Quand les facteurs se font les « messagers de la nature »
Ils sont postiers, ils ont la main verte. Ce printemps, ils transforment un toit de centre de tri de la Poste en ferme urbaine. C’est le projet Communauté Facteur Graine.
En Chine, à Nanjing, on bâtit des forêts verticales en en couvrant les tours pour purifier l’air. Les arbres absorbent la pollution et accueillent toute une faune vertueuse, oiseaux et insectes. A Paris, on monte sur les toits pour cultiver des jardins, mais en créant du lien s’il vous plaît ! La municipalité a ainsi invité les entreprises à revégétaliser 100 hectares de toits, murs et façades d’ici 2020. Un tiers sera consacré au développement de projets d’agriculture urbaine. L’association Communauté Facteur Graine est porteuse d’un de ces projets : ses membres s’installent dès ce printemps sur le toit d’un centre de tri de La Poste dans le quartier de La Chapelle à Paris. 700m2 vont ainsi être investis par des fruits, légumes mais aussi des fleurs, des abeilles et des poules faisant de l’espace une vraie petite ferme en hauteur.
A l’origine du projet, six facteurs. Messagers à la ville, ils aspirent à être « messagers de la nature » à leurs heures. Sophie Jankowski et ses cinq acolytes ont gagné l’appel à projets de la ville de Paris et de la Poste « Parisculteurs » l’année dernière. Ça faisait déjà quelques années que Sophie faisait de l’agriculture urbaine avec l’asso Veni Verdi. Elle voulait aller plus loin. En mars 2016, La Sauge organise les 48 heures de l’agriculture urbaine. Le but de l’opération ? Inviter les gens à prendre pelles, graines et râteaux pour verdir les espaces urbains. Les facteurs enfourchent alors leurs vélos, non sans les avoir d’abord transformés en « grainomobiles ». Et paradent dans les rues pour inviter les gens à rejoindre le mouvement. « De cette expérience naît le premier noyau dur de Communauté Facteur Graine », se souvient-elle. Les 48h passées, ils répondent au fameux appel à projets et « c’est parti ». Au printemps prochain, le quartier de La Chapelle aura bien sa propre ferme urbaine installée sur un toit.
Végétaliser, oui, mais aussi créer du lien. « On veut agir au-delà du toit, inspirer, explique Sophie, et si un facteur formé « maître composteur » sur le toit animait un atelier de gestion des bio-déchets dans une résidence voisine ? Ou s’il donnait des conseils pour cultiver telle ou telle plante, parce que c’est un super jardinier ? ». Finalement, la Communauté Facteur Graine sème les toits, mais aussi les esprits. C’est du moins le rêve imaginé par ces 6 « messagers de la nature ». Et ils pourraient bien le réaliser, si on s’en tient à la quasi-réussite de leur campagne de crowdfunding !
La Banque Postale a participé au projet Communauté Facteur Graine à hauteur de 50% de l’objectif de collecte ! 😀
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