Dave Hakkens, saint patron du recyclage maison

Usbek & Rica
Crowd
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3 min readSep 5, 2017

Designer inspiré — on lui devait déjà le téléphone à blocs Phonebloks, Dave Hakkens a conçu des machines low-cost capables de broyer et de refondre en objets le plastique. Le but ? Entamer sérieusement les millions de tonnes de déchets produits, abandonnés chaque année et encourager l’artisanat de plastique.

Life in plastic, it’s (not) fantastic ! Chaque année nous produisons 78 millions de tonnes de déchets plastiques dont 10% sont réellement recyclés — le reste, 14% est incinéré avec des effets plus ou moins nocifs pour l’environnement, est stocké en décharge ou simplement abandonné dans la nature. Contrairement aux fruits et légumes qui connaissent une décomposition naturelle, le plastique est là pour longtemps : 400 ans pour les sacs en plastique, 100 ans pour un petit briquet et 1000 ans pour une simple carte bancaire… Si aucune solution n’est trouvée d’ici 2050, on estime au double le volume de déchets plastiques qui nous resteront sur les bras. Dave Hakkens (on a le hack dans la peau et le nom ou pas) est designer et travaille depuis quelques années à résoudre ce problème : en créant des machines qui broient et recyclent le plastique… à la maison et dont la fabrication serait open-source et peu coûteuse. Le projet a sobrement été baptisé Precious Plastic.

Aux fous d’IT le nom de Dave Hakkens sonne peut-être familier. On le connaît aussi pour son idée d’un téléphone modulable en blocs, le Phonebloks qui avait tapé dans l’oeil de Google au point que la firme lance un projet similaire, l’Ara Project (a priori à ce jour avorté). A l’origine de Precious Plastics, la réaction de Dave Hakkens lorsqu’il lit que seuls 10% des déchets plastiques sont recyclés. Dave part alors à la rencontre des usines qui lui expliquent que les machines qui traitent le plastique coûtent tellement cher qu’on préfère ne pas prendre le risque d’utiliser du plastique usagé… par peur d’endommager et de ralentir la production. Hakkens poursuit son périple par un séjour de six mois en Asie où il découvre les méfaits du plastique sur le paysage. Là, point de tri sélectif. Les vaches se baladent parmi les déchets. Ou les résidus font trempette dans l’océan : en 2010 la Malaisie aurait produit près d’un million de tonnes de déchets polymères dont un tiers a fini dans les mers.

©Precious Plastic

A son retour, le plan de Dave est simple : pourquoi ne pas recycler les rebuts à la source — chez soi, en entreprise, en fablabs, dans un atelier de quartier grâce à des machines à la fabrication aisée et peu dispendieuse. Une première machine broie le plastique pour en faire des petits flocons de mille couleurs; d’autres fondent, travaillent ces flocons pour en tirer des lampes design, des corbeilles, des boîtes. Ses premiers objets recyclés trouvent preneur. Dave décide de mettre en open-source les plans techniques des machines et espèrent susciter des vocations d’artisans du plastique. Aujourd’hui une centaine de gens ont reproduit et utilisent ces machines à travers le monde : particuliers, quartiers, entreprises ou fablabs. Et parce qu’Hakkens espère couvrir le monde d’endroits où chacun pourrait recycler son plastique, il collecte des fonds sur sa page pour envoyer des kits de débutants aux volontaires et d’accompagnement à qui souhaite développer un commerce à partir du recyclage. Alors la Life in plastic, bientôt fantastique ?

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