Les années ont glissé

Elles sont parties, le vois-tu maintenant ?

Chloe Conscience
Sur la route du Must

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Elles ne nous attendent pas. Elles nous font croire qu’il y en aura d’autres. Elles ont cette façon bien à elles de nous rester présentes à l’esprit tandis que nous oublions.

Les années ont glissé. Elles sont parties, le vois-tu maintenant ?

Je l’avais pourtant dit. Les années ne passent pas, elles glissent et se dérobent, elles attirent l’attention sur elles comme si elles étaient le centre du monde pour l’éternité. Puis elles s’en vont.

Les suivantes partiront de la même façon, tout ce qui te paraitra long sera fugace, tout ce que tu penseras contrôler te fera perdre le contrôle, tout ce que tu apprendras d’elles finira sans elles.

Oui, les années ne passent pas, elles glissent et se dérobent.

Ce qui reste est le goût que tu mets dans tes années. Les sourires que tu poses là, l’amour que tu oses là, le moins bon auquel tu résistes, là.

J’espère que tu mets du coeur dans tes années, sans succomber à la pression du corps, sans l’impatience de l’esprit, et sans les croyances de l’égo. Oui, j’espère que tu mets du coeur dans tes années. J’espère que tu as la force de pardonner ceux qui sont à côté de toi et qui ont du mal avec le coeur, ceux qui vivent en oubliant le privilège du leur qui bat.

Je te le dis parce que je l’ai écouté quand il nous l’a raconté. Il a dit que c’est la personne la plus triste qu’il ait rencontrée. Il a dit qu’elle regardait par la fenêtre quand il est entré dans la pièce, dans cette pièce qui occuperait ses derniers souffles. Il a dit qu’il pensait qu’elle se tairait. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle prenne la parole au moment exact où il sortirait d’une pièce dans laquelle elle savait qu’elle ne sortirait jamais plus.

“Épargne-toi de te retrouver un jour dans ce lit et de te dire que tu n’as pas vécu la vie que tu voulais.”

Voilà ce qu’elle a dit.

Je l’avais pourtant dit. Les années glissent.

De celles que tu as tant aimées, ne te reste que le goût réchauffant, réconfortant, parfois douloureux de la différence qu’elles marquent avec les autres : ces années que tu n’as pas pu aimer, trop dur de ne pas avoir été armé avant elles mais qui t’ont armé avec elles, et grâce à elles.

Chacune d’elles te donnent la chance folle d’exister. Mets-y du coeur, alors tu sauras les regretter sans les réclamer, les aimer sans les manquer, les garder sans les posséder.

Le temps ne passe pas, il s’en va.

Il s’en va et il te laisse là, sans jamais ne pouvoir le comprendre ou l’influencer.

Tout ce qui compte est ce que tu mets dans tes années. Parce qu’un jour, chaque jour, l’irrémédiable t’enveloppe d’un temps qui glisse et se dérobe. Parce qu’un jour, une année, quelque chose t’apprendra qu’il n’y a parfois pas de suivante.

Alors chéris chéri. Chéris aujourd’hui. Mets-y tout le coeur du monde. Les années glissent.

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