A quoi ressembleront les supermarchés du futur ?

Usbek & Rica
Crowd
Published in
3 min readJun 12, 2017
Le supermarché du futur à l’italienne

Le supermarché de demain, Amazon l’imagine sans humains. Crowd fait le pari d’un supermarché aux antipodes : collaboratif, zéro-gâchis et informatif (quantified).

Des Restos du coeur en mode zéro gâchis

En Australie le gâchis alimentaire grimperait à 20 milliards de dollars chaque année : les Australiens jetteraient 20% de ce qu’ils achètent. 4 millions de tonnes de nourriture finissent à la décharge. En France quelques initiatives prennent à bras-le-corps le problème; on connaît notamment le restaurant d’Aladdin Charni, Freegan Pony dont le menu est composé d’aliments invendus. En Australie on traite le problème du gâchis alimentaire à la source : l’association OzHarvest, équivalent « aussie » des Restos du coeur, collecte et vend les produits qui auraient dû finir à la poubelle, date de péremption oblige. Ces denrées proviennent d’autres supermarchés : on y trouve les produits basiques, des fruits et légumes, des yaourts — pas beaux ou périmés mais comestibles. Le fonctionnement d’OzHarvest est basé sur le don : les plus démunis se servent gratuitement, les plus nantis contre un don.

Un pour tous…

Travailler pour consommer mieux mais moins cher, c’est le pari que fait dans le XVIIIe arrondissement parisien La Louve, un supermarché coopératif. Le principe ? De bons produits bio, équitable ou locaux, des prix bas, une marge réduite à 20% et une équipe resserrée — 7 personnes. Et ça grâce à la participation active de 5000 clients…bénévoles. Trois heures par mois le client de la Louve y travaille : la mise en rayon, la gestion des stocks, la vente, il ne rate rien des mystères de la distribution. Et pour cause, comme dans toute coopérative, le client est aussi copropriétaire. Pour participer à la Louve, il se procure pour 100 euros 10 parts de l’entreprise — les plus démunis ont le droit de n’en acheter qu’une seule. Ces parts ne donnent pour autant pas droit à des bénéfices, ils sont réinjectés dans le fonctionnement de la Louve. Le modèle a fait des émules en région : Supercoop à Bègles ou Demain à Lyon.

Le self quantified (et non le quantified self)

En automne 2015, la ville de Milan accueillait à son tour l’Expo universelle. L’occasion de s’intéresser au futur de l’alimentation. Carlo Ratti, patron du MIT Senseable City Lab, l’un des penseurs-actifs de la ville intelligente, imagine alors pour le Carrefour italien, COOP sa version du supermarché de demain. Le résultat ? Très technologique — des dizaines d’écrans sont disposés au-dessus des aliments et un mur interactif avec les données du magasin surplombe l’espace — mais surtout basé sur l’information. La technologie sert le besoin d’informations du client. Il suffit à ce dernier de pointer du doigt un article pour avoir sur les écrans — sortes de miroirs — toutes les informations regardant l’aliment : origine, allergènes, prix, nombre de calories. Ce supermarché d’abord montré à l’EXPO de Milan s’est installé quelques mois plus tard en plein Milan au Bicocca Village.

La Louve a imaginé — et financé — son supermarché sur KissKissBankBank et si vous en faisiez autant avec votre projet ?

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