Mais d’où sort ce Superman bleu dans la Justice League of America de Morrison ?

Retour sur une bizarrerie des années 90

Tristan Libersat
Cultiz
3 min readApr 20, 2017

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La fameuse couverture de JLA #5

Il existe, comme ça, des bizarreries glissées dans les runs les plus emblématiques de l’Histoire des Comics… Mais j’avoue que rarement j’ai été autant troublé par un changement comme celui qui survient dans les premières pages de Justice League of America vol.3 #5 (réédité récemment par Urban Comics dans Justