Vivre l’essentiel pour une société durable

A l’heure du déconfinement, allons-nous laisser passer notre chance (quasi unique) de changer notre société pacifiquement?

Le confinement nous a appris ce qu’était une vie matérielle réduite à l’essentiel : moins d’achats, des circuits courts, des déplacements réduits, de la créativité, un besoin de sens… nous avons concentré notre vie sur les choses indispensables. Certains comportements ont vu leur valeur changer (comme passer 2h par jour en voiture). Et beaucoup se sont posés la question suivante : “ai-je vraiment besoin de cela?”. Au moment où les magasins ont pu ouvrir leurs portes, les mesures sanitaires ont créé des files aux entrées. Du coup la question est devenue “vais-je vraiment faire la file pour m’acheter cela?”. On sent que notre envie de consommer est bridée.

Et si on ne se définissait plus par notre consommation mais nos interactions?

On peut donc vivre sans consommer. Sans se rendre dans des magasins acheter des objets qu’on utilisera que quelques fois ou qui nous apporteront un micro confort en plus. Par contre, on ne peut pas vivre sans interactions sociales, sans rencontrer et discuter avec d’autres personnes. Le déconfinement ne consiste pas à remplir sa garde-robe, mais bien à revoir sa famille et ses amis.

Grâce à la crise du Covid, nous avons pu définir “L’essentiel” : avoir un endroit pour vivre, pouvoir se nourrir et avoir des interactions sociales.

Et si on partait de là pour construire une société durable? Orienter notre énergie non plus vers une fuite en avant de la consommation mais bien vers le développement de l’essentiel. L’objectif serait de garantir cet “essentiel” à toute personne aujourd’hui et aux générations futures. Que chaque personne bénéficie de ce dont il a besoin, puisse avoir une vie sociale et cela sans détruire les ressources de la Planète.

12 semaines de confinement nous ont appris à vivre avec moins. Ne faudrait-il pas continuer à brider la consommation “déraisonnée” et favoriser les produits essentiels, fabriqués dans des conditions humaines et environnementales dignes?

La relance offre l’opportunité de changer les choses. Il y a beaucoup de scenarii possibles. Ma conviction est qu’il faut en choisir un et s’y lancer totalement. Le seul à éviter, c’est celui qui nous remet sur le même chemin qu’avant.