Face-to-face avec la jeunesse entrepreneuriale wallonne

Asma El Guezouli
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3 min readAug 31, 2018

A 23 ans, Romain du trio “Les Hommes à Tout Faire” nous parle avec beaucoup de lucidité et d’enthousiasme de sa vision de l’entrepreneuriat, ses aspirations, et de la notion de “travail” aujourd’hui.

Quelle ambition derrière le projet?

“ C’est une ambition personnelle que je partage avec mes collaborateurs (Thibaut et Thomas), celle de pouvoir vivre de l’entrepreneuriat, être indépendant financièrement avec un projet qui me tient à coeur.”

Le projet, un investissement personnel ?

“En termes business et coûts d’opportunité, c’est de l’argent qui est investi. Malgré les deux propositions d’emploi reçues au terme de mes études et les risques financiers liés à l’entrepreneuriat, l’envie de se lancer a été la plus forte. Ensuite, au niveau personnel, ce n’est que du bonus. Je fais ce que j’aime, avec des gens que j’apprécie énormément, je m’amuse tous les jours car chacun d’eux est différent. En plus, il y a une énorme croissance. Pour moi, cela vaut n’importe quel boulot de bureau que j’aurais pu avoir.”

Le travail participe-t-il à la “réalisation de soi”?

Le travail est quelque chose qui va permettre de vivre, subvenir à ses besoins financiers. Personnellement, je ne crois pas spécialement à la réussite financière et je crois que le bonheur dépend de nos relations, de notre liberté (faire ce qu’on veut quand on le veut avec qui on veut) sans être dans une situation précaire. L’important est d’en voir le but chaque jour, ne pas s’enfermer dans une routine ou une spirale infernale sans objectif.

Les startups, moins sexys qu’il n’y parait?

9 startups sur 10 galèrent aux niveaux financier et d’accomplissement de leur projet mais cela n’enlève pas pour autant la magie. Pour moi c’est une aventure qui démarre avec les moyens du bord, elle est différente du “corporate world” traditionnel et surtout c’est nous qui la choisissons. Pour moi, ce n’est pas un moyen de vendre du rêve, c’est un monde qu’on n’aime ou qu’on n’aime pas.

La Wallonie, un terrain florissant pour l’entrepreneuriat?

Je pense que ça évolue énormément à travers des organisations comme le Venture Lab à Liège, chez qui nous avons la chance d’être incubés, qui dispose de moyens et de subsides. Je pense qu’il y a une volonté générale d’investir dans les idées novatrices et les nouvelles entreprises, raviver l’économie. J’entends des amis qui évoluent dans le monde du travail traditionnel, qui ont aussi plein de projets qu’ils aimeraient réaliser mais qui restent au stade de “rêve”. Ils ne sont pas prêts à tout plaquer pour cette idée car ils ne sont pas sûrs que ça va marcher.

L’envie est là, les sacrifices à faire sont laissés à l’appréciation de chacun. Selon moi, il y a de l’envie et des facilitateurs qui sont là au bon moment, qui ont de la visibilité et qui vont mettre tout en oeuvre pour faciliter le processus de la startup.

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