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Les gens s’en foutaient. Et c’était une super nouvelle

Valentin Decker
Content Studio
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3 min readOct 7, 2018

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Je me sentais honteux et j’étais terrifié.

Terrifié à l’idée de ce qu’on allait penser de moi.

Terrifié à l’idée que l’on me critique. Que l’on me dise que ce que je venais de publier ne valait rien.

J’ai fermé mon ordinateur, laissé mon téléphone sur mon bureau et je suis parti courir.

Je crois que je n’ai jamais couru aussi vite et longtemps. Je sentais le feu en moi. Je courais pour échapper à un je-ne-sais-quoi qui me prenait aux tripes.

C’était le 23 février 2016, un dimanche.

Je venais de publier mon premier article sur Medium.

J’étais terrifié.

Trouver des réponses

J’étais à une période de ma vie où je cherchais des réponses.

Des réponses sur ce que je souhaitais faire. Sur qui j’étais. Sur mes aspirations et ambitions.

C’est à ce moment que j’ai découvert Medium. Par hasard.

j’y ai trouvé des gens qui se posaient les mêmes questions que moi. Des gens humbles, qui cherchaient des conseils sur comment mener leur vie.

Cet article, je l’avais mûri pendant plusieurs semaines. Jusqu’à la dernière seconde, j’ai hésité avant de le publier.

Quand je le relis aujourd’hui, je le trouve mauvais.

Mais ce n’est pas important. Je n’avais pas l’objectif d’en faire un chef d’oeuvre. Ni aucune autre ambition.

C’était mon moyen de marquer le début d’une quête. Une quête qui allait me mener vers la découverte de moi-même.

Une fois publié, j’ai partagé cet article sur mes comptes Facebook et Linkedin.

2 heures plus tard, j’avais 2 likes et 9 vues.

Une semaine plus tard, mon post avait récolté 11 likes et mon article 30 vues.

Tout ça pour ça….

Une libération

La réalité froide, c’était que mon article avait fait un flop.

Mais paradoxalement, ça m’a fait un bien fou. Parce que j’en ai tiré plusieurs leçons importantes.

D’abord, j’ai compris que les gens se foutent globalement des autres. Ce qui les intéresse, ce sont eux. Leurs problèmes et tracas personnels.

Nous sommes tous pareils, moi le premier.

Alors quand on voit passer un article Facebook comme celui que je venais de poster, au mieux on s’arrête dessus pendant 2 secondes. Au pire, on continue à scroller.

Ensuite, j’ai constaté que les gens sont assez bienveillants.

Les quelques personnes qui avaient prêté attention à mon article m’ont félicité d’avoir eu le courage de le poster. Plusieurs personnes m’ont avoué avoir également envie de se lancer dans des activités créatives, sans oser franchir le pas.

J’ai compris que je pouvais assumer qui j’étais sans trop de risque.

Être fier de mes qualités et de mes faiblesses. Retirer ce masque lisse et propre que l’on affiche tous aux autres sur les réseaux sociaux (et dans la vie en général) sans danger.

Mieux, j’ai compris que c’était totalement bénéfique.

Cette vulnérabilité m’a permis d’attirer à moi les personnes avec le même état d’esprit.

Malgré l’indifférence générale, c’était super positif.

Depuis, j’ai continué à écrire

Depuis ce jour de février 2016, j’ai posté près d’une centaine d’articles sur Medium. J’ai même publié un livre.

Chaque nouvel article et chaque nouveau clic sur “Publier” m’ont rendu plus imperméable à cette peur. Chaque clic m’a rendu plus résistant.

J’ai pris conscience qu’à chaque article, je progressais. Que peu importe ce que l’on fait, les débuts sont toujours poussifs et très moyens.

La seule chose qui compte est la progression.

Au final, les meilleurs dans leur domaine sont ceux qui n’ont pas abandonné. Ceux qui ont continué à avancer coûte que coûte et à surmonter la peur de la critique.

Lorsque j’ai publié mon livre, cette peur est revenue. En pire. J’avais l’impression de m’engager sur toute ma vie. Ce livre, je ne pourrais jamais totalement le supprimer. Il y aura toujours une personne qui l’aura dans sa bibliothèque.

Une semaine avant, je voulais tout arrêter. Supprimer ce fichier sur lequel je venais de passer mes 6 derniers mois.

Un matin, en me réveillant, j’ai eu un sursaut. J’ai publié ce livre dans la demi-heure.

Et c’est la meilleure décision que j’ai prise.

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