La lettre

Tu es mon A.

Chloe Conscience
Sur la route du Must

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À l’écran, on l’entend lire la première lettre qu’il lui a écrit. La lettre dans laquelle il lui dit avoir rencontré quelqu’un. Ce quelqu’un, c’est elle. C’est elle qui change le cours de sa vie. Alors l’écrivain qu’il est écrit.

“Elle a dit quelque chose, j’ai dit autre chose. La seule chose que j’ai su ensuite, est que je voulais passer le reste de ma vie au milieu de cette discussion.”

Et puis l’écran s’éteint et tu grimpes sur moi. Tu es rieur, comme depuis que je te connais. Tu dis que tu sais que j’adore cette lettre. Je dis que je t’aurais aimé écrivain.

C’est la fin de l’après-midi. On est au lit, on se félicite d’être tout de même sorti. Même un dimanche, même sous la pluie. Je crois que tu t’endors. Il y a quelque chose avec la luminosité qui traverse les étagères déposées entre deux pièces, la musique de fond que tu as choisie, et te regarder. Quelque chose qui me semble familier alors que je n’en ai jamais fait l’expérience.

Tu me rends heureuse d’une certaine façon. De cette façon, tu viens soutenir mes convictions, mes choix et mes envies. Ceux vers lesquels je vais parce que je les sais justes pour moi. Tu me découvres sans ne jamais me donner l’impression que cela changera le toi et moi. Je sens ta confiance quand je te surprends et ta bienveillance quand tu réalises que tu me connais déjà bien.

Tu me rends heureuse sans urgence et sans peur. Tu n’enlèves rien, tu n’ajoutes rien, tu fais tout grandir.

Mon A, tu me fais fleurir.

T’entendre te lever m’a réveillé. Je me tourne vers toi. Tu grimpes sur moi pour m’embrasser.

Tu reviens trois fois pour m’embrasser en 30 minutes. À la troisième fois, je ris. Je demande si tu as peur de me manquer. Tu me dis que tu viens naturellement. Tu pars et tu ne me manques pas. Même absent, tu es toujours avec moi. Naturellement.

Je me demande pourquoi tout avec toi me semble familier alors que je n’en ai jamais fait l’expérience. Je te demande ce que tu veux, tu dis que tu veux m’entendre rire. C’est ça, c’est ta joie.

Mon A, j’aime saisir la vie avec toi.

À l’écran, on l’entend lire la première lettre qu’il lui a écrit.

“Il se pourrait que dans dix ans, elle soit la femme de ma vie.”

Je reste concentrée sur l’écran. Mon ventre se retourne et j’ai chaud. Je reste concentrée sur l’écran. Les écrivains ne peuvent pas s’en empêcher, ils écrivent tout. Je le sais et je le sens. J’ai chaud. J’ai envie de t’écrire une lettre. Tu es à côté de moi et pourtant, j’ai envie de t’écrire une lettre. Ce serait une lettre qui dirait quelque chose comme,

Tu me fais rire et cela te fait rire. Moi aussi aujourd’hui, pour la première fois, j’ai su que je voulais passer le reste de ma vie au milieu de nos rires. Je l’ai entendu lire cette lettre, son romantisme assumé m’a désarmé et m’a rapproché de toi. Je maitrise, et puis je me trouve devant l’écran et ses mots sont si poignants qu’ils transpercent toutes les couches qui me retiennent de te l’écrire.

Il se pourrait que dans dix ans, tu sois l’homme de ma vie. C’est impossible de dire une chose pareille. C’est exactement pour ça que j’écris. Pour laisser une trace de l’impossible, et constater peut-être dix ans plus tard, que l’imaginaire est l’ancêtre du possible.

Tu es mon A.

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