L’interview de Bliss Comics : 1 an plus tard
Florent Degletagne (Président) répond à nos questions
Le 16 avril 2016, nous rencontrions Florent et Jérémy, le binôme à l’origine de Bliss Comics, à la PCE pour leur baptême du feu en tant qu’éditeurs. 14 mois plus tard, on fait le point.
Cultiz : Cela fait plus d’un an maintenant que Bliss Comics a lancé ses premières publications ! Une impression sur cette année riche en émotions ?
Florent : C’est une aventure formidable et très enrichissante. Déjà plus de 20 titres sortis, c’est passé à une vitesse folle.
Cultiz : Maintenant que le temps a passé, peux-tu nous décrire le processus qui t’a permis de devenir éditeur de Valiant en France ?
Florent : J’ai contacté Valiant fin septembre 2015. Je leur ai proposé des idées suites à l’abandon de la licence par Panini. Après pas mal de discussions, nous sommes tombés d’accord. Malgré mon absence d’expérience dans l’édition, ils m’ont fait confiance, et Bliss est né. Les premiers titres sortaient en librairie quelques mois plus tard, en avril 2016.
Cultiz : Tu étais déjà plus ou moins proche de l’univers de l’édition (avec Comixity), et les premiers mois ont dû être éprouvants. Comment se sont déroulés les 1ers pas de la société ?
Florent : Bliss, pour moi, c’est un apprentissage constant. Les premiers mois ont été évidemment les plus compliqués, à boucler 4 livres en même temps, sans expérience, en avancant un peu à l’aveugle, tout en gérant des bouleversement importants dans ma vie personnelle. Mais je m’en suis sorti, et ça va mieux aujourd’hui. J’apprends de mes erreurs !
Cultiz : Quels sont tes rapports avec Valiant ? Comment se déroule votre collaboration et quel est leur rôle vis-à-vis de Bliss Comics ?
Florent : Ils sont très bons et sont basés sur la confiance. Ils apprécient les ouvrages et ont confiance en mes choix éditoriaux, qui parfois s’éloignent des éditions US (publication d’intégrales par exemple). C’est un vrai plaisir de collaborer avec eux.
Cultiz : Comment fixes-tu le planning des sorties ?
Florent : Pour le moment, le rythme est approximativement de 2 sorties par mois, qui semble assez satisfaisant (pas pour ma santé). Pour le reste, je suis globalement la chronologie des nouveautés, mis à part certains titres chronologiquement plus anciens mais restées inédits en France (comme la première série X-O Manowar, Quantum and Woody, les intégrales Archer & Armstrong ou Harbinger…).
Cultiz : En comparaison avec ce que proposait Panini autour de l’univers Valiant, le succès semble au rendez-vous (?)
Florent : C’est aux lecteurs et aux libraires de le dire. Personnellement, c’est une aventure très enrichissante !
Cultiz : La stratégie de sortie digitale, puis papier a permis de faire découvrir l’univers à plus de lecteurs ?
Florent : Elle avait plutôt pour but à la base de permettre aux lecteurs des livres Panini de découvrir les suites de leurs séries au plus tôt, et aux autres de retrouver les premiers tomes, qui avaient été retirés des librairies. Concernant les tome 1 à 99 centimes, ça a eu un effet, oui, mais il ne faut pas surestimer le marché numérique, encore embryonnaire en France.
Cultiz : Est-ce que c’est quelque chose qu’on pourrait voir à nouveau par la suite ?
Florent : Non, l’objectif était vraiment de remettre à disposition le catalogue Panini. Aujourd’hui, les sorties numériques et papier sont simultanées.
Cultiz : On voit que tu tiens à développer le lien avec les fans, notamment en invitant des artistes à chaque convention. C’est quelque chose qui te tiens à cœur ?
Florent : J’étais un fan avant d’être un éditeur, je fréquentais les conventions avant de créer Bliss. C’est toujours un grand plaisir d’inviter des auteurs, de les faire rencontrer le public. C’est important pour les fans, mais aussi pour les néophytes, qui souvent découvrent comment sont créés ces comics. Nous avons eu le plaisir de rencontrer de nombreuses personnes qui n’avaient souvent jamais lu de comics, ou qui n’avaient jamais rencontré un auteur, et qui repartent pour la première fois avec une dédicace. Il ne faut pas sous-estimer la valeur d’une rencontre, d’un échange même bref, avec les auteurs. Ça crée des liens.
Cultiz : Est-ce que tu t’infliges les lectures de commentaires, avis, etc. de manière à prendre en compte les retours des lecteurs ?
Florent : Comme je l’ai dit, Bliss est une école pour moi, c’est un work in progress. J’apprends tous les jours. Je commettais plus d’erreurs l’année dernière qu’aujourd’hui. Je continue à en faire, à apprendre d’elles, à améliorer constamment la qualité des éditions. Je prends donc en compte les critiques, bien sûr. Mais je m’en inflige déjà tellement (à ne plus en dormir la nuit), qu’aujourd’hui j’essaie de ne plus trop me prendre la tête sur les forums ou les groupes Facebook. On peut vite devenir fou (d’ailleurs, je salue le courage des community managers des grands éditeurs comme Panini ou Urban…). Au tout début, c’était vraiment difficile. C’est une aventure tellement personnelle, qu’il est difficile de ne pas prendre les critiques… personnellement.
Cultiz : En novembre prochain sortira le premier livre non-Valiant : Love is Love, un titre engagé qu’on a hâte de découvrir. C’est quelque chose qui te tenait à cœur ?
Florent : Oui, c’est un coup de cœur, un livre qui m’a énormément touché. Qui mérite de sortir en France.
Cultiz : Comment on fait pour annoncer à Valiant que Bliss ne publiera plus exclusivement du Valiant ?
Florent : Bliss n’appartient pas à Valiant et n’a pas de compte à lui rendre à ce niveau.
Cultiz : On peut s’attendre à d’autres projets hors Valiant à l’avenir ?
Florent : Oui !
Cultiz : Puisqu’on parle de l’avenir, es-tu impliqué dans le développement sur écrans de l’univers Valiant ?
Florent : Oui, d’ailleurs j’ai écrit le dernier draft du scénario du film Harbinger… nan je déconne. Non pas du tout. Je me tiens informé, impatient !
Cultiz : Pour conclure, comment s’annonce le futur de Bliss et de Valiant pour toi ?
Florent : Radieux je l’espère ! en tout cas, on travaille dur pour :)
