Quand la propriété intellectuelle tue les gens

CATHERINE COSTE
Chroniques biomédicales
17 min readApr 17, 2020

Voici un décryptage de la situation COVID19, documenté par des vidéos et des interventions sur les réseaux sociaux, ainsi que par des articles de fond, dont voici justement le plus intéressant que je connaisse en langue française :

lien : http://jdmichel.blog.tdg.ch/apps/print/305255

La conclusion est assez brutale : l’auteur nous dit que “Raoult a raison contre les élites parisiennes corrompues jusqu’au trognon”, et en prime il sous-entend que le principal défaut de l’hydroxychloroquine est d’être bon marché et de prendre la place de futurs médicaments anti-COVID19 beaucoup plus lucratifs… Ce tapage médiatique de mauvais aloi, déclenché apparemment par les propos du Professeur Raoult à la tête de l’institut hospitalo-universitaire de Marseille, tranche avec l’action, sobre et scientifique, de ce personnage monté en épingle par les media mais qui n’en est pas moins un spécialiste de premier plan sur la scène internationale, Afrique et Asie inclues… En effet, les résultats sont au rendez-vous : l’épidémie à Marseille semble être maîtrisée, c’est ce que nous présente l’épidémiologiste, qui au passage fait partie de l’élite des épidémiologistes (il est une star internationale), chiffres à l’appui. J’ai beau avoir visionné trois fois ceci, rien à redire sur la méthode. Beau travail. Jugez par vous-même :

Les cinq impressions d’écran ci-dessous sont tirées de cette vidéo en date du 14 avril 2020
10 morts. Je pense qu’à New-York, ils rêveraient d’avoir ces résultats…
La “méthode Raoult”, qui est directement inspirée de ce qu’ont fait les Chinois, chez qui l’épidémie a commencé plus tôt, est largement utilisée dans le monde, ainsi que le relaie SERMO https://www.sermo.com
Le Remdesivir est un “médicament” qui comporterait “60% d’effets secondaires” lourds. Il ne peut être prescrit que dans des cas d’infection sévère au COVID19, des patients se trouvant en réanimation, chez lesquels le virus n’est déjà plus présent, ou alors de manière drastiquement atténuée. C’est un médicament issu d’un grand laboratoire pharmaceutique, coté en bourse https://seekingalpha.com/news/3561503-gilead-up-6-after-hours-on-remdesivir-buzz-in-covidminus-19 Il importe donc de traiter les patients le plus en amont possible, lorsque les antiviraux pourront avoir une action maximale. Plus la maladie est avancée, plus le patient nécessite une réanimation lourde, plus la charge virale présente chez le patient en détresse respiratoire aiguë est faible. Dès lors, les médicaments antiviraux ne sont plus d’une grande utilité, leur force de frappe est faible, rappelle le Professeur Raoult.

Raoult est à la tête de l’IHU Méditerranée infection, institut fondé par Sarkozy avec des financements indépendants, et que l’INSERM aimerait bien récupérer (ils ne sont donc pas très contents après Raoult qui se bat pour garder l’indépendance financière de l’IHU). Dire qu’ils ne sont pas très contents est un doux euphémisme. Ils sont furieux. L’INSERM fait des choses plutôt théoriques, aux dires des chirurgiens avec lesquels j’ai travaillé lorsque j’ai participé à la mise en place de la chirurgie mini-invasive assistée par ordinateur en Europe (société Intuitive Surgical Inc.), dans les années 2000…

Pour ce qui est des polémiques sur les molécules, on parle de sommes considérables… et on voit les répercussions qu’ont les bons échos dans la presse américaine venant directement alimenter l’augmentation des actions Gilead… Bref, le “business as usual”… La santé dans le monde occidental est désormais gérée par des spécialistes de capital risk… Bon, je suppose que si le médicament tue le patient, cela ne sera pas bon pour le cours des actions, donc tout est bien qui finit bien ? Eh bien, ce n’est pas si sûr… L’actionnaire est au centre du système de santé, et non plus le patient. Essayons d’envisager les conséquences de cela :

