Féministes, végans… Faut-il gueuler pour se faire entendre ?

Timothée Boussardon
Published in
4 min readOct 15, 2018

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De #Metoo à #BalanceTonPorc, des vitrines de boucheries vandalisées au images volées et exposées sur le net par L214… La question se pose :

Faut-il gueuler pour se faire entendre ?

On ne voit qu’eux sur un plateau télé, ils focalisent sur eux la lumière des projecteurs, qu’on aime ou pas, qu‘il s’agisse d’Eric Zemmour ou de Fabrice Lucchini, en 2018 la communication est un art qu’il faudra être en mesure de maitriser si vous voulez faire passer votre message.

Qu’est-ce qui ne tourne pas rond ?

Nous vivons dans le siècle du bruit. Le silence doit absolument être remplacé par un mot, une phrase, un son et si possible qu’il fasse du bruit, du dégât, qu’il percute l’autre, pour qu’il se bouge, qu’il comprenne, qu’il réfléchisse…

Nous fuyons l’ennui car nous avons besoin d’être stimulé, ce qui ne capte pas notre attention en quelques secondes est éjecté puis remplacé par quelque chose d’autre. Une information est digérée et laisse place à une autre qui sera à son tour avalée à toute vitesse pour ne pas louper celle qui suit.

On connait une révolution des idées, les personnalités ne s’effacent plus au profit du commun, non car aujourd’hui l’influenceur est plus important que la cause qu’il défend.

Ton nombre de followers détermine le temps d’attention que chacun est prêt à t’accorder.

Alors que l’on considère que 97 % de la population française mange de la viande, ceux qu’on entend le plus ce sont les 3% restants. Les végans font du bruit, beaucoup… trop ?

Les Femen c’est 300 membres… QUOI ? 300 ? Bon Ok en 2010 mais l’organisation reste parmi les moins représentée si on prend en compte le nombre de membres. Un sein vaudrait-il mieux qu’un mot ? Peut-on baser l’entièreté de sa com’ sur de la provocation ?

Se faire entendre par la population, se montrer, être vu ne signifie pas recevoir l’adhésion ou le soutien de celle-ci.

Mais comment on fait alors ?

Le bon discours : Inspiré et Inspirant

Un discours doit :
#1 Plaire : séduire l’esprit
#2 Instruire : par des exemples, des faits, des chiffres
#3 Emouvoir : Du rire au larme

Martin Luther KIng, discours du 28 Aout 1963.

Le cas Luther King

Nous sommes le 28 Aout 1963.

Martin Luther King pasteur et activiste pour les droits de l’homme vit un paradoxe, il est à la fois seul face à l’histoire et entouré, acclamé par une foule de plusieurs milliers de personnes.

Le regard est fuyant, la voix tremble, les premiers mots sont lourds… Puis le timbre se durcit et la voix s’élève, le regard fixe le ciel et le point se serre… Martin Luther King avait un rêve, celui de changer les mentalités et réduire les inégalités.

I have dream ne figure pas sur ces notes de départ mais inspiré, porté par le moment, il les improvise.

Il ne le sait pas encore mais ces trois petits mots vont rester gravés dans l’histoire de l’humanité.

by Ablimit Ablet on Unsplash

Le silence est d’or

C’est un secret que les maîtresses de maternelle connaissent bien?: face à trente bambins déchaînés, inutile d’aboyer pour capter leur attention. Le meilleur moyen, c’est de chuchoter?!
Ici.

Seul le calme peut désamorcer l’agressivité à laquelle on croit devoir répondre par les cris.

Si le fond est bon, la forme doit suivre.

Qui n’est pas pour un engagement fort pour réduire les souffrances animales ?

Qui n’est pas d’accord pour une égalité des salaires ?

Un feu qu’on allume en plein jour ne fera jamais autant de lumière qu’en pleine nuit. Cependant les dégâts peuvent être les mêmes…

Votre but n’est-il pas d’éclairer les consciences ?

Les gens sont déterminés à changer leurs mauvaises habitudes, mais ils ne sont pas prêts à recevoir des coups pour se mettre à genoux.

Etouffer le débat c’est conserver la parole mais pas les mots. Vous pouvez très bien monopoliser l’attention sans pour autant la capter.

Les partisans du véganisme utilisent le champ lexical de la guerre, du génocide, c’est trop, c’est excessif surtout lorsque l’auditoire est en partie acquis à leur cause.

Le silence ce n’est pas une faiblesse bien au contraire, c’est avoir suffisamment de force pour garder au fond de soi ce qui doit être dit au moment opportun.

L’homme fort cache ses muscles. C’est le coq qu’on entend crier, jamais le bœuf. Felix Leclerc

C’est à vous de choisir qui vous voulez être. C’est à vous aussi de choisir comment porter la voix de ceux qui n’en ont pas.

Et si tu te penses plus coq, sache que l’on entend plus parler Caroline Fourest que les Daft Punk, mais que les mots d’un des deux auront plus d’impact lorsqu’ils seront prononcés… Tu as une petite idée ?

Que ta journée soit inspirante.

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