Numérique et juridique
Mise en demeure pour une image?
Est-ce que c’est légal? Est-ce que c’est normal?
As-tu reçu une mise en demeure de payer un droit pour une image lambda de ton site web, que tu pensais libre d’utilisation?
Il est difficile d’y échapper un jour. A l’ère des automates, des robots et des IA, la moindre image “non libre” peut faire l’objet d’une poursuite.
Dans notre cas, c’est une banale photo de Derrick pour illustrer un article de Blog, et inviter à une séance de discussion sur le sujet du pétrole, le tout sans activité lucrative, dans un cadre associatif.
Du coup, Image Law Rechtsanwaltskanzlet, Ballindamm 39, D-20095 Hamburg, réclame 758 €, pour la publication d’une photo, partiellement visible, illustrant le fond d’une fiche évènementielle du site Odoo de l’association TheShifters.ch.
- 280 € licence pour une image…
- 280 € pour le droit de pas mettre un crédit d’auteur
- 57.06 € intérêts financier à 12%
🧭 Conseils pratiques pour les entreprises suisses
🔹 Comprendre la mise en demeure
- Une mise en demeure est une demande amiable de régularisation avant action judiciaire [1].
- Elle doit être clairement rédigée, avec les faits reprochés, les obligations demandées, un délai raisonnable, et les conséquences en cas de non-respect.
- Il est fortement recommandé de consulter un avocat spécialisé avant toute réponse ou paiement.
🔹 Utilisation d’images en Suisse
- Depuis 2020, toutes les photos sont protégées par le droit d’auteur, même les instantanés.
- Les cabinets spécialisés (souvent allemands ou suisses comme PicRights) utilisent des robots et logiciels de détection automatique pour traquer les usages non autorisés.
- Le Tribunal fédéral suisse a déjà réduit drastiquement des demandes jugées excessives (ex. 3920 CHF réclamés, seulement 55 CHF accordés).
🕵️♂️ Enquêtes et dénonciations de pratiques abusives
🔹 PicRights Europe GmbH
- Société suisse mandatée par des agences comme AFP, Reuters, AP.
- Envoie des courriels automatisés avec captures d’écran, exigeant des indemnités souvent très élevées.
- Les montants peuvent aller de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros, même pour des usages non commerciaux.
🔹 Critiques et soupçons d’abus
- Des avocats et journalistes dénoncent un modèle économique basé sur la peur et l’automatisation, qualifié de “racket légal”.
- Des groupes d’entraide (ex. Facebook “Stop aux arnaques PicRights AFP”) et des lettres-types de défense sont disponibles.
- Le caractère original de l’image est souvent contestable, et seul un tribunal peut le confirmer.
🤖 Automatisation et IA dans le recouvrement
- Des sociétés comme PicRights utilisent des algorithmes et IA pour détecter automatiquement les images sur des sites web.
- Cela soulève des questions éthiques et juridiques : absence de vérification humaine, demandes standardisées, preuves limitées à des captures d’écran.
- Le risque est la création d’un business abusif, où des milliers de demandes sont envoyées sans fondement solide.
🏛️ Autorité compétente en Suisse
Le SECO (Secrétariat d’État à l’économie) n’est pas directement compétent pour les litiges de droit d’auteur. Pour ce type de contentieux, les interlocuteurs recommandés sont :
- Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle (IPI) : www.ige.ch
- Cabinets d’avocats spécialisés en propriété intellectuelle
- Associations professionnelles (ex. Fédération Romande des Consommateurs, associations de PME)
✅ Recommandations concrètes
Le courrier est au tarif lent, avec envoi en masse, et il n’est jamais recommandé, au premier envoi. Si le mandant n’est pas une organisation reconnue, enregistrée, ou déjà identifiée comme des arnaqueurs, il est possible alors de ne pas répondre du tout. Si c’est une entreprise parfaitement enregistrée et reconnue, il est préférable de leur faire une réponse. Excuse, c’est une erreur, nous avons immédiatement supprimé cette photo. Pour une association, je recommande de demander l’abandon des poursuites. Pour une entreprise, proposer spontanément un dédommagement
- Ne jamais payer sans avis juridique.
- Demander la preuve de l’originalité de l’image.
- Vérifier la légitimité du demandeur (mandat, droits cédés).
- Documenter l’usage et le contexte.
- Contacter l’IPI ou un avocat pour avis.
- Envisager une réponse collective ou médiatisée si les abus sont répétés.
Voir aussi:
Image Law: Neue deutsche Abmahnwelle schwappt über die Schweiz — Steiger Legal
Droits d’image en Suisse: bien utiliser les images | Guide
Litiges PicRights : faut-il payer ? Comment se défendre
PicRights : Le scandale de l’abus de pouvoir sur les … — NewsFrance
Images et droit d’auteur : stop aux abus
Automatisation de la protection des droits d’auteur dans les images …
Article rédigé avec assistance Copilot

