Les chakras : 7 axes d‘introspection

La recherche de l’équilibre par l’auto-analyse

Diogene & the peaceful warrior
Comprendre le yoga
15 min readOct 7, 2018

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“person standing on ladder painting” by Rosie Kerr on Unsplash

“Ouvre tes chakras” est une expression assez courante pour signifier à une personne qu’elle a l’air mal dans ses baskets, irritable ou stressée. Bref, que quelque chose ne tourne pas rond et nuit à son équilibre.

En réalité vous vous en doutez, il s’agit d’un sujet un peu plus complexe qu’il n’en a l’air.

Déjà, dans la tradition du yoga, si un chakra “fermé” n’est pas considéré comme une bonne chose, un chakra “ouvert” ne l’est certainement pas non plus !

Le chakra est un centre d’énergie

“cakra” en sanskrit, signifie “roue” ou disque. Le yoga considère que le corps humain en 7 ( 6 selon les interprétations) chakras principaux, et énormément d’autres considérés comme mineurs.

Ils est dit qu’ils se trouvent à des “carrefours” d’énergie dans notre corps. La médecine occidentale reconnait certains de ces points corporels comme des zones pouvant accumuler des tensions (et donc une charge émotionnelle), c’est le cas du plexus solaire par exemple. La médecine traditionnelle chinoise, quant à elle, reconnait l’existence de tous ceux qui existent en yoga, ou presque. Elle en a d’ailleurs fait des “points d’acuponcture”. De son côté, l’ostéopathie, qui puise beaucoup de ses enseignements dans la médecine traditionnelle chinoise, travaille parfois sans en avoir totalement conscience sur ces exactes mêmes zones.

Ces carrefours d’énergie sont créés grâce à la rencontre de ce qui est appelé “nadis”, qui représente des canaux d’énergie (le concept d’énergie, qui s’appelle“Prana” en sanskrit, existe de la même manière en chine avec le “Qi”). Ces nadis ne sont pas reconnus dans la médecine occidentale car ils ne sont pas détectables, matérialisables : ils appartiennent à ce que l’on appelle le “corps subtil”, contrairement au système nerveux, qui appartient au corps physique.

Les canaux principaux, qui relient entre eux les 7 chakras (principaux) sont les suivants :

  • suṣumṇā (canal central parasympathique): se trouve le long de la colonne vertébrale
  • iḍā (canal sympathique gauche)
  • piṅgalā (canal sympathique droit)

Les emplacements anatomiques des 7 chakras

En yoga, lorsqu’un travail est fait sur les chakras à travers les postures, c’est souvent de bas en haut que l’on procède.

  • Mūlādhāra : 1er chakra, considéré comme le chakra “racine”. Au niveau anatomique, il est situé au niveau du coccyx.
  • Svādhiṣṭhāna : situé au niveau des testicules, ovaires, pubis.
  • Maṇipūra : situé au niveau du plexus solaire.
  • Anāhata : c’est le chakra du coeur (spirituel), il est situé au milieu de la poitrine.
  • Viśuddha : se trouve au niveau de la gorge, de la glande thyroïde.
  • Ājñā : considéré comme le “3e oeil”, serait lié à l’hypophyse, il se situe juste au dessus du milieu des yeux.
  • Sahasrāra : situé en haut du crâne, serait lié la glande pinéale, responsable de la création de la mélatonine par le biais de la sérotonine (hormone permettant de réguler l’humeur).

Ni trop fermés, ni trop ouverts : la notion clée se nomme “équilibre”

“photo of bird holding his leg on pink petaled flower” by KT on Unsplash

Ni trop “fermés”, ni trop “ouverts”, comme souvent dans le yoga, c’est bien le milieu, l’équilibre qui est recherché. Par ailleurs, des symboles/éléments correspondent à chacun de ces chakras principaux, tels qu’un son, une couleur, un lotus, un élément naturel, un animal… mais aussi: un concept.

A l’extrémité de chacun de ses concepts réside 2 extrêmes (logique !). Par exemple, une personne peut être froide comme la pierre et rejeter la moindre occasion de créer un lien avec quelqu’un, ou bien à l’inverse, tomber amoureuse tous les 2 jours. Dans un cas comme dans l’autre, cette personne va souffrir de ce trait de caractère alors qu’un comportement plus équilibré lui apporterait davantage de stabilité et de sérénité.

Lorsqu’un yogi travaille sur ses chakras, c’est pareil : il recherche la stabilité dans son corps et dans ses émotions. Aussi, le travail s’accomplit à la fois par des postures et par une philosophie de vie mais commence avant tout par une introspection : pour savoir comment s’améliorer, aller mieux, le yogi a d’abord besoin de connaitre là où ça va mal, là où c’est (trop) sensibilisé.

