Les RH, nouveaux champions de la transformation digitale
Et si on passait à la vitesse supérieure ?
Aaah, la transformation numérique… Ça, c’est sûr, on est en plein dedans. Et pour cause : tout le monde en parle. Mais concrètement : qu’est-ce qu’on fait ?
Selon l’indice DESI (Digital Economy and Society Index) 2018 qui évalue l’évolution de la digitalisation des pays de l’Union Européenne, la France se trouve en… 18ème position.
Oui.
On me dit même dans l’oreillette que nous sommes en dessous de la moyenne de l’UE pour l’intégration des technologies numériques par les entreprises, la connectivité et l’utilisation d’Internet par les particuliers.
Alors, qu’est-ce qu’on fait Jamy ? 🤓
La transformation digitale des entreprises passe par la transformation de chacun ✨
D’après une étude du MEDEF, il y a une accélération très forte de la prise de conscience selon laquelle le digital est une opportunité. En revanche, très peu transforment cette prise de conscience en réalité. Or la transformation numérique accélère et entre désormais dans une phase exponentielle, d’où l’importance d’inclure une notion d’évolution permanente au sein des entreprises.
La mutation des organisations passe notamment par la mutation des individus : survivront les entreprises dont les collaborateurs seront adaptés à ce nouveau monde du travail numérisé.
“Libérer les énergies du collaborateur n’est possible qu’en repensant l’organisation du travail dans un modèle d’innovation” nous disait Philippe Debruyne, Administrateur de France Compétences, lors de notre matinée RH le 23 janvier dernier.
Il faut accompagner chaque collaborateur, dans sa fonction, à s’adapter à cette nouvelle organisation, aux enjeux stratégiques de l’entreprise et aux clients digitalisés.
La difficulté réside dans la capacité d’évaluer leurs compétences et de les faire adopter de nouveaux comportements dans le cadre de leur environnement : d’où l’intérêt de développer des formations-actions, réalisées dans le cadre de leurs fonctions, ou encore des Actions de Formation en Situation de Travail (AFEST). Il faut multiplier les voies d’accès à la compétence et sortir de la formation “pure”.
“Apprendre à apprendre est une compétence que l’on doit développer comme socle de valorisation du salarié” assure Philippe Debruyne.
La question de la confiance est essentielle dans l’engagement des salariés et pour booster l’estime de soi. La problématique clé est de savoir comment l’individu évolue dans son environnement numérique propre, sur ses outils et suivant ses enjeux.
Et c’est là que les Ressources Humaines entrent en jeu.
Les RH, acteurs référents et pilotes de la transformation des entreprises 🙌
Les fonctions RH ont un rôle moteur à jouer dans la transformation digitale des entreprises. On observe d’ailleurs un renouvellement des Ressources Humaines au sens large : des fonctions et des ressources managériales à réinventer.
“L’investissement dans les compétences permet de ne pas perdre en compétitivité, c’est un socle pour l’innovation permanente” nous dit Philippe Debruyne. Une affirmation qui vient confirmer l’étude du cabinet McKinsey révélant que 35 % des employeurs français considèrent que la pénurie de compétences adaptées à laquelle ils sont confrontés nuit à la compétitivité de leur entreprise.
S’intégrer au business devient alors un enjeu clé pour les RH, ce qui implique un véritable glissement vers des compétences marketing, finance, business & techniques. “On doit décloisonner et pouvoir parler le langage de l’autre” assure Philippe Debruyne.
Aujourd’hui, la responsabilité des Ressources Humaines remet l’homme au coeur du sujet. Les RH vont de plus en plus incarner l’équilibre entre le digital et l’homme, pour devenir “les meilleurs conseillers de toute la partie opérationnelle des entreprises, jusqu’au patron”, nous affirmait Florence Poivey, ancienne membre du Conseil Exécutif du MEDEF et aujourd’hui Présidente de la Fédération de la Plasturgie et des Composites, lors de son intervention au cours de notre événement sur le rôle des RH dans la transformation numérique.
Globalement, tout l’environnement d’une entreprise grandit si les collaborateurs sont engagés, écoutés, et formés.
“Il faut outiller chacune et chacun pour ce parcours, ça n’est pas inné, c’est difficile de se projeter tout seul. Le rôle des RH, c’est d’être cet accompagnateur, ce facilitateur, cet initiateur” souligne Florence Poivey.
C’est aux Ressources Humaines d’impulser un mouvement fédérateur en incluant chaque collaborateur et chaque partie prenante, afin d’enthousiasmer toute l’organisation et réduire les réticences des réfractaires. Les RH doivent comprendre et faire comprendre que la transformation digitale n’est pas un obstacle, mais le moyen d’accompagner les individus et l’entreprise à travailler mieux et bien : par exemple, améliorer les process de travail pour donner de la valeur à l’intelligence et à la créativité, ou encore libérer les salariés des tâches chronophages à faible valeur…
Comment l’innovation technologique & l’automatisation changent le monde du travail 💡
Selon une étude du cabinet McKinsey, 1/3 des activités professionnelles pourrait être effectué par des machines d’ici 2030. Aussi alarmant que cela puisse paraître, cela n’implique réellement que 5% de postes susceptibles d’être intégralement remplacés par des machines, sur la base des technologies existantes en France.
En revanche, toujours d’après McKinsey, près de 60% des emplois pourraient être partiellement automatisés, à hauteur de 30% des tâches qui les composent. Estimant ainsi qu’en France, 47% des heures travaillées actuelles sont consacrées à des activités automatisables.
Donc non, la transformation numérique ne veut pas dire que l’on va tous finir au chômage. Au contraire, il s’agit d’un besoin urgent de s’adapter, de transformer ces métiers et d’assumer de nouveaux rôles.
À noter que les technologies d’automatisation pourraient contribuer à un accroissement annuel de la productivité de 0,8 à 1,4 point.
Par exemple, l’éditeur de solutions RPA (Robotic Process Automation) Uipath présente 4 exemples concrets d’automatisation de processus RH avec des résultats impressionnants, allant jusqu’à 85% de réduction du temps de traitement des tâches, avec un ROI au bout de 4 à 6 mois.
Certes, il y a du bon dans l’avancée technologique, cela crée de nouvelles opportunités qu’il est important d’identifier et de saisir. En revanche, cela crée tout de même une certaine insécurité économique au regard de certains jobs alimentaires par exemple.
Mais là encore, comme le suggère la chronique de Bruno Dobrusin, il s’agit de s’intéresser davantage à l’amélioration des conditions de travail, à organiser les travailleurs dans les nouveaux secteurs et à contester les modèles d’entreprise autoritaires qui empêchent leurs employés de s’exprimer.
D’après Bruno Dobrusin, “des signes positifs apparaissent. Les revendications des travailleurs se font de plus en plus entendre dans le secteur des services. Dans certaines des plus grandes entreprises du monde les salariés souhaitent un meilleur salaire. Et aux USA les travailleurs se battent pour un salaire décent — souvent avec succès. L’avenir du travail n’est pas écrit, il est en train de s’écrire. Comme toujours, la grande question est de savoir qui manie la plume.”
Alors, on vous aide à écrire le vôtre ?
Écrit par Mathilde Added , Communications Manager chez Coding Days
