Coworking, et maintenant ?

Thierry Vallée
Coworking à la loco
2 min readJan 3, 2017

En France le coworking va avoir 7 ans - l’âge de raison - il fait désormais partie du paysage (environ 400 espaces en France et le nombre de coworkeurs est passé de 40 000 à 700 000 dans le monde - sources : Zevillage.net et Mutinerie.org). Nous, à la locomotive, nous fêtons nos 4 ans et avons une dizaine de coworkeurs.

Et maintenant ? Quel constat ? L’article de William Van Den Broek (Mutinerie.org) les prochains défis du coworking mentionne 4 enjeux :

  • 1 : le modèle économique. Plus un souci pour nous depuis 2 ans, nous avons suffisamment de coworkeurs.
  • 2 : la collaboration “à la vitesse supérieure”. Et il cite Henri Ford :

Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite.

Partager plus, construire des projets à plusieurs, bref travailler ensemble me semble être le vrai défi. Et les obstacles ne manquent pas : il faut identifier des projets adaptés, puis disposer de compétences complémentaires, inventer un statut juridique souple et facile à mettre en oeuvre pour réunir des indépendants (par exemple pour répondre à un appel d’offres), apprendre à faire co-exister des habitudes professionnelles différentes, et enfin… se partager le gâteau ;-).

A la loco, quelques projets ont pu être menés à plusieurs, mais cela reste marginal. La cause : peut-être pas assez de coworkeurs pour disposer des opportunités et des compétences suffisantes ?

  • 3 : l’hybridation. Des lieux mélangeant coworking, fablab, coloc et je-ne-sais-quoi d’autre. A Gap on en parle, à suivre… Un lieu mêlant associations et entreprises, recevant du public, permettant à différents métiers de se rencontrer (et pas seulement des gens qui travaillent assis devant leur ordinateur) serait tellement plus riche qu’une “maison des associations” ou une “pépinière d’entreprises”.
  • 4 : la défense des indépendants. Ils ont des statuts variés, et pas de représentants. D’ailleurs on ne sait même pas combien ils sont… Et derrière le mot “indépendant” se cachent plein de statuts différents : il y a des auto-entrepreneurs, des salariés entrepreneurs, des EURL, des EIRL, des professions libérales, des artisans, etc.).

Les coopératives d’entrepreneurs, type Coodyssée, peuvent être une réponse à ce problème de statut (et de travail en commun), mais d’autres solutions restent à inventer. Un jour, peut-être… (il se passe des choses du côté des DAO, les Organisations Autonomes Décentralisées, mais ça se passe dans un monde encore un peu abscons pour l’instant, où il est question de blockchain, d’ether et autres joyeusetés numériques).

En conclusion, je retiendrais que le principal défi de la loco, à court terme, est de collaborer plus et mieux. Mais pas n’importe comment, en identifiant d’abord ce qui peut nous réunir.

Un espace sans idée ne permet pas d’unir

(cf. http://www.mutinerie.org/mainstream-coworking)

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Thierry Vallée
Coworking à la loco

Développeur agile (Java, JS, web, Android), formateur et accompagnateur de projets numériques. Devant mon ordinateur ou en montagne. http://www.36tribus.com