Les professeurs parviennent parfois à amener progressivement l’élève, pourvu qu’il suive des cours de façon assez régulière, à se (re)découvrir, c’est la raison pour laquelle certains cours ou retraites de yoga peuvent parfois se retrouver très chargés en émotions.

Un scepticisme au sujet de la circulation des énergies dans le corps n’altère pas les bénéfices d’un “travail sur les chakras”

Toute personne peut travailler sur le “réalignement” de ses chakras, et ce peu importe la “croyance” ou non dans la circulation des énergies.

Les personnes qui se diraient plutôt “pragmatiques/cartésiennes”, qui préfèrent se baser que sur ce qui est prouvé scientifiquement, et qui sont donc plutôt sceptiques vis à vis de tout ce qui touche aux énergies peuvent tout de même se sentir “rééquilibrées” en effectuant ce travail. Travail dont l’objet sera une légère modification de leurs approches des choses, par le biais de petits challenges/succès quotidiens ainsi que la pratique de différentes séries d’asanas.

En effet, le simple fait de réfléchir à chacun des concepts expliqués ci-dessous (et des idées qui en découlent) va faire débuter un travail d’introspection, qui fait lui même débuter le “travail sur les chakras” :

  • En changeant des petits détails dans sa vie quotidienne, de façon progressive,
  • en pratiquant certaines postures dont les bénéfices seront de gagner force et stabilité dans le corps (l’essence du yoga étant d’obtenir une union du corps et de l’esprit, ces bénéfices sont donc supposés se traduire avec une force et stabilité d’esprit plus élevées).

Analyse des 7 chakras, des potentielles causes de leurs déséquilibres et quelques axes de travail

Attention, la description de ces différents chakras et des concepts inhérents à chacun d’entres eux représentent des axes de réflexion. Il ne faut en aucun cas penser qu’il y a des automatisations/systématisation entre les différents “déséquilibres” des chakras et leurs résultantes comportementale. Par exemple, ce n’est pas parce qu’il arrive “x” traumatisme à une personne, que tel ou tel chakra sera déséquilibré, et que par conséquent elle agira de “x” manière. Chaque personne est différente et a sa propre histoire. Ce qui est expliqué ci-dessous donne simplement des indications pour commencer l’introspection.

Mūlādhāra

En sanskrit, “Mula” signifie “racine” et “dhara”, support. C’est le chakra de l’ancrage, celui qui doit permettre de nous sentir à notre place sur cette terre et partout où nous allons.

Concerne la partie du corps qui va des jambes jusqu’au coccyx (le centre est situé au niveau du périné).

Il correspond au concept de sécurité.

Une enfance ou un mode de vie qui a été marquée (ce n’est plus forcement le cas dans l’instant T) par l’instabilité et la précarité ont pu déséquilibrer ce chakra.

Concernant le déséquilibre du Muladhara, on dit qu’il se manifeste notamment par un rapport addictif aux choses.

Quelques exemples :

  • Des problèmes de boulimie dans le cas où le chakra serait trop ouvert, ou d’anorexie dans le cas inverse.
  • De la surconsommation de drogues, tabac, alcool en excès dans le cas d’une “ouverture” trop grande, ou à l’inverse, une extrême rigidité vis à vis de cela (par exemple le personne ne s’autorise aucun verre d’alcool alors même qu’elle en apprécierait un de temps en temps et qu’aucune confession religieuse ou problème de santé ne lui demande de s’en abstenir).
  • un sentiment global d’insécurité et d’anxiété chroniques (se manifeste par des insomnies, du stress, de l’hypertension..),
  • un sentiment de n’être jamais à sa place nulle part.

Les gens dont ce chakra est déséquilibré, et qui ne se sentent pas bien là où ils sont peuvent palier inconsciemment à ce soucis en ayant la “tête dans les nuages”, en fuyant la réalité grâce à leur imaginaire. Ils peuvent donc potentiellement se sentir en constant“en décalage” avec leur environnement.

Pour trouver un équilibre, un alignement, le yoga (et le bon sens) vont recommander différentes méthodes :

Dans son quotidien, cela peut être de se rapprocher davantage de la nature, marcher pieds nus dans la terre, le sable, observer les arbres, les étoiles, la lune, les animaux, prendre conscience des choses simples qui nous entourent et pouvant susciter l’émerveillement si on les regarde avec attention, sans jugement.

Certaines asanas aident à retrouver un ancrage, notamment celles à l’occasion desquelles les yogis vont devoir avoir les pieds/jambes (le bas du corps en général) bien enracinés au sol pour maintenir l’équilibre et conserver une posture solide.

