Hack du jour #16 : prône le quick’n’dirty !
Au lieu d’attendre que l’impulsion et les réformes vraiment efficaces viennent d’en haut (la bonne blague), un corporate hacker va se débrouiller pour trouver des solutions.
Comme le hacker a souvent peu de moyens à sa disposition et cherche avant tout à faire en sorte que ça marche, la débrouillardise et le bricolage sont ses maîtres-mots. 💪
Ce qui veut dire que sa solution marche, certes, mais c’est pas toujours très beau à voir…
C’est ça, le « quick’n’dirty » : « rapide et grossier », « vite fait mal fait » peut-être, mais en attendant ça fonctionne et on a contourné l’obstacle. À l’arrache, mais avec succès. Ça fait mal aux yeux, mais ça fait avancer le schmilblick.
Contre les inspecteurs des travaux finis qui cherchent une perfection qui n’existe que dans leur imagination, contre les oiseaux de mauvais augure qui passent leur temps à critiquer en se tournant les pouces, le corporate hacker va droit au but et cherche à surmonter les obstacles comme il peut.
Avec le quick’n’dirty, le « tant bien que mal » devient un avantage compétitif.
La solution élégante a sa place, certes. Mais quand on est pressé par le temps et qu’on a des moyens limités, l’élégance a moins d’importance que l’efficacité. Et si on atteint l’objectif grâce à l’équivalent de trois bouts de ficelle et du scotch, au moins on y est arrivé. Check, et on passe à l’étape suivante au lieu de bugger sur place.
Prône le quick’n’dirty dans ton équipe :
1. Au lieu d’attendre patiemment que les crédits soient votés, que le budget soit alloué, que quelqu’un quelque part daigne donner le feu vert, on n’attend plus.
On court-circuite la bureaucratie et les lourdeurs administratives avec les moyens du bord.
Résultat : le projet avance au lieu d’accumuler les retards.
Au lieu de dire « Ah mais je ne peux pas faire ça, je ne suis pas spécialiste ! », on en apprend juste assez pour mettre un “truc” en place.
Comme cette PME américaine où les gars du marketing, lassés du comportement de diva des gars de l’informatique, ont décidé de se former « vite fait mal fait » à un langage informatique. Ils ont ainsi pu obtenir les rapports d’analyse d’audience de leur site web tous seuls, sans avoir à attendre des semaines que les services informatiques s’y mettent enfin.
L’idée n’était pas de devenir développeur du jour au lendemain, mais de bidouiller juste assez pour obtenir ce dont on avait besoin. Un développeur pro aurait certainement pleuré en voyant leur code : n’empêche, ça a marché. L’élégance du code importait peu : en revanche, obtenir le rapport d’audience web à temps, c’était crucial.
2. On valorise l’éthique « maker » : c’est celui qui fait, qui est.
Au lieu de passer son temps à critiquer la forme du travail des collègues et à chercher les poils sur les oeufs, on met la main à la pâte ou on se tait.
Quelqu’un qui ne participe pas activement à faire avancer le projet n’a pas d’avis à donner.
Savoir qu’on a le pouvoir et la liberté de chercher des raccourcis et de mettre les mains dans le cambouis, ça galvanise. Au lieu de constamment demander la permission de faire son travail, on libère son imagination et on cherche des solutions bricolées.
Alors, par quoi vas-tu commencer ? Tu peux faire la liste de toutes les petits contrariétés de la vie de bureau : ça peut consister à régler soi-même les bugs d’un logiciel en apprenant juste assez de code, ou rédiger soi-même une brochure publicitaire parce que la comm’ est aux abonnés absents, et de toute façon c’est toi qui connais le mieux les clients.
Cultive la perspective du bidouilleur : localise les endroits où ça coince, les sources de friction, et demande-toi si tu ne peux pas tout simplement contourner le blocage, à la MacGyver.
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Signé : nod-A, une équipe qui te veut du bien ✌️