Les USA dépensent beaucoup d’argent pour décrier les médicaments déjà anciens, bon marché et facilement disponibles, impliqués dans le traitement donné à ses patients par le Professeur Raoult, dont même le Quotidien du Médecin se fait l’écho :

https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/recherche-science/hydroxychloroquine-et-azithromycine-un-effet-protecteur-contre-covid-19-pourrait-reduire-le-flux-de

Du coup, on en arrive à un problème délicat : comment se fait-il que les pays industrialisés “riches”, désireux d’utiliser les nouvelles molécules plutôt que les anciennes, aient plus de morts du COVID19 ? Le Professeur Raoult pose clairement la question, sans équivoque, statistiques de décès à l’appui. On observe beaucoup moins de décès dans les pays d’Asie riches, et en Afrique. Mais en Europe et aux USA, on est confronté à de violentes polémiques décriant les mérites des molécules déjà anciennes, celles justement utilisées à Marseille et en Chine pour soigner avec succès les patients atteints. Alors, quelle en est la cause ?

Si vous souhaitez réfléchir à la question, vous pouvez aussi regarder cette vidéo, juste un peu plus ancienne que la première (en date du 1er avril 2020). Je l’ai quant à moi trouvée aussi politiquement incorrecte qu’instructive…

Si on regarde quand la FDA a approuvé la molécule utilisée par le Professeur Raoult et les Chinois, cette pauvre molécule si décriée, on tombe sur des dates anciennes : 1955, voire 1939.

https://www.accessdata.fda.gov/scripts/cder/daf/index.cfm?event=overview.process&ApplNo=009768

Si vous avez déjà été en Afrique, on vous a sûrement prescrit au préalable ce médicament anti-paludisme, le Plaquenil. Il ne coûte pas cher, est disponible partout dans le monde. Il a déjà été donné à des millions de patients…

Mon compte twitter, 17 avril 2020

Alors, pourquoi un tel titre : quand la propriété intellectuelle tue les gens ? Je vous propose un chemin de réflexion en quelques tweets :

https://www.forbes.com/sites/harlankrumholz/2020/04/10/hydroxychloroquine-and-azithromycin-for-covid-19-benefits-tbd-risks-clear/#4195849951aa
https://www.theguardian.com/world/2020/apr/06/hydroxychloroquine-trump-coronavirus-drug?CMP=share_btn_tw

Vous voyez, cela chauffe sur les réseaux sociaux entre spécialistes américains. C’est le bal des lamentations, la foire d’empoigne. Le cardiologue Eric Topol est un médecin de renom aux USA, très militant en faveur de ce qui est appelé dans ce pays la “evidence-based medicine”. La médecine qui se fonde sur la preuve. En résumé, cette médecine d’un genre nouveau car issue de l’ère du tout numérique doit s’appuyer sur le big data couplé aux larges études pharmaceutiques ; ce sont les fameuses études “randomisées en double aveugle”. En clair, c’est un processus ou une mode (et non une méthode scientifique, mais bien une mode dans la science d’aujourd’hui) établissant qu’avant sa mise sur le marché, tout médicament doit être testé au sein de larges et coûteuses études que seule Big Pharma (vous me voyez venir avec mes gros sabots) peut réaliser. Le médicament doit juste prouver qu’il est plus efficace que… rien du tout. Oui, vous avez bien lu : tout ce qu’on demande pour approuver la mise sur le marché dudit médicament, c’est que son effet sur le patient soit de 10% mieux que… rien. Et pourquoi pas une étude qui montre que les nouvelles (et sans nul doute onéreuses) molécules seront plus efficaces que le traitement existant déjà, celui à l’hydroxychloroquine, plutôt que de dépenser des fortunes en “études randomisées en double aveugle” pour juste évaluer si les nouvelles molécules sont plus efficaces que… rien du tout ?

On en arrive à la mainmise des grands laboratoires cotés en bourse sur le médicament, ce qui a fait écrire à bien des patients et médecins américains sur les réseaux sociaux : “healthcare is the new steel.” Voir la trilogie best-seller du pape de la “evidence-based medicine”, le cardiologue américain Eric Topol (“The Patient Will See You Now”, “Creative Destruction of Medicine”, “Deep Medicine”). Apparemment, pour lutter contre les dégâts causés chez les patients par la propriété intellectuelle dans le système de santé américain, il faut une trilogie de l’acabit du “Seigneur des Anneaux”, et encore… Les grands laboratoires rachètent à des petits labos ayant travaillé dur pour développer un nouveau médicament, une molécule appelée “un bon candidat”, et grâce à leur outil de propriété intellectuelle, à savoir l’étude randomisée en double aveugle qui débouchera sur l’autorisation de mise sur le marché, ils mettent en place un péage onéreux par lequel tous les acteurs du parcours de santé devront obligatoirement passer (assureurs, patients…). La propriété intellectuelle est un concept propre au monde occidental, difficile à saisir en Afrique (pays pauvres) ou en Asie (pays riches inclus). Si je vole la hache de mon voisin, je lui cause du tort. Mais si je lui vole une copie des plans pour fabriquer ladite hache, et que je fais la mienne avec ? Est-ce un vol ? Assurément, répond Big Pharma. La réponse du milliard quatre cent millions de Chinois sera peut-être un brin plus nuancée…

La médecine basée sur l’évidence (evidence-based medicine) est née aux USA, dans la mouvance de la e-santé, de la fusion du numérique et de la biologie. Elle est aussi ancrée dans un pays dont le business modèle est basé sur la propriété intellectuelle (Intellectual Property ou IP)… L’autorisation de mise sur le marché, ce péage contrôlé par Big Pharma, c’est de la propriété intellectuelle, ni plus ni moins. C’est donc aussi (hélas) le véritable levier de cette “evidence-based medicine” (ou le revers de la médaille) dont les Américains sont si fiers et dont ils attendent tant (séquençage de génome, pharmacogénomique, médecine digitale, “precision medicine” en cancérologie etc)… Et c’est là que les pics de la couronne de la statue de la liberté New Yorkaise se mettent à ressembler à ce coronavirus en général et aux sortes de mini-crampons ou minuscules ventouses à la surface de sa protéine en particulier (coronavirus spike protein en anglais) lui permettant de se cramponner aux cellules de notre organisme et d’y pénétrer pour y créer le chaos, la maladie, l’asphyxie. Je ne sais pas si vous m’avez suivie dans l’usage douteux et peu subtil de cette métaphore malvenue. En effet, COVID19 cause beaucoup de morts à New York, j’aurais donc mieux fait de m’abstenir… Mais documenter et dénoncer l’usage immodéré de la propriété intellectuelle en médecine est un sujet inépuisable.

Là où je veux en venir, c’est qu’il semblerait que les USA soient très réticents à utiliser les anciennes molécules…
En gros, du temps de Pasteur, pas d’études randomisées en double aveugle. Cela n’a pas empêché Pasteur d’inventer un médicament contre la rage…

Du temps de Pasteur, pas d’études randomisées en double aveugle. Cela n’a pas empêché Pasteur d’inventer un médicament contre la rage… Faut-il voir Raoult comme un Pasteur des temps modernes ?

Ce n’est pas pour frimer, mais je suis ce médecin sur twitter et j’ai lu tous ses livres ;-) C’est le médecin le plus traduit au monde paraît-il. Moi qui ai beaucoup voyagé dans différents pays d’Asie (Chine, Japon, Thaïlande, Malaisie, Singapour etc.) j’y ai vu ses livres partout.
Bon à savoir pour vos (brèves) sorties en cette période de confinement

Si vous voulez un bon topo sur la médecine basée sur les preuves (“evidence-based medicine”), je vous recommande (entre autres) ceci :

Mon compte twitter, 15 avril 2020

Autres sources utiles, que je consulte régulièrement :

En conclusion, j’ai trouvé intéressant d’offrir une chronique biomédicale sur le COVID19 du point de vue de la méthode, étant donné que le Professeur Raoult a beaucoup écrit sur l’épistémologie. Poser un diagnostic médical sur l’usage des traitements mentionnés dans cet article ne relève pas de mes compétences ; n’étant pas médecin, je me borne à étudier la méthode et à vous en proposer une grille de lecture.

