La raison pour laquelle j’aime et je me force à écrire autant

Valentin Decker
Content Studio
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3 min readSep 30, 2018

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Je n’ai jamais été un grand littéraire.

Pendant ma classe prépa, je devais pratiquement lire un livre par semaine. Je n’en lisais quasiment aucun. Je me sentais obligé. Ça m’ennuyait.

je n’aimais pas non plus écrire.

Je n’y voyais aucun intérêt.

Je voyais ça comme un truc d’artiste bizarre, un peu bohème. Un truc pour les fans d’Emile Zola (j’ai détesté Germinal). Ou pour ceux qui ont une mère prof de Français.

Depuis, les choses ont changé

Depuis 2 ans, j’ai publié près de 100 articles sur mon compte Medium.

En décembre 2017, j’ai écrit mon premier livre.

Aujourd’hui, j‘essaie d’écrire tous les jours.

Je n’ai aucunement la prétention de dire que ce que j’écris est de qualité.

D’ailleurs, cette review Amazon de mon livre en est un bon rappel.

Aie …

Ce que je veux dire, c’est que je suis passé de rien, à un petit truc. Du néant, à quelques articles sur Internet, en mon nom.

Je ne me suis pas pris soudainement de passion pour la littérature française (et ma mère n’est pas devenue prof de Français entre temps).

J’ai commencé à écrire parce que je lisais énormément. Je me nourrissais de tout ce que je pouvais. J’avais l’impression d’apprendre sans cesse de nouvelles choses.

J’ai dévoré “Comment se faire des amis” de Dale Carnegie.

J’ai été pris de passion par la biographie de Léonard De Vinci.

J’ai entièrement revu mon plan de carrière grâce àThe Startup of You de Reid Hoffman.

J’avais le sentiment d’accéder à une sagesse cachée, dont personne ne parlait et dont très peu de monde connaissait l’existence.

Je partageais pratiquement chaque livre et article Medium que je lisais, sur mon mur Facebook. J’avais envie de forcer tous mes amis à les lire.

Je voulais que la terre entière les lise.

Ce qui est difficile a de la valeur

C’est comme ça que j’ai commencé à écrire.

J’y ai pris goût. Au point de vouloir en faire un projet de vie.

Progressivement, j’ai également compris la valeur que pouvait avoir une discipline créative comme l’écriture.

Je me suis rendu compte qu’à une époque où tout le monde cherche des moyens pour gagner de l’argent ou des followers rapidement (sans effort et sans rien faire), l’écriture dénote.

L’écriture est difficile. On ne peut pas progresser sans effort. On ne peut pas tricher ou se cacher derrière une quelconque excuse.

Il n’existe aucun hack pour améliorer son écriture instantanément. Et je n’ai découvert aucune méthode secrète pour mieux écrire, si ce n’est celle de m’asseoir à mon bureau tous les soirs et de ne pas compter mes heures.

L’écriture demande un effort conscient et délibéré.

Notre cerveau nous joue des tours et nous empêche d’écrire.

Seth Godin accuse notre cerveau reptilien et Steven Pressfield appelle ça “la résistance”. Tous les deux pointent du doigt cette force interne qui essaie de nous détourner de nos ambitions créatives.

La résistance est coriace.

La surmonter est un combat de tous les jours. Une lutte mortelle avec soi-même pour surmonter les doutes et les peurs qui se matérialisent en nous. Une guerre contre nos démons intérieurs.

L’écriture est binaire. Froide.

C’est une discipline solitaire, pour laquelle il n’existe pas de raccourci.

C’est un exercice qui force à la remise en question permanente.

Si on ne montre pas son travail, il n’existe pas. Et on ne s’améliore pas.

C’est ce qui décourage la plupart des gens d’écrire et d’aller au-delà des premiers textes.

Mais ces difficultés renferment d’innombrables vertus.

Elles forgent la discipline. Elles nous apprennent à mieux nous connaître. Elles nous poussent à la réflexion et à l’analyse de nos pensées. Elles demandent de notre part de l’engagement et du dévouement.

Et c’est précisément pour cela que j’aime ça.

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