Voici une liste non exhaustive d’exemples :

  • Uttkatasana (la chaise)
  • Malasana (la guirlande)
  • Pachimotadasana (la pince)

Svādhiṣṭhāna

Signifie en sanskrit “Siège/demeure du soi”, correspond à la partie émotionnelle de notre vie. Il correspondrait à notre droit fondamental d’être sur terre. Son élément représentatif est l’eau.

Il est lié à la sexualité et à la créativité et situé dans la région du sacrum, il est considéré comme le chakra “sacré”.

On considère que si le chakra inférieur (Muladhara) est bloqué par l’insécurité et l’anxiété, les chances sont très grandes pour que Svādhiṣṭhāna soit bloqué, quant à lui, par le concept de “culpabilité”.

En effet, le Svadhisthana est considéré comme bloqué (trop fermé) dans les cas où la personne :

  • ne trouve aucun intérêt au sexe,
  • est timide, froide dans ses relations,
  • se met volontairement en retrait lorsqu’elle se trouve dans un groupe de personnes.

La personne va avoir un manque de confiance dans les relations humaine et son sentiment d’insécurité va la paralyser dans son rapport aux autres.

C’est l’inverse de l’autre côté de l’extrémité dans le cas où le chakra serait trop ouvert :

  • addiction au sexe,
  • addiction aux émotions fortes,
  • attachement émotionnel très fort aux gens.

De multiples causes (outre un déséquilibre dans le chakra inférieur) sont considérées comme classiquement à l’origine de ces déséquilibres : des abus traumatisants et répétés (physiques ou psychologiques), une éducation extrêmement sévère, une enfance très stricte…

Indication pour réaligner ce chakra via des actions dans la vie quotidienne. La personne peut nourrir des passions par le biais desquelles elle va enrichir sa créativité. C’est la recherche de plus de sens à sa vie, de choses qui vont lui apporter du bonheur. Si cette personne souhaite mettre de côté son sentiment de culpabilité ou canaliser ses émotions, elle aura le moyen de transférer toute cette énergie “perdue inutilement” sur ses passions : peut-être de la musique, peinture, sport, chant etc.

Les postures qui permettent de travailler sur ce chakra :

  • Baddha konasana (cordonnier)
  • Bhujangâsana (cobra)
  • Paripurna navasana (bateau)

Maṇipūra

Signifie “citée des joyaux” en sankrit, correspond au chakra “solaire”. Il est situé au niveau du plexus solaire et va avoir une influence sur notre capacité à prendre des décisions, à être courageux, à avoir confiance en soi ainsi que sur notre force de volonté. Il représente aussi la soif de réussite. Son élément représentatif est le feu.

Il est considéré comme le siège du subconscient qui garderait en mémoire toutes les expériences et impressions de notre vie depuis le stade embryonnaire, dans le ventre de notre mère.

Une personne dont on considérerait que ce chakra est trop fermé va avoir tendance :

  • à être attirer par la fainéantise, à chercher à mettre le minimum d’énergie dans tout ce qu’elle entreprendra (ou ce qu’elle se sentira obligée de faire),
  • à être bloquée dans sa prise de décision,
  • à avoir une faible estime d’elle même,
  • à manquer de combativité,
  • à être suiveuse dans un groupe, plutôt que leader (et donc être rarement force de proposition) et donc à se soumettre aux désirs des autres,
  • à ne jamais oser sortir des sentiers battus.

Une personne dont le chakra est trop ouvert va être tout le contraire, à savoir :

  • à toujours en faire plus, à être dans l’excès de zèle constant,
  • à avoir un égo surdimensionné, être dominant ou tyrannique,
  • à être dans l’insatisfaction chronique et donc à ne jamais apprécier ce qu’elle a/possède/obtient,
  • à ne jamais écouter personne d’autre qu’elle même,
  • à ne s’intéresser qu’à sa propre personne.

Physiologiquement, on dit souvent que ce chakra est déséquilibré lorsqu’on a des problèmes intestinaux ou des brûlures d’estomac par exemple.

Un travail quotidien pour rééquilibrer ce chakra (qu’il soit trop fermé ou trop ouvert) va être de prendre conscience de ces travers dans notre propre comportement et de lutter par le biais de petites actions quotidiennes, progressives, contre ces travers. Par exemple, une personne constamment insatisfaite peut essayer, d’avoir un peu plus de gratitude pour ce qu’elle acquiert, ce qui lui arrive de bien. A l’inverse, une personne qui n’arrive pas à prendre de décision, qui demeure dans l’inertie, peut commencer par en prendre de toutes petites, sans grand impact, de temps en temps, et travailler sur cela progressivement, sans tomber dans l’excès opposé.

