où ils vont, ils le découvrent.
Je n’ai pas rencontré un entrepreneur qui ait sorti un produit qui était précisément conforme à l’idée initiale de son projet.
Je n’ai pas rencontré un entrepreneur qui ait su m’expliquer comment créer une startup.
Je n’ai pas rencontré un entrepreneur qui ait su me dire où il allait. Au mieux, il me parle d’une ambition. Il éloigne toujours ses propos de toute certitude.
Je crois que c’est la force de l’entrepreneur. Ne jamais être sûr de ce qu’il fait, mais faire quand même.
L’entrepreneur s’entraine à une chose compliquée : il est tourné vers l’avenir mais il ne pense qu’au présent. Il vit dans un mouvement permanent où chaque aléas est un challenge.
Il est en apprentissage permanent et n’arrive jamais à la conclusion. Il clôt des chapitres, mais il mise à nouveau. L’entrepreneur prend pari tous les jours.
Depuis deux ans et demi, je suis attirée par le parallèle troublant entre ce que l’on apprend de l’entrepreneuriat et ce que l’on apprend de la vie. Un entrepreneur vit sa vie avec toute la fragilité qui la définit : l’incertitude du lendemain, le risque et la surprise.
Ce matin, après avoir interviewé Jonathan Moyal, CEO de Dowza, je me suis assise pour écrire. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais écrire : mes idées se construisaient et se déconstruisaient. Je voulais partager une idée, ou un enseignement.
C’est à ce moment là que cela m’a frappé :
L’entrepreneur n’a aucune idée de rien. Il exécute.
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