Puisque tout meurt, laissons mourir nos peurs
La promesse d’éternité
La confiance se construit. Elle se construit sur ce qu’on a maintenant et à portée de main. Elle se construit sur le terrain fertile de nos mémoires. Ce sont nos mémoires qui constituent notre être. Plus puissantes que le mental, plus saisissables que l’esprit, elles s’inscrivent dans nos corps. Nos mémoires nous constituent. Elles nous guident à chaque instant et créent notre réalité. Nous ne pouvons pas toujours guérir nos corps, alors guérissons nos mémoires.
Je ne me souviens pas de ce moment là. Je sais qu’il me constitue, mais je ne me souviens pas de lui. Je sais qu’il me guide, mais j’en ai perdu sa mémoire. Mon corps se souvient, mon esprit s’y soumet et mon mental est incapable de se souvenir de ce jour là. Ce qu’il s’est passé est une construction mentale nécessaire pour signifier les choses. Je crois qu’à ce moment là, j’ai tué ma promesse d’éternité.
Il arrive que nos blessures prennent racine dans des endroits si invisibles pour nous-même, qu’elles sont insidieuses à guérir. Au cœur de la blessure prend racine la peur. Elle balaie les mémoires de joie pour laisser dans la plaie ouverte, la mémoire d’une peur. Quand on cache une infime partie de soi et la retenons prisonnière, toutes les mémoires qui se construisent dessus font mal. Parfois, ces couches de mémoires nous abîment le corps et guérir semble impossible. Nous ne guérissons jamais le corps sans bousculer ses mémoires. La peur de la douleur ou la douleur de la peur met lumière sur la prison d’une mémoire. Nous ne savons pas toujours guérir nos corps, alors guérissons nos mémoires.
Je pensais que ne pas me souvenir m’épargnais la mémoire. Mais chaque mémoire s’inscrit dans mon corps. Elle montre le chemin et façonne le destin. Les mémoires joyeuses illuminent les portes qui s’ouvrent quand j’écoute mon cœur et les mémoires sombres posent là les peurs à surmonter. Quand mon corps ne répond plus, seule la mémoire revenue à la conscience guérit.
Je me souviens avoir tué une promesse d’éternité. Et ma peur meurt ici. Puisque tout meurt, je fais mourir ma peur. Elle libère une mémoire qui attriste, énerve, freine ou retient. Je mets ma peur sous ma lumière et ma peur fane. L’ombre fane toujours sous la lumière.
Nous devons toujours veiller à laisser notre lumière briller. Il n’y a qu’elle pour dissiper l’ombre. Les petites morts que nous permettons de nous faire renaître, nous préparent à la suivante.
Tout ce qu’on oublie, notre corps se souvient. Tout ce qu’on redoute, notre corps le raconte. Tout ce qu’on met sous la lumière, répare le corps.
Et alors, je comprends que la promesse d’éternité consiste à laisser entrer la lumière.
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