Les postures recommandées :

  • Virabhadrâsana I et II (guerrier 1 et 2)
  • Shalabhasana (sauterelle)

Anāhata

C’est le chakra du coeur, il se situe au niveau de la poitrine et symbolise la compassion et la charité désintéressée envers tous les êtres vivants. Il est lié à toutes les qualités du coeur : amour, générosité, pardon, gratitude…

Son élément est l’air.

S’il est trop fermé, on peut avoir tendance à :

  • avoir du mal à aimer,
  • être radin (dans son aspect global),
  • avoir du mal à faire confiance.

S’il est trop ouvert :

  • on est trop généreux : on donne tout à n’importe qui et il ne reste plus rien pour nous-même,
  • on est épuisé car on ne met trop de côté.

Un déséquilibre au niveau de ce chakra peut résulter d’une très grande déception amicale ou amoureuse, d’une trahison qui nous a traumatisé. Physiologiquement, on dit que ces déséquilibres se manifestent au niveau de la respiration ou de la circulation du sang.

L’idée pour retrouver un peu d’équilibre est qu’il faut d’abord cultiver cet amour pour nous-même avant de le propager autour de nous. C’est à dire que la compassion et le pardon ne pourront jamais, en théorie, se manifester de façon saine et sincère ni nous n’avons pas nourri en premier lieu de compassion envers notre propre personne. En d’autres termes, il n’est pas possible d’offrir à quelqu’un quelque chose que nous ne possédons pas. Cela implique de s’attribuer un peu d’indulgence pour les erreurs que nous pouvons faire, de pardonner les autres, de donner sans rien attendre en retour ou à l’inverse, pour ceux personne qui aident beaucoup mais qui ne demandent jamais rien, de demander eux aussi un peu d’aide aux autres une fois de temps en temps.

Les postures associées à ce chakra :

  • Chakrasana ( le pont/ la roue)
  • Ustrasana (chameau)
  • Matsyasana (poisson)

Viśuddha

En sanskrit, le nom de ce chakra signifie “centre de la purification”.

C’est le chakra dit de la vérité, situé au niveau de la gorge. Il symbolise l‘honnêteté dans son aspect global : envers soi-même et les autres, dans ses paroles comme dans ses actes.

On considère que le chakra d’une personne est trop fermé lorsqu’elle :

  • a du mal à parler de ses émotions, à se livrer qui prennent racine dans de l’angoisse et de la culpabilité,
  • est timide, bafouille ou bégaye en public, avec un discours peu convainquant (car peu convaincue elle-même),
  • n’agit pas en accord avec les valeurs qu’elle prétend suivre.

A l’inverse, il serait considéré trop ouvert dans le cas où elle :

  • commente et critique tout, entre dans des débats passionnés sans aucun filtre, s’écoute constamment parler,
  • pense qu’elle a toujours raison et donc n’écoute jamais personne,
  • est prête à mentir pour ne pas paraitre en position de faiblesse,
  • est dans le spectacle et cherche à attirer l’attention (un côté “grande gueule”), se moque des autres avec beaucoup d’ironie sans jamais se remettre en question,

Physiologiquement, cela peut se traduire à nouveau par des sensations d’anxiété, d’être pris au piège/de manquer de liberté (manque de liberté qui est généralement imposé par nous-même, à cause de notre propre comportement et de nos propres pensées), ou par des difficultés respiratoires ou à la déglutition (difficulté dont l’origine n’est pas liée à une cause physique). Ces difficultés respiratoires ou cette anxiété peut trouver son “climax” lors de crises de panique par exemple, ces dernières se manifestant surtout chez les personnes ayant des difficultés à extérioriser. Ce chakra étant lié à la thyroide, il est considéré, que son déséquilibre peut globalement résulter sur des insomnies, prises de poids ou amaigrissement, dépressions, angoisses, voire hallucinations…

Les chakras fonctionnant de façon holistique, il serait vain de chercher un alignement de celui-ci si rien n’est réglé plus bas, tout simplement car ce sont peut être les déséquilibres des précédents qui ont eu une influence sur notre Vishuddha : une grande déception qui a fragilisé le coeur (Ana Hatha), un grand manque de confiance en soi qui rend très challengeant la prise de décision (Manipura), une enfance très stricte (Svathishtana) ou dans un pays en guerre qui “bouleverse” le sentiment de sécurité que l’on a normalement plutôt de façon innée (Muladhara).

