Le désir de mettre au monde dans ce monde

Chloe Conscience
Sur la route du Must
4 min readAug 9, 2019

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Le désir d’enfant, le désir de mettre au monde bouleverse mon monde. Il me bouleverse profondément. La force de vie me replonge dans une sensibilité accrue. Une sensibilité qui m’invite à reconsidérer la vie dans ce qu’elle a de plus basique et nécessaire. Le désir de mettre au monde me force à l’observer et je suis inquiète de la distance entre nous - humains et le monde. J’observe un monde scindé entre ceux qui alarment “le monde court à sa perte” et qui agissent, et ceux qui nient et qui continuent. Je suis inquiète de prendre conscience que, souvent, je nie et continue.

La réalité du monde résonne curieusement avec ma réalité personnelle. Je suis au pied du mur. Je sais qu’il y a des portes, je sais que le monde tourne parce que nous avons des portes à ouvrir. Devant ce mur cependant, je suis alarmée. Je suis alarmée du naturel avec lequel reviennent mes peurs et mes excuses au détriment de mes qualités humaines. Je suis alarmée de la force avec laquelle je vis des moments, et j’engage des actions sans intérêt tandis que je pourrais m’économiser pour avoir l’espace d’avoir de l’impact positif.

Je ne sais pas par où commencer. Je suis baladée entre prendre mon temps et pressentir l’urgence du monde - de mon monde, qui va changer. Je sais que mon monde - le monde, va changer. J’écris alors.

Le temps à essayer de faire un enfant est un temps où j’intègre la réalité et la responsabilité de devenir mère.

Il ne s’agit pas seulement de prendre soin ou de subvenir aux besoins d’un enfant. Il s’agit de transmettre. Qu’ai je à transmettre ? Qu’aimerais-je transmettre ?

Ces questions modifient drastiquement la façon dont j’aimerais vivre. C’est le passage qui mène à ma vraie nature. Un passage qui se traversera dans le temps et qui, pour le moment, prend la forme de questionnements existentiels. En observant autour de moi, dans la rue, dans les médias que je consomme, au travail, je vois la prison dans laquelle est une partie de la population. Quand cela me frappe, les larmes me montent aux yeux, je suis révoltée. J’ai envie de tendre la main à ceux qui ont envie d’en sortir. J’ai envie de poser un miroir devant ceux qui n’en ont pas conscience. J’ai ces envies car je crois que le monde a besoin de tout le monde.

Dans un monde où nous sommes encore trop éloignés de nous-même pour réaliser à quel point notre changement a de l’impact sur le monde, choisir de faire venir au monde est un acte de positivisme.

En hypersensible assumée, je reconnais que les questions existentielles ont toujours rythmé les passages et les plus grandes avancées de ma vie. Elles se sont éteintes pendant un temps, dépassées par une douceur de vivre qui m’a apporté une légèreté indescriptible. A l’aube d’une voie que je cherche à ouvrir cependant, elles reviennent. Désirer être mère est prendre l’engagement de faire de mon mieux, et plus seulement pour moi. A faire de mon mieux pour moi et pour le monde dans lequel on évolue tous. C’est un désir ambitieux et qui demande la plus grande humilité. Mais c’est un désir qui, dès son apparition, occupe mon espace de vie, monopolise mon énergie et dont la concrétisation me rendra moins disponible pour agir en conscience et en grandeur. Je réalise que l’alignement se fait maintenant pour être sur le juste chemin de vie quand il sera l’heure de la donner.

Je n’avais jamais réalisé la force avec laquelle mon désir de maternité bouleverserait mon monde. Il me donne de la force pour participer à ce qui est essentiel et il a toujours été question pour moi de rassembler, d’accompagner et de discuter des sujets qui nous aident à mieux vivre. Vivre selon notre nature, en embrassant tous les moments où la vie vient nous bousculer.

Le désir de mettre au monde me force à l’observer et je suis inquiète de la distance entre nous — humains et le monde.

Mais je choisis de croire que nous saurons, et nos enfants, réduire cette distance. Certains jours par choix, à l’avenir peut-être par obligation et dans la douleur, mais toujours en embrassant la vie.

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