KIKK Festival : Synthèse du Live sur Canal C

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5 min readDec 5, 2016

Le KIKK Festival est un événement complètement dédié au numérique, au digital et aux nouvelles technologies, dont la 6ème édition se déroulait début novembre, à Namur.

En plus de sessions plénières, de nouvelles conférences, très “tech”, étaient cette année inscrites pour la première fois au programme, présentées par des développeurs belges travaillant pour des “grands” du web , (Facebook, Google, Stripe, etc.)

“Aller jouer en division 1 ! ”

Généralement sortis d’une formation “classique” en informatique ou en ingénierie dans une grande université belge, ils ont en commun d’avoir débuté leur carrière dans différentes start-ups ou projets originaux où ils ont pu se faire remarquer, avant d’enchaîner un rapide décollage vers New-York ou San Francisco.

“Je compare souvent ça au foot. Le championnat belge est super bien et il va de mieux en mieux, mais nos bons joueurs belges, pour franchir une étape, ils doivent s’expatrier. De même, pour m’améliorer et pour apprendre, je me devais d’aller là bas”, explique Vincent Battaglia, co-organisateur des conférences Tech sur le KIKK.

Pour ces jeunes entrepreneurs, il s’agit souvent de monter une boîte, créer sa courbe d’acquisition d’expériences et puis de s’en aller vers un horizon plus élevé. Dans ce contexte, entreprendre n’est pas/plus une finalité en soi, mais un tremplin, un processus d’apprentissage sans cesse renouvelé.

On le remarque, cette mentalité tranche par rapport à un milieu belge qui tarde à innover.

“Quand on va frapper à la porte de chez Google, on n’est jamais sûr d’avoir le niveau. Mais on y travaille, on se plante et on y arrive finalement”, souligne Philippe Modard, ingénieur chez Google.

Il s’agit donc d’être le plus auto-didacte possible. Ce que l’on ne sait pas faire, on l’apprend sur le tas . Une capacité d’apprentissage qui fait souvent la différence face à un potentiel employeur et qui suit la logique d’un monde numérique en constante “mise à jour”.

Faire preuve de culot et tenter sa chance

Pour Arnaud Coomans, développeur chez Instagram:

“Il faut juste foncer et y aller tout en ayant en tête que la vitesse est importante puisqu’il y a beaucoup de concurrences et que de toute façon on fera des erreurs, donc autant se lancer.”

Dès lors, ce qui est important pour ces développeurs et entrepreneurs, c’est de développer une vision du web créative, cross-border et opportuniste.

Dans cette optique, internet devient un réseau d’apprentissage, de services et d’inspiration phénoménal. Si il peut donner à voir le pire, il peut également donner à voir son contraire, ce qui crée des opportunités pour les personnes parvenant à se démarquer (cf. le projet Upstagram, les White Hat chez Facebook ou encore l’app STIB).

Michaël Uyttersprot, développeur chez FitBit et à l’origine de l’application STIB

“On est la génération du “View Source” sur internet. En cela le web est fabuleux puisque cela nous permet de voir un truc, de tout de suite vérifier ce qui se passe derrière et d’essayer de reproduire la même chose sur sa machine”, explique Benjamin De Cock, développeur chez Stripe.

Une question de vision

Ce qui marque aussi l’intérêt commun de ces développeurs, ce ne sont pas tellement les projets en tant que tels, mais les personnes qui mènent ces projets et la vision qu’elles partagent.

Dans ce contexte, ce n’est pas tellement le “qu’est-ce qu’on fait?” qui prime lorsqu’il s’agit de choisir son entreprise, mais plutôt le “avec qui on le fait ?” et le “pourquoi on le fait ?” (cf. le projet Atlas de Stripe). Par ailleurs, il ne s’agit plus non plus de travailler “pour des gens” mais plutôt “avec des gens”.

“Le CEO de la boîte était pour moi un élément super motivant pour rejoindre la boîte. Ce qu’ils font est presque un détail, c’est la manière dont ils le font et la vision qu’ils mettent derrière qui est déterminant” , explique Benjamin De Cock à propos de Stripe.

On sait dès lors ce qu’il faut pour attirer des développeurs lorsqu’on monte une boîte, mais comment faire pour les garder ? Pour nos intervenants, ce sont les facteurs liberté, apprentissage et impact qui priment.

L’intérêt des grosses boîtes comme Facebook et Google est qu’elles permettent de travailler sur des projets “moonshot” et inédits, tout en plongeant leurs employés dans des contextes d’apprentissage continu.

Marier des projets globaux et audacieux (mais extrêmement complexes) avec des talents internationaux et multiculturels permet de développer ce type de contexte.

Liberté vs Sécurité

La liberté, elle, se traduit pour nos entrepreneurs par la capacité à gérer leur temps, leur espace de travail et donc leur confort de vie comme bon leur semble, notamment grâce aux outils du numérique facilitant le travail à distance.

“Chez nous, on garde 2 jours par semaine pour bosser sur des idées personnelles et des projets en internes. Ces projets parallèles ne sont presque jamais rentables, mais avoir la faculté de mener plusieurs projets en même temps et faire les choses avec passion et curiosité, les gens finissent par le remarquer“ soutient Loïc Vigneron, développeur chez Spin42.

Cette passion pour les projets personnels, même si ceux-ci ne s’avèrent pas rentables économiquement, permettent de rester curieux et dynamique tout en donnant à voir dans une logique de “hacking” et de DIY.

“Le mobile change la société et on peut développer des services inatteignables auparavant. L’usage d’internet sur Mobile vient de dépasser l’internet sur laptop. L’évolution avance de manière exponentielle. Ce qui est un problème aujourd’hui ne l’est plus demain”, estime Vincent Battaglia.

Mais les problèmes à résoudre sont encore nombreux. Notamment au niveau politique, où l’on tarde à adapter les législations à ces nouvelles technologies et les métiers qui les accompagnent. Selon Vincent, l’énergie et le transport, grands défis de notre société actuelle, seront probablement (et sont déjà) dans les trends de l’innovation technologique d’ici peu.

Aux politiques donc à s’adapter à cette génération de changemakers qui est en marche, parce que l’innovation, elle, ne s’arrêtera pas…

Liste des intervenants rencontrés :

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Véritable laboratoire des nouvelles pratiques d’innovation.