Les fermes urbaines font leur nid sur les toits, dans les containers… et les supermarchés

Usbek & Rica
Crowd
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3 min readSep 14, 2017
© Infarm

Et si la ferme logeait en ville ? Les toits lui font de plus en plus de place. Elle investit d’autres lieux, les cours des restaurants, des écoles, des hôtels, les supermarchés… et peut-être bientôt nos maisons ?

« Si chaque ville sur terre pourrait cultiver 10% de sa production entre ses murs, elles nous permettraient de transformer 340 000 mètres carrés de terres agricoles en forêts qui pourraient, elles, absorber assez de dioxyde de carbon pour ramener le niveau de l’atmosphère terrestre où il était en 1980 », aurait déclaré Dickson D. Despommier, le papa des fermes verticales. L’idée s’essaime dans le monde. La Ville de Paris se rêve agricole : en 2016, la Mairie lançait le concours « Parisculteurs » avec pour objectif de végétaliser Paris d’ici 2020 à hauteur de 100 hectares dont 30 consacrés à l’agriculture urbaine. Entrepreneurs, agriculteurs, citoyens, architectes étaient invités à proposer leur projet pour verdir 47 sites. Aux Etats-Unis, la ville d’acier, Pittsburgh, ancien fleuron de l’industrie américaine devrait accueillir en 2019 la plus grande ferme urbaine du pays : 9 hectares. De jeunes entrepreneurs rivalisent d’inventivité pour penser la ferme urbaine dans les lieux urbains les plus inattendus mais aussi où elle serait la plus utile.

Dans les containers

Ceci est un container.. non, une ferme © Freight Farms

Pour répondre aux besoins de produits locaux, Brad McNamara et Jonathan Friedman patrons de la startup Freight Farms ont imaginé le Leafy Green, un container qui accueille… une mini-ferme. Le duo récupère de vieux box abandonnés et les habille de caméras, de LEDs, capteurs qui permettent de gérer à distance la température, le dioxyde de carbone, un vrai système hydroponique. Chaque container coûte environ 75 000 dollars, mais se rentabilise vite. Sur CNN, un de leurs clients explique que son box génère pour 15 000 dollars de fruits et légumes : il serait possible de faire pousser 1100 laitues par semaine. Ecoles, restaurants et hôtels se sont aussi mis grâce à Freight Farms à la ferme urbaine et ont fait installer les containers dans leur cour. La startup a aussi attisé l’intérêt de la Nasa qui l’a mandatée pour imaginer le système adaptable… sur Mars.

Dans les supermarchés, on achète de la nourriture, on la fait pousser aussi

© Infarm

A Berlin on imagine la ferme en intérieur. En 2014 — quand il était encore possible de louer à Berlin pour le prix de 3 bières et une Curry wurst, les entrepreneurs Osnat Michaeli et les frères Galonska investissent le rez-de-chaussée d’une fabrique de pierres pour y installer une serre. 3 ans plus tard, leur concept de serre Infarm est devenu une mini ferme hydroponique et a trouvé sa place dans les supermarchés Metro — et bientôt, espère le trio dans nos maisons, dans les hôpitaux, les restaurants ou les écoles. Pour l’instant, Metro propose sa mini-ferme directement dans ses rayons et y vend des herbes aromatisées et ce, au même prix que celles moins fraîches. A quand ce système dans nos maisons ? Wait, ça existe déjà, ça s’appelle le food computer de l’OpenAg Initiative.

Une idée de projet pour imaginer l’agriculture dans nos villes, parlez-en à KissKissBankBank !

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