La “ville-éponge”, une solution contre les inondations et… le réchauffement climatique ?
Son nom est Sponge, Sponge City. Et elle pourrait bien être la solution aux problèmes d’inondations qui sévissent en Asie.
Les villes asiatiques subissent depuis quelques années déjà une urbanisation sauvage. Outre le manque d’espace, elle produit des bâtiments souvent construits à la hâte… et sujets aux inondations. Cet été l’Asie du Sud a subi des pluies de mousson dramatiques : plus de 1200 personnes auraient perdu la vie en Inde, au Bangladesh et au Népal; en tout ce sont 40 millions de gens qui ont été affectés par les inondations. En 2016 déjà le nord de la Chine avait particulièrement souffert de problèmes similaires. Pour « contrer » en partie ces ravages de l’eau, la Chine a imaginé le principe de la « Sponge city », littéralement la ville-éponge.
D’ici 2020, 80% des zones urbaines de la Sponge city, espère la Chine, pourraient absorber et réutiliser au moins 70% des eaux de pluie. A Lingang, une ville en périphérie de Shanghaï sont construits ou rénovés par exemple des bâtiments dont les toits sont couverts de plantes et composés de briques spéciales, capables d’absorber l’eau, de la conserver puis de l’évaporer une fois que la météo se fait plus clémente et que l’évaporation des eaux est donc possible. Mais il y a un autre avantage à la « ville-éponge » : l’absorption des eaux par les plantes produit un rafraîchissement de l’air. Le concept devrait être étendu à 16 villes chinoises; Shanghaï a pour sa part annoncé la mise en place de 400 000 m2 de jardins sur les toits.
Jusqu’à présent, la Sponge city a reçu pour plus de 12 milliards de dollars de subventions à travers la Chine; l’argent émane à 20% du gouvernement, le reste du secteur privé et collectivités locales. La ville chinoise pourrait bien — parce qu’elle subit de plein fouet les effets du changement climatique — devenir un exemple d’urbanisme durable ! Elle a fait en tout cas des émules : la mairie de Berlin a annoncé réfléchir à faire de sa ville une Sponge City; aux Etats-Unis la Nouvelle-Orléans aurait reconstruit quelques grands ensembles selon ce principe. Affaire à suivre…