Pourra-t-on payer avec son corps ?
Payer par le sourire, un simple selfie ou la voix… Alibaba, Mastercard, Google et la Banque postale ont tour à tour proposé leur système innovant de paiement lié au corps. Efficace, mais flippant.
Usbek&Rica s’en faisait l’écho dans un article intitulé « Souriez, vous êtes débités ». Derrière cette course aux alternatives de paiement — pour une « meilleure expérience » (c’est le motto de chacun), se cache le souci d’encourager le client à se lâcher sur ses achats par la fin du mot de passe ou du code à entrer. Du crâne aux implants, le corps pourrait être bien être investi encore plus profondément à l’avenir. Souriez, vous êtes débités. Soyez, vous êtes débités. Pour un paiement « seamless », sans douleur, le corps sera la solution. Vertigineux.
Vibrer pour payer
En Allemagne, c’est le crâne ou, plus précisément, la fréquence intracrânienne qui pourrait faire office de mot de passe. Un collectif de chercheurs des universités de Stuttgart, de Sarre et du Max-Planck Institut ont mis au point un casque associé à des lunettes, le SkullConduct, capable de capter et analyser la fréquence intracrânienne. Les écouteurs du SkullConduct balancent un son d’une seconde, qui va traverser le crâne par les os avant d’être récupéré par un capteur logé dans le casque. Cette réponse en fréquence — et en vibrations — est unique à chaque crâne et donc à chaque individu. Demain, ce système pourrait déverrouiller n’importe quel appareil : smartphone, divers objets connectés, adresse mail et, pourquoi pas, permettre le règlement d’un achat.
Si SkullConduct est fiable à 97%, gare en revanche aux kilos générés par les fêtes. En cas de prise de poids, il paraît que le crâne réceptionne mal le son qui le traverse.
Le bracelet, objet esthétique… et terminal de paiement
Un milliard de dollars, c’est la somme colossale que Disney a investie dans le développement de son bracelet Magic Band. Relié à la carte bancaire, le visiteur du parc Disney paie immédiatement d’un coup de bracelet.
Depuis 2015, les spectateurs du festival de musique Les Vieilles Charrues bénéficient d’une expérience similaire. Un seul bracelet fait office de billet d’entrée et de terminal de paiement. Et ça marche : plus de 50% des transactions passées aux stands de boissons ou de nourriture ont été opérées via ce bracelet pendant l’édition 2015.
Le paiement dans la peau
En Suède, certains employés et entrepreneurs d’Epicenter, incubateur installé en plein cœur de Stockholm, ont remplacé leur badge d’entrée par une puce RFID implantée sous la peau de la main. Un coup de paume, et la photocopieuse est enclenchée. La carte de visite de papier, c’est surfait ! Checkons-nous les paumes et échangeons nos coordonnées. En attendant de régler nos achats d’un claquement de doigts, étant donné que la techno est la même.
Après les objets connectés, le corps connecté. Avec toutes les questions éthiques que ça pose.
Tu peux déjà contribuer avec ton coeur/cerveau au choix aux projets de ton prochain en allant sur KissKissBankBank, Hellomerci ou Lendopolis !
