Boire du café filtre et autres défis de ma nouvelle vie à L’imprévu

Romane Groleau
Le blog de L'imprévu
4 min readNov 24, 2017

Romane Groleau, notre nouvelle journaliste chargée de la relation avec les abonnés, raconte ses premiers jours à L’imprévu.

Photo CC BY / Romane Groleau

C’était la fin de l’été. Avec un ami journaliste à la télévision, on partageait une même frustration : la sensation de ne plus pouvoir faire le tri dans l’information qu’on lisait, entendait ou voyait chaque jour. C’est à ce moment-là qu’il m’a parlé de L’imprévu. La formule m’a tout de suite plu : le souhait d’informer à froid, loin du flux continu de l’actu, en redonnant la parole à ceux qui ne l’ont eue qu’un jour. Prendre du recul sur les événements, comme dans le premier article que j’ai lu sur le site et qui a tout de suite attiré mon attention, sur la vie aux alentours de l’aéroport de Roissy plus de 40 ans après sa construction.

Alors je me suis lancée. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai envoyé un premier e-mail à Claire, l’une des cofondatrices, en lui disant mon envie d’en apprendre plus sur L’imprévu. Elle m’a proposé de nous rencontrer autour d’un café, un matin d’octobre, face à la Gare du Nord, à Paris. Un moment informel, tout comme le processus de recrutement qui s’en est suivi. Nous nous sommes revues quelques semaines plus tard en compagnie, cette fois-ci, de Pierre, un autre cofondateur, et Kevin, responsable marketing, dans leurs locaux du 11e arrondissement. Une semaine après, c’était officiel, je rejoignais L’imprévu en tant que journaliste chargée de la relation avec les abonnés.

Faire vivre une info alternative sur le web : on ne va pas se le cacher, le défi est énorme. Les nouveaux médias sont chaque jour un peu plus nombreux. Et je partage l’avis du journaliste Nicolas Becquet : « Dans le contexte actuel, vouloir vivre de son journalisme est une ambition quasi héroïque ».

L’ambition m’a plue. Même si, ayant fait mes classes dans la presse écrite ou la télévision, rejoindre un média en ligne n’était pas vraiment naturel pour moi. Je n’avais jamais entendu parler de « back office », de l’« UX » (user experience) ou encore des « CTA » (call-to-action). Je ne m’imaginais pas (ou peu) dans le monde obscur des startuppers.

Alors qu’arrive le jour J, la pression monte. Mais pas pour longtemps : à peine débarquée, je plonge dans une ambiance très décontractée. La communication entre les uns et les autres est au beau fixe et les blagues fusent dans le bureau où je m’installe, avec Pierre et Kevin.

Bon, la moquette gris foncé est pas super jolie et je ne vous recommanderais pas forcément le café filtre de la marque distributeur, mais on est bien dans un nouveau média : sur les murs, un poster du magazine Le 1 titré « La fabrique de l’info », un autre, du Monde Diplomatique, avec « La Carte du Parti de la Presse et de l’Argent » mais aussi une très vieille édition du journal Le Monde. Il y a aussi une carte de l’Islande — j’ai appris plus tard qu’elle symbolisait le voyage dans le pays du noyau dur de L’imprévu (Pierre, Claire, Thomas et Marie) avant de monter l’entreprise, afin de se donner un premier aperçu de ce à quoi pourrait ressembler leur vie à quatre.

Photo CC BY / Romane Groleau

Ma première semaine s’écoule, les informations s’amoncellent, les réunions se succèdent, je prends des notes… beaucoup de notes ! Mes missions se dessinent petit à petit et mon impatience à les mettre en pratique grandit chaque jour.

Au bout de deux semaines le vocabulaire compliqué de la communication et du marketing en ligne est entré dans mon langage courant. Finalement, c’est moins complexe à employer qu’il n’y paraît. L’expérience d’un jeune média numérique est passionnante et les questionnements qui émergent autour du modèle de L’imprévu ne cessent de se renouveler. Par quels moyens convaincre de plus en plus d’abonnés ? Comment augmenter la visibilité de L’imprévu ? Comment faire de L’imprévu une référence dans le paysage de la presse en ligne indépendante ? Quoi de plus motivant ?

Sur le papier, je serai donc votre nouvelle « journaliste en charge de la relation avec les abonnés ». Concrètement, cela signifie que je suis désormais l’interlocutrice des lecteurs, et en particulier des abonnés et des membres de la Société des Amis de L’imprévu. Je vais m’attacher à renforcer les liens entre vous, lecteurs, et la rédaction, faire en sorte que vous vous sentiez plus impliqués dans cette aventure éditoriale, bref, qu’on avance tous ensemble. Je suis aussi chargée de la communication, dans la mesure où je vais tenter d’optimiser les échanges internes entre la rédaction et le pôle communication — marketing, mais aussi augmenter la visibilité de L’imprévu dans le paysage médiatique. Enfin, je suis là pour préparer le futur Imprévu. Car, oui, c’est la première fois qu’on vous l’annonce : un nouvel Imprévu arrive dans quelques semaines…

À très bientôt pour des nouvelles !

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