Pourquoi faut-il renflouer les banques ?

Usbek & Rica
Crowd
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3 min readNov 16, 2016

Ce que le système financier a le plus à craindre ? L’effet domino, plus sérieusement nommé « risque systémique ». Un évènement instable et tout peut flancher.

Début des années 1990. Suite à l’éclatement d’une bulle immobilière, les banques japonaises sont en mauvaise posture. Le gouvernement nippon lance alors pas moins de douze plans de relance pour un total de 1 027 milliards d’euros, amenant le taux d’endettement du pays à 178% du PIB. Rebelote en 2008, avec la crise des subprimes : pour éviter des pertes de l’ordre de 3 200 milliards de dollars sur le système financier international, l’administration américaine sauve l’assureur AIG de la faillite, en renflouant ses caisses. Et les cas de sauvetage des banques sont légion.

Comment expliquer cette indulgence ? Qu’une banque faillisse et c’est tout le système qui chute. Les banques ne sont pas des entreprises comme les autres : elles collectent les dépôts, accordent des crédits aux particuliers et sociétés et assurent la sécurité et l’intégrité des systèmes de paiement.

Depuis les années 1980, les liens entre les banques de différents secteurs — de détail, d’affaires, d’investissement — se sont accrus, à une échelle mondiale et sur tout type de marchés. Cette interdépendance explique la vulnérabilité des banques à tout choc. En cas de faillite d’une d’entre elles, c’est l’ensemble du système qui s’ébranle. Cet effet domino est matérialisé par les économistes, dans la notion de risque systémique. Les conséquences sont fâcheuses : contagion, blocage des mécanismes de prêt interbancaire, puis faillite. Soit les banques ne se font plus confiance (elles rechignent à se prêter entre elles), soit elles ne possèdent plus les moyens concrets de faire des prêts. Le système s’asphyxie. Pour assurer la solvabilité des banques en pareil cas, depuis quelques années déjà est imposé un certain niveau de fonds propres. Une obligation souvent bien trop oubliée par les banques, en raison de l’assurance du « too big to fail » : les banques déclarées « trop grandes pour faire faillite » sont assurées de refinancement par les banques centrales et les Etats. Une assurance qui se transforme en hyperconfiance, et encouragent les banques à prendre… encore plus de risques.

Le déposant, nouveau Superman des banques en faillite ? Depuis le 1er janvier 2016, selon une directive européenne, les comptes clients à 100 000 euros et plus pourront être prélevés pour contribuer au sauvetage de leur banque, si tant est qu’elle risque la faillite. Toutefois, cette solution — solliciter les déposants, ne serait qu’un dernier et troisième recours, après les actionnaires et les créanciers.

Sinon, vous pouvez directement « renflouer » des projets sur LENDOPOLIS, hellomerci et KissKissBankBank ;)

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