Les postures qui travaillent sur ce chakra :

  • Simhasana (lion)
  • Sarvangasana (la chandelle)

Ces deux derniers chakras qui suivent (notamment Sahasrara) sont un peu particuliers par rapport aux précédents. Ils sont moins facilement descriptibles et compréhensibles pour un occidental qui n’a pas de connaissance de la culture hindoue ou du yoga tantrique.

Ājñā

Signifie “centre de commandes” en sanskrit. Chakra du 3ème oeil, situé en bas du front entre les deux yeux. Symbole de la clairvoyance et de l’intuition.

Lié à l’hypophyse, il est considéré comme le siège de l’âme. En théorie, plus l’être a réussi un réalignement de ses précédents chakras, plus il obtient une conscience poussée des choses, une haute capacité de concentration et d’altruisme et ne se fait pas manipuler facilement (comme des sortes de “superpouvoirs”, nommés “siddhis” en sanskrit).

Lorsqu’il est trop fermé, la personne :

  • manque de clairvoyance, n’a pas conscience de ce qui se passe autour d’elle,
  • peut être très influençable et croire tous les mensonges qui lui sont racontés,
  • a une vision tronquée des choses, qu’elle prend pourtant pour réelles et entières.

Lorsqu’il est trop ouvert, on dit que la personne :

  • peut être amené à une intellectualisation et analyse excessive de la moindre chose,
  • a atteint un pouvoir charismatique tel qu’elle peut devenir une sorte de “guru” (dans le sens occidental du terme, qui, contrairement à l’orient, a une connotation plutôt négative), donc d’escroc spirituel.

Des exemples de postures :

  • Balasana (posture de l’enfant)
  • Natarajasana (danseur)

Sahasrāra

Celui-ci signifie “lotus aux milles pétales” en sanskrit et est situé en haut du crâne, voire un peu au dessus. D’entre tous les autres, il est celui qui revêt le plus fort caractère mystique et spirituel.

Le tout premier symbolisait notre connexion avec la terre, celui-ci symbolise la connexion avec le ciel et plus largement tout le cosmos. Il représente le sens de l’empathie et de la compassion dans leur acception la plus pure.

Si ce chakra est déséquilibré, cela peut aboutir à :

  • une perte de sentiment d’identité (symptômes de “dépersonnalisation”),
  • de la dépression,
  • de la folie, schizophrénie, et des troubles mentaux,
  • des crises existentielles, des prises de conscience, et un sentiment d’absurdité de la vie.

Une des postures correspondant à ce chakra :

  • Sirsâsana (posture sur la tête)

Dans la tradition du yoga Hatha ou Tantrique (dont l’influence est très liée au Shivaisme), le but du yoga est un alignement de tous ces chakras, qui ne s’obtient en théorie qu’à l’issue de nombreuses vies. Cet alignement produit une ouverture parfaite du dernier chakra, Sahasrara et doit permettre une réalisation du Soi : l’union de l’âme individuelle à la conscience cosmique (ou encore union de Shiva ou Shakti, du Brahman et de l’Atman… il y en a en réalité de très nombreuses unions dans la littérature orientale).

Celui qui a atteint cette réalisation a comme fait le solde de tout compte de tous ses karmas : il ne subira plus les conséquences de ses actions passées, et est donc libéré du cycle des renaissances et de la mort. On dit qu’il réalise “Moksha”.

Dans les 8 piliers du yoga, cela correspond au plus haut niveau du pilier qui s’appelle “Samadhi” (ou le “Nirvana” pour les bouddhistes), traduit en français par “béatitude”, concrêtement, c’est ce que l’on appèlerait “illumination” ou “éveil”.

De l’alignement des chakras résulte un (r)éveil de la Kundalini

“two blue-and-yellow snakes mating near dried leaves” by Trevor Cole on Unsplash

Kundalini signifie “entouré en spirale” en sankrit. Correspond à une énergie (cosmique, vitale ou divine selon les traditions et interprétations) qui serait lovée, telle un serpent, en bas de la colonne vertébrale, et donc la puissance s’élèverait au fur et à mesure de l’alignement des chakras dans le corps. Elle prend naissance dans le chakra racine (Muladhara) et doit passer progressivement par tous les chakras pour terminer au niveau de “Sahasrara” et permettre une “libération” de la condition humaine.

De nombreuses techniques sont utilisées par les tankrikas (yogis tantriques) et dans le Hatha yoga dans l’objectif d’éveiller la kundalini : les asanas bien sur, mais aussi beaucoup d’exercices respiratoires, de chants de mantras, de méditation, de kriyas, de recherche d’un équilibre global et d’un comportement droit envers soi et les autres dans la vie quotidienne etc.

Pour en savoir plus :

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