Oyoty, un Bot pour suppléer aux parents ?

Et à l’incompétence des adultes à préparer ces enfants au digital ?

Pascal Kotté
CloudReady CH
4 min readNov 7, 2016

--

Si au départ, cela peut paraître aberrant, cela vaut la peine d’y songer, voir d’essayer même !

Ce qui est intéressant, c’est l’approche prise par les fondateurs:

“Pourquoi Oyoty n’empêche-t’il pas tout simplement les enfants de publier des contenus à risque ?

Le but n’est pas de censurer l’utilisation des réseaux sociaux, mais de rendre les jeunes autonomes, et de leur donner un outil leur permettant de :

  • comprendre pourquoi un contenu peut être considéré comme risqué et
  • faire un choix éclairé quant à savoir si ce contenu devrait être repensé.

Oyoty fonctionne sur les contenus publiés, instantanément après leur publication.”

Bravo !

C’est effectivement ce qui me semble le plus important, apporter la conscience et l’éclairage, sans contraintes ni frustrations (artificielles), ni récompenses… Notre système éducatif “Bâton-carotte” (que j’utilise encore tous les jours en tant que parent d’un 13 et 15 ans…) n’est certainement pas la meilleure solution pour rendre la prochaine humanité responsable et durable, ni épanouie… Décoder les intentions du monde qui entoure l’enfant, lui faire comprendre et évaluer les risques, lui permettre de trouver les meilleures tactiques de protections et de défenses: Que ce soit dans la vie matérielle, ou bien immatérielle (numérique); toutes les deux sont bien réelles (surtout le second, bien trop négligé ou rejeté par des adultes du “vieux monde matériel”), avec des impacts parfois majeurs sur nos vies, d’enfants et d’adultes. Cet apprentissage est donc nécessaire aussi pour les seniors et les parents (Mais Oyoty n’y sera pas adapté, une prochaine version peut-être ?).

La formation “FSEA” (Formateur d’Adultes, FFA) suivie en 2015, m’a ouvert des éléments de compréhension sur d’autres démarches d’apprentissages que le modèle classique d’un simple enseignant “sachant”, pour enseigner des connaissances à un étudiant. Ou encore pire: d’éduquer des apprenants à des connaissances, des certitudes, qui finalement ne seront que des croyances pour demain. Je ne serai donc plus ni “formateur”, ni “éducateur”, ni “enseignant”; J’ai choisi de devenir coach en apprentissages numériques, pour tous les âges. Mon terrain d’exploration se passe tous les mois, dans notre http://pully.intergen.digital invitant les 7 à 107 ans à explorer ensemble, le monde digital. Et je peux vous garantir qu’avec plus de 30 années de métier d’informaticien, j’apprend tellement encore, c’est génial ;-)

Concernant le contrôle des écrans “POUR” les enfants

J’ai personnellement finalement rejeté les solutions de “contrôles parentaux”, même avec l’aide d’un bon comparateur :

Fourni par une institution que nous cautionnons: “Action Innocence”. Ils ont fait d’excellentes démarches entre autres avec des mises en situations “jouées” par des acteurs pour sensibiliser et impliquer un regard extérieur par les enfants eux-mêmes, et leurs parents, quand ces derniers prennent le temps de participer…

VS le domptage des écrans “PAR” les enfants

Mais éduquer nos enfants à obéir et subir la dictature d’un algorithme digital, même configuré par des parents, me semble être la voie d’un apprentissage bien malsain. Nous commençons déjà à obéir aux décisions prises par des ordinateurs: “Prenez la seconde route à droite !

Program or be Programmed

Alors des bots pour éduquer nos enfants ? Sans les contraindre, ni les contrôler, sauf en cas de danger vital ?

Et bien oui, j’y suis favorable si:

  1. Nous en conservons la gouvernance. Je parle de la vraie, celle de l’éthique humaine, pas celle de la spéculation financière.
  2. Des robots “Open source” et “Open hardware”, dont le comportement est transparent “Open data”, révisé par les parents, les enfants, et les experts indépendants des constructeurs et vendeurs…
  3. Les décisions restent du ressort des humains, y compris par l’enfant ! A la rigueur en demandant l’intervention du parent.

Ce ne serait pas si mal…

Les bots, ces professeurs de demain

Je ne crois pas que nous allons y échapper. Et le plus drôle, c’est que configurés par les meilleures intentions d’une éducation moderne, il est fort possible (probable?) que ces nouveaux précepteurs numériques, finissent par devenir plus efficaces que leurs actuels professeurs…

Cela fait un peu peur, je l’avoue, mais sans frisson, ou serait le plaisir ?

Mais nous n’en sommes pas encore là ! C’est toutefois pour très bientôt !

Bienvenue dans notre nouvelle humanité digitale :)

Qui est Oyoty ?

Oyoty est un assistant qui enseigne la sécurité aux enfants, et leur montre comment gérer leur vie privée, lorsqu’ils débutent dans l’utilisation des réseaux sociaux. En savoir plus

Qui a créé Oyoty ?

Privately a créé et exploite le service Oyoty.

A propos de Privately

Privately est une société suisse primée qui a publiée des applications de protection des données personnelles réussies dans le passé, et qui ont été couvertes par la BBC, Techcrunch et Mashable.

La société est basée à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, avec une représentation au Royaume-Uni.

La société a été créée après qu’un enfant des proches du fondateur ait été victime d’intimidation par le biais des réseaux sociaux, suite à un partage inadvertant de contenu. L’équipe comprend des parents préoccupés par les risques auxquels leurs enfants sont confrontés en ligne, et qui se battent pour proposer une solution.

Fonctionnalités/ Problèmes détectés

Fuites de données: Données sensibles partagées publiquement (adresses email, numéros de téléphone…)

Réputation en ligne: Partage de selfies sensibles, commentaires inappropriés…

Réseaux sociaux supportés

Facebook, Twitter, Instagram

Inscrivez-vous gratuitement (essai gratuit sur 2 mois, puis 5-CHF par mois)

http://www.privately.eu/

Ah mince, encore une société vénale :( Vivement une coopérative de parents responsables, pour des “bots” électriques éthiques :) C’est vrai quoi, si jamais “Privately”devenait une multinationale avec le succès, on serait bon pour un second Google à vouloir phagocyter la planète pour quelques malheureux milliards de plus, et dont l’éthique se réduirait à “respecter les lois, autant que possible, et les faire changer, pour plus de bénéfices…

--

--

Pascal Kotté
CloudReady CH

Réducteur de fractures numériques, éthicien digital, Suisse romande.