La newsletter “Créativité éditoriale” #15
Beaucoup de livres, ce mois-ci. Mais Noël approche, et les bonnes idées sont toujours bienvenues, non ? Alors n’hésitons pas à nous faire plaisir. Et puis quoi de mieux qu’un bon bouquin, devant la cheminée ou collé au radiateur ? Ce mois-ci, comme tous les mois, cinq idées pour enrichir votre créativité éditoriale, et même un bonus en plus.
Sébastien Bailly
1- Enrichir son style
Jeune journaliste, j’ai eu la chance de suivre un stage de cinq jours avec Pascal Perrat. C’était il y a plus de vingt-cinq ans. Son savoir-faire ? Libérer le style de ses stagiaires, les emmener plus loin. Toute sa science est réunie dans un livre : Libérer son écriture et enrichir son style, dont la quatrième édition vient de paraître chez Edisens. On y retrouve son esprit bienveillant et malicieux. Un bouquin indispensable rempli de conseils et d’exercices utiles à tous ceux qui écrivent. Allez, j’avoue, je m’en inspire parfois pour les stages que j’anime.
2- Des mots inconnus
“Il nous faudrait des mots nouveaux”, nous dit Laurent Nunez dès le titre de son livre paru chez Cerf. Il est allé les chercher dans d’autres langues, ces mots intraduisibles et qui disent pourtant des réalités qui nous entourent. Iktsuarpok, Drapetomania, Ostranenia… Des mots qui nous enrichissent. Et c’est de la créativité aussi : trouver ces mots, voire, quand ils n’existent pas, les inventer.
3- Montrer les mots
Le hiéroglyphe, l’idéogramme, l’alphabet, enfin. Et puis le jeu sur les typographies pour que les lettres montrent, elles aussi, ce qu’elles représentent. Ne nous esbaudissons pas plus que nécessaire : bien avant les calligrammes d’Apollinaire, des poètes se sont amusés à donner forme à leurs textes. C’est le cas de Robert Angot de L’Éperonnière, un poète né en 1581 et tombé dans l’oubli (voir ici ou là). Mais jetez tout de même un œil au travail du designer Ji Lee qui donne vie aux mots. C’est le site Actualitté qui en reparle.
4- En fonction de la météo
“Il pleure dans mon cœur. Comme il pleut sur la ville “ : un texte qui change en fonction du temps qu’il fait, ça aurait plu à Verlaine. Un texte qui tient compte du lieu où vous vous trouvez, de la vitesse à laquelle vous vous déplacez… Techniquement, c’est possible. Une littérature qui s’adapte à l’ambiance, des données récupérées sur votre téléphone. Et ça a même un nom : ambient literature, un projet universitaire de narration numérique. Ce n’est pas dans l’article, mais j’imagine le nom des personnages puisés dans votre liste de contacts. Histoire que vous vous sentiez plus concerné.
5- La virgule finale
“A quel moment penses-tu que tu as fini un livre ?
Il y a un critère très simple, c’est quand tu avais une virgule à un endroit, tu l’as changée, et à la lecture suivante tu la remets à la place qu’elle avait avant. Pour moi, ça veut dire qu’il faut arrêter, qu’il faut savoir arrêter.”
Entretien avec Emmanuel Carrère en ouverture du livre faire effraction dans le réel (P.O.L)
Autopromo
D’abord un bonus : mon article “Choisir ses mots pour écrire”, mis en ligne sur mon site. C’est assez long (en fait c’est le chapitre sur la question d’un livre que j’écrirai peut-être un jour. Je tente de faire le point sur les mots qu’il faudrait privilégier lorsqu’on rédige. Attention, ce n’est pas le seul aspect de l’écriture qu’il faut prendre en compte…
Je suis très heureux de l’accueil qui a été réservé au livre de Romain Brifaultque je co-signe : Ma différence est ma force. Romain est styliste. Il a du talent. Et il est autiste asperger. J’ai écrit son histoire avec lui, vous pouvez retrouver le livre dans toutes les bonnes librairies et par correspondance. N’hésitez pas à l’offrir autour de vous.
Vous allez bientôt chercher des idées de cadeaux de Noël. Avez-vous pensé à Eno, la chasse aux rastacs ? Un roman jeunesse qui se déroule dans un monde où toutes les décisions sont prises en tirant à pile ou face. Idéal de 9 à 14 ans. 5 étoiles sur 5 sur Amazon.
Vous avez une stratégie éditoriale à mettre en place, des textes à écrire, une formation à planifier ? Parlons-en !
