La Suisse, en tête des pays numériques!
Enfin, 4ème place. Sauf que…
Je reçois la Newsletter d’Educa.ch de Novembre 2016:
§6. Ranking TIC: la Suisse à la 4ème place
La Suisse a atteint la 4ème place de l’index de développement TIC, qui
vient d’être publié par l’Internationale Fernmeldeunion. Ce calcul tient
compte de plusieurs indicateurs de développement comme l’accès aux
technologies et la formation apportée pour soutenir l’utilisation des TIC.http://www.itmagazine.ch/Artikel/63464/Schweiz_landet_im_weltweiten_ICT-Ranking_auf_Platz_4.html
Un article qui m’avait au départ apaisé sur mes craintes d’un sous-développement numérique en Suisse : Nous ne serions que derrière la Corée, L’Islande et le Danemark.
L’IDI est l’Indice de développement numérique (ICT Development Index).
(traduction auto de l’allemand, merci Google)
23 novembre 2016 — L’Union internationale des télécommunications (UIT) a publié Indice de développement des TIC de cette année (IDI). De cela , il semble que a maintenant 47 pour cent de la population mondiale a accès à Internet. En outre, la Suisse, l’IDI attestée 4ème dans le classement mondial au sujet des TIC.
(Mince, j’avais parié 50% de l’humanité connectée avant le 31 décembre, perdu?)
Bon, l’étude est publiée par l’ITU, allons donc y voir un peu plus près (en plus en anglais, cela m’est plus accessible)
Super ! Moi qui trouvais que nous étions en retard de 2 ans (au moins) sur la France et l’Allemagne en termes des usages numériques, et encore de 3 ans de plus avec les USA… (Soit 5 années de décalage entre l’adoption des nouveaux outils numériques en Suisse, après les USA). Voilà que l’Allemagne se place 8 places après, et la France en 16ème place… Strange !!!
source: http://www.itu.int/net4/ITU-D/idi/2016/
Sauf que…
Voici les index utilisés par l’ITU
On y découvre :
- L’index de l’utilisation de l’Internet n’est pas basé sur les usages qui en sont fait, mais sur les moyens et la bande passante pour y accéder...
- Les connaissances sont mesurées sur la globalité des niveaux d’études, et pas du tout sur celui des connaissances et compréhensions numériques…
Ah, je comprend mieux, c’est basé sur les moyens…
Et oui, nous innovons beaucoup, aussi dans le digital, le premier pays innovant, la Suisse:
Sauf que…
C’est essentiellement en achetant des cerveaux étrangers, car nous leur donnons plus de moyens, un meilleur salaire, que dans bien d’autres pays.
Je serai curieux de connaître la nationalité des inventeurs des innovations numériques publiées en Suisse. Le CEO d’Exoscale (un cerveau génial, mais français… Heureusement qu’il est venu s’installer en Suisse ;) me racontait qu’il lui était difficile de recruter une compétence DEVOPS en Suisse. La formation n’existe pas encore, sauf dans quelques établissements privés, ou en interne dans les géants numériques. L’accélération des changements dans le monde numérique est telle que même le cursus ‘DEVOPS’ commence à être chahuté par de nouvelles tendances “Native Cloud” ou “NoOPS”…
Donc non seulement, nous n’avons pas en quantité le nombre d’informaticiens dont nous aurions besoin (tout en laissant probablement plus de 200 seniors IT de plus de 50 ans, en sous-emploi sur la seule Suisse romande; cf www.ICT-a.ch), mais en plus, nous ne formons pas sur les compétences et les technologies nécessaires. Même si la principale qualité d’un informaticien est la curiosité et l’envie d’explorer et d’apprendre (Y compris chez les plus de 50 ans), il est quand même primordial de construire des bases solides, et tôt, dès 6 ans…
Or, les formations à l’informatique ne démarrent pas avant 16 ans…
10 années trop tard !
… Pourtant, c’est possible: cf. Devoox4kids.ch et Kidimake.ch
C’est terrible d’avoir autant de moyens, et de si mauvais résultats... Nous louons les élites étrangères, au lieu de les former chez nous.
Bientôt, pour suivre une formation de développeur informaticien “Native Cloud” il faudra s’adresser aux universités indiennes. Mais rassurez-vous, ce sera disponible en ligne (MOOC), et pas très cher, quoique, il faudra utiliser des “proxy” pour éviter de se montrer résidant Suisse, pour éviter la surtaxation !( Mais encore faut-il apprendre à savoir le faire !-P
L’ITU mesure la rupture numérique entre ceux qui accèdent à Internet, et les autres. Bientôt 50% de la population mondiale aura accès à Internet. Mais pour en faire quoi ? consommer de la bêtise, ou produire de l’intelligence ?
J’ai créé un Mockup d’un indicateur que j’ai appelé le QD (Quotient digital): Mis sous licences ouvertes (CC-BY-NC-SA). Il faudrait encore peaufiner et améliorer le modèle et construire une plate-forme Web pour cela, (volontaires et pas nécessairement bénévoles are welcome): http://Quotient.Digital. Je serai curieux de comparer la moyenne de France et de Suisse romande ! Et ceux de nos élus, qui font voter des trucs comme la LRENS !
Alors la culture numérique en Suisse, pour tout le monde: Les juniors, comme les seniors, ce n’est pas encore cela… Mais nous y travaillons ensemble:
CloudReady.ch est passé du stade d’observatoire à pépinière à projets de “culturisme digital”, avec http://intergen.digital entre autres. Nous rejoindre sur LIN et sur les Meetups de Tech4good pour adjoindre tes forces aux nôtres :
En résumé
Bonne nouvelle, la Suisse est Top 4ème au classement mondial des 175 Pays évalués en termes de développement numérique; mauvaise nouvelle, ce n’est pas représentatif du niveau moyen de culture numérique en Suisse, qui est très probablement inférieur à celui de la France ou de l’Allemagne. Mais on peut vite se rattraper, il suffit de commencer à 6 ans, au lieu d’attendre 16 ans, et de faire faire les programmes par des PRO connectés aux réalités économiques et technologiques, revus par des éducateurs et pédagogues. C’est URGENT !
Etude complète ITU 2016 IS report (EN)