https://www.fnac.com/Didier-Raoult/ia135922/bio

Saviez-vous que le Professeur Raoult est aussi intervenu comme expert lors de la mise en place en Chine de leur propre Institut Hospitalo-Universitaire (IHU), il y a de cela deux ans ? Depuis, les Chinois en ont construit dix, de ces instituts, chacun est plus gros que celui du Pr. Raoult à Marseille…

https://www.mediterranee-infection.com/

Pour aller plus loin :

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=covid+19+China

Pour vous récompenser d’avoir parcouru cette modeste chronique biomédicale jusqu’au bout, je vais vous faire une confidence, concernant ma motivation à rédiger cet article. Un de mes profs au M.I.T. de Boston nous a confié, il y a de cela une bonne paire d’années : le modèle américain basé sur la propriété intellectuelle peut marcher, avec les injustices sociales criantes liées au libéralisme à tout crin, si — et tant que — les USA conservent leur leadership mondial. Or nous sommes en passe de le perdre, ce leadership mondial, au profit très net de la Chine. Dès lors, l’IP (intellectual property) ne sera bonne qu’à nous ralentir et à accélérer notre déclin.

Vous, je ne sais pas, mais moi, cette crise mondiale du COVID19, quand je repense aux propos de mon professeur, je me dis que j’ai un petit peu envie de répondre à la question ouverte posée par le Professeur Raoult dans la vidéo au début de cet article : est-ce que l’éviction des médicaments existant déjà depuis longtemps au profit de nouveaux qui tardent à arriver (notamment sur le sol américain, mais probablement pas que) a directement impacté des patients, causant au pire leur mort, et au mieux une “perte de chance” (faisant perdre au patient la chance de survivre) ? Oui. La faute à la propriété intellectuelle. D’où le titre de cet article : quand la propriété intellectuelle tue les gens.

Ajout du 30 avril 2020 :

Je recommande de visionner ces deux vidéos très informatives :

  1. Entretien avec la virologue Tania Louis, que vous pouvez suivre sur twitter :

2) Les chiffres clés de l’activité de l’@IHU_Marseille depuis le début de l’épidémie de SARS-COV-2 : diagnostic, soin, recherche :

Source : compte twitter du Professeur Didier Raoult, 28 avril 2018
https://twitter.com/raoult_didier

Et la vidéo qui explique ces résultats de l’IHU Marseille, à voir avant la phase dite de “déconfinement” :

Mon compte twitter, 30 avril 2020
https://zoonosen.charite.de/fileadmin/user_upload/microsites/m_cc05/virologie-ccm/dateien_upload/Weitere_Dateien/analysis-of-SARS-CoV-2-viral-load-by-patient-age.pdf

Pour conclure sur une note plus légère, voire aérienne, voici une excellente vidéo par Florence Porcel : existe-t-il des virus dans l’espace ?

twitter, avril 2020
Twitter, avril 2020
Catherine Coste, MITxBio 7.00x, 7.28.1x-2x, 7.QBWx certified, Creative Writing Teacher (California, Singapore)

Sur cette photo datant du 29 avril 2020 je porte un masque en tissu KonyStart (fabrication française). Il existe deux normes AFNOR pour les masques en tissu grand public : UNS1 et UNS2. La première protège du virus à 88% et la deuxième à 68%. Bien que la norme AFNOR n’ait rien à voir avec l’armée (c’est une norme qui relève de l’industrie, comme les normes ISO), les laboratoires délivrant les certificats pour les masques en tissu grand public (UNS1 et UNS2) relèvent de l’armée française. En pharmacie, vous trouverez essentiellement des masques UNS2.

A ne pas confondre avec les masques en papier FPP 1, 2 et 3, destinés aux personnels médicaux ; le 2 protège contre le COVID, le 3 contre l’airpocalypse à Pékin l’hiver ou en Inde, ou contre le “haze” / les “brûlis” en Thaïlande entre début mars et début mai, notamment à Chiang Mai, province dans le Nord de la Thaïlande. A la fin des récoltes, les paysans brûlent les déchets agricoles, et comme Chiang Mai se situe en plaine sans vent ni pluie, ses habitants ne peut plus respirer entre le moment des brûlis (mi-février ou début mars) et les premières pluies (fin avril, début mai). Ces brûlis existent massivement en Indonésie (immense pays d’Asie musulman), et quand le vent est “favorable”, il arrive que des pays voisins (Singapour, Malaisie) se trouvent incommodés.

Ici (photo ci-dessous), je suis en plein airpocalypse à Pékin (aéroport), c’est en décembre 2016 et je porte un masque FPP3. Il est particulièrement difficile de respirer avec ces masques très filtrants, qui blessent les contours du visage quand on doit les porter à longueur de journée (il m’est arrivé de pleurer, c’est sans doute parce que je suis douillette)…

Pour ma part, j’ai connu plusieurs confinements stricts dûs à la pollution de l’air (particules fines) en Chine et en Thaïlande (2016, 2017, 2019).

Il ne me reste plus qu’à nous souhaiter à tous un bon déconfinement progressif, en respectant au mieux les gestes-barrière et la distanciation sociale…

Masque FPP3, Pékin, décembre 2016

Pour finir, je ne résiste pas à poser ça ici…

Mise à jour du samedi 30 mai 2020 : alors que l’épidémie semble s’enrayer en France, une autre épidémie est en pleine flambée : celle sur la polémique contre la molécule qui dérange, car elle est peu coûteuse et ancienne. Oui, nous parlons encore et toujours de ce débat sur le Plaquénil ! (incroyable mais vrai). Le Plaquénil et l’antipaludéen Nivaquine, pour cause de fréquents séjours en Afrique (Sénégal) dans les années 2000, j’en ai pris, comme bien des voyageurs, sur prescription médicale à l’Institut Pasteur (où j’avais fait les vaccins nécessaires au préalable des voyages) si mes souvenirs sont bons. Il semble que les capital-risqueurs ayant débloqué d’importants fonds pour trouver de nouvelles molécules contre le COVID-19 aient fait du Plaquénil l’homme à abattre (il prend la place de nouveaux médicaments)… On a une étude publiée dans The Lancet (revue médicale et chirurgicale de pointe), très attendue par les gouvernements qui se sont jetés dessus dès sa parution et ont basé leurs décisions sur la foi de cet article “scientifique”…

Or quand la science n’est en fait que du lobbying, les scientifiques montent au créneau :

Toute action de communication en (dé)faveur d’un médicament ou traitement concurrent par quelqu’un qui a des actions dans un médicament devrait être interdite, sous peine de lourde sanction financière. Ceci existe dans d’autres domaines : sanctions pour pratiques anti-concurrentielles. Ainsi, on a déjà vu la cour de justice de l’union européenne qui décide de sanctionner Google ou Amazon ou Microsoft pour pratique anti-concurrentielle… Bref, cela existe déjà, et dans bien des domaines. Pourquoi ne pas l’appliquer à celui du médicament ?

L’étude du #Lancet est donc nulle et non avenue tant que la commission européenne n’a pas tranché pour savoir s’il y a eu incitation au boycott et lobbying ou non. En attendant, on n’a toujours pas idée de l’efficacité de l’hydroxychloroquine sur le virus du COVID-19, mais l’argent investi par les concurrents pour dénigrer cette molécule semble fournir une partie de la réponse, dont on peut regretter qu’elle soit incomplète…

Mise à jour du jeudi 4 juin 2020 :

Placer la science devant la médecine, ou le médecin qui est là pour faire avancer la science ?

Qu’attend-t’on d’un médecin au fond ? Qu’il fasse avancer la science ? Ou bien qu’il place la médecine avant la science ? S’il y a des patients à traiter durant une épidémie (laquelle prend traditionnellement la forme d’une courbe ayant un aspect de cloche, avec un démarrage plus ou moins lent, une courbe ascendante, suivie d’un pic, ladite courbe sera montée plus ou moins loin et plus ou moins vite, puis une courbe descendante, pour atteindre le niveau le plus bas, en symétrie à la phase de démarrage), un médecin va traiter avec ce qu’il a, faire de son mieux avec les médicaments déjà disponibles pour tenter d’enrayer l’épidémie et surtout de soulager les malades qui sont devant lui et dont la vie est menacée. Attendre d’avoir produit une nouvelle molécule, et ne rien faire pour les patients en attendant, je ne sais si cela s’appelle faire avancer la science, ou bien placer la science avant la médecine, mais Rabelais n’a-t-il pas écrit “science sans conscience n’est que ruine de l’âme” ?

Mon compte twitter, 3 juin 2020
Mon compte twitter, 4 juin 2020
Mon compte twitter, 4 juin 2020
twitter, 4 juin 2020. Lien pour visionner la vidéo https://youtu.be/YM8fxjNNvWs
L’IHU Méditerranée Infection face à la crise du COVID-19 Témoignage du Pr Pierre-Edouard Fournier, directeur du laboratoire de tests diagnostiques à l’IHU, vidéo du 4 juin 2020

Ajout du 3 août 2020 :

Vers un colonialisme médical ?

“Ancienne directrice de recherche à l’Inserm, Alexandra Henrion-Caude parle librement. Le virus vient-il d’un animal ou d’une manipulation humaine d’un laboratoire ? Que faut-il penser de la vaccination expérimentée de plus en plus aux quatre coins du globe ? Les conflits d’intérêt ont-ils ôté la liberté de la science ? Avec une humanité qui transparaît à chaque mot, Alexandra Henrion-Caude tranche avec la langue de bois des pseudos spécialistes du comité scientifique et livre sans détour les certitudes et les questionnements qui ressortent de cette crise inédite.” (source)

A l’heure où est votée la nouvelle loi biomédicale (fin juillet 2020), il est d’actualité de se poser la question suivante : voudriez-vous d’un vaccin mis au point en 6 mois et testé sur une population d’Afrique du Sud transformée en cobayes humains ? La généticienne Henrion-Caude parle du cours de la bourse de Moderna qui s’envole, concomitamment à de nouveaux vaccins testés sur une population effrayée de servir de cobaye, n’ayant rien demandé, mais forcée d’obtempérer. D’où la question, posée par la généticienne clairement dans l’interview ci-dessous : quelle est la prochaine étape ? La vaccination forcée, sans quoi vous ne pourrez ni voter, ni voyager ? Moderna prépare un vaccin dit “à RNA Messager” (ARNm). Quid des effets secondaires d’un vaccin bricolé en un temps record, en utilisant des leviers génétiques quasiment inconnus ? Un humain qui se modifie à coup de vaccins RNAm en se servant de la recherche médicale comme d’une arme nous ramenant aux sombres heures du colonialisme est-il toujours un humain ? Peut-être cette question a-t-elle été débattue à l’Assemblée Nationale à l’occasion du vote, le 27 juillet 2020, des nouvelles lois de bioéthique ? Dommage que le citoyen ait été exclu de ce débat à huis clos. Pourtant, ne dit-on pas que nul n’est censé ignoré la loi ?

Pendant ce temps, l’un de mes profs au MIT-Harvard Medical School (Boston, USA), a mis au point un vaccin contre le COVID, qu’il s’inocule lui-même :

https://www.technologyreview.com/2020/07/29/1005720/george-church-diy-coronavirus-vaccine/
https://www.nature.com/articles/s41587-020-0577-1.pdf

Au fait, vous ai-je dit que dans la vraie vie je suis prof. de creative writing en collège, auprès d’élèves francophones en Californie et à Singapour, et que nous écrivons la science-fiction imaginée par les élèves, à paraître prochainement (Kindle, VF) ? Son titre : Genomics Asteroid. Il s’agit d’un thriller ou polar techno-scientifique (trilogie) sur la propriété intellectuelle (IP thriller), illustrations par Florence Ségui. Parfois la réalité dépasse la fiction…

https://twitter.com/cathcoste

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CATHERINE COSTE
Chroniques biomédicales

MITx EdX 7.00x, 7.28.1x, 7.28.2x, 7.QBWx certified. Early adopter of scientific MOOCs & teacher. Editor of The French Tech Comedy.