KIKK Festival: Rencontre avec Bordeaux Métropole

Dans le cadre du KIKK Festival qui s’est déroulé du 3 au 5 novembre, à Namur, nous avons rencontré un partenaire important du festival. Il s’agit de Bordeaux Métropole en délégation avec la French Tech et une brochette d’entrepreneurs bordelais.

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4 min readDec 5, 2016

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C’est au fond du KIKK Market, le marché d’entrepreneurs belges situé sur la Place d’Armes, que la French Tech ainsi qu’une délégation d’entrepreneurs de la ville de Bordeaux sont en train d’ouvrir un forum autour des industries créatives. Il y est question de “synergie dans la création de valeurs”.

Nous avons interrogé la personne phare de cette délégation, emmanuelle ripert, DG dans la valorisation du territoire pour Bordeaux Métropole.

Bordeaux et la Wallonie agissent en tant que partenaires depuis un peu plus d’un an. Chaque délégation d’entreprises vient à la rencontre de l’autre écosystème afin de créer un échange de valeurs.

Concrètement, la dynamique French Tech et celle de Digital Wallonia (tous deux partenaires du festival) agissent en tant que leviers d’accélération pour les start-ups françaises et belges.

Bordeaux Métropole intervient en tant que collectivité publique, facilitatrice et inter-médiatrice entre entreprises, ceci avec une capacité de créer un réseau permettant aux entrepreneurs d’ouvrir à l’international. Cette démarche a notamment permis à des start-ups comme Digital Village d’ouvrir un bureau en Wallonie, et inversement.

“Nous travaillons prioritairement à créer du lien permettant aux entreprises et aux différents acteurs de la chaîne de valeur de se rencontrer pour accélérer leur croissance” explique Emmanuelle.

Mais pour qu’il y ait création de lien, il faut un contexte favorable. Les différents événements digitaux organisés en francophonie (particulièrement avec le Québec, la Côte d’Ivoire et la Wallonie) en sont un bon exemple. Le KIKK Festival de Namur et l’Africa Web Festival, pour ne citer qu’eux, ont tous deux ce caractère mobilisateur.

Sur quoi échanger ? Selon notre intéressée, ce qui intéresse ces entrepreneurs ce sont les talents, les compétences et expertises, ou encore la recherche.

Un des points fondamentaux de ces échanges est “la grande jonction” qu’il est possible d’opérer entre économie dite “classique” et économie dite “numérique”.

“Pour nous la grande jonction c’est un moment de densité où les deux économies se rencontrent pour montrer ce que l’économie numérique peut créer comme valeur dans l’économie classique.”

Ce que l’on remarque au KIKK justement, c’est que cette économie numérique transcende les différents domaines. L’art, l’entrepreneuriat, la recherche, la gestion des ressources, … tous sont impactés par cette économie grandissante. Un exemple concret réside dans ce que l’on appelle “l’expérience utilisateur” qui désigne l’expérience vécue par une personne lorsqu’elle utilise un logiciel, une app, un site ou un produit. Ce terme, issu du numérique, a transformé la manière dont nous appréhendons les technologies et l’importance du design de service dans tout projet.

“Aujourd’hui, nous sommes convaincus que la dimension d’industrie créative n’est pas restreinte à l’économie culturelle et artistique mais que cette dimension créative peut servir à tout un chacun. D’où l’importance de connecter les écosystèmes locaux à des écosystèmes internationaux, parce que les marchés sont globaux, les opportunités aussi et l’innovation est partout.”

Agir localement donc (au niveau des métropoles) mais connecter globalement ces écosystèmes. Pour Bordeaux Métropole, l’échelon local a visiblement beaucoup d’importance, puisque c’est là que les gens vivent et sont le plus actifs.

Mais tous ces territoires d’expérimentation, comment les mettre à profit du grand public ? Telle est la question que s’est posé Bordeaux Métropole lors de la création de Bordeaux Metro Pulse, un nouveau dispositif visant à accueillir et sélectionner des projets de territoire pouvant y apporter de la valeur (en innovation sociétale par exemple ou en innovation d’usage). Lire à ce sujet cet article.

Pourquoi ne pas développer une plateforme numérique qui propose de l’open source afin de favoriser les usages locaux ? Pour Emmanuelle et Bordeaux Métropole, c’est un chantier important qui demande du temps et de la réflexion.

“Avoir des open data c’est bien beau, mais si on ne les met pas à disposition de manière à ce qu’elles soient facilement mobilisables et si on ne parvient pas à bien vulgariser les savoirs, ça ne sert à rien.”

Comment échanger ces expertises et mutualiser les savoirs dans ce cas ? Voici quelques tips :

  • Le rendez-vous en B To B, comme ce qui se déroule sur le KIKK, semble être une première étape efficace pour que des éléments concrets émergent des deux côtés.
  • Il s’agit donc de capitaliser sur des événements à dimension internationale pour permettre des échanges à grande échelle.
  • Pour un écosystème comme celui de Bordeaux, l’échange entre accélérateurs peut également s’avérer extrêmement bénéfique. Ce fut le cas lorsque, par exemple, Le Camp de Québec échangea plusieurs porteurs de projet avec l’accélérateur Héméra de Bordeaux.
  • Mettre à disposition du public la partie créative présente derrière l’industrie créative afin que celui-ci puisse, en tant que tiers parti, venir enrichir les procédés avec sa propre expérience d’utilisateur. Dans cette étape encore, le KIKK excelle à rendre disponibles gratuitement ces expertises et ces technologies.

“Ici, il ne s’agit pas de dispositifs de politique publique rangés dans des tiroirs. On parle bien d’un système de réseaux dynamique, ouvert, orienté valeur ajoutée concrète et avec, au centre, des acteurs économiques.”

Retrouvez ci-jointe la présentation de Bordeaux Métropole au KIKK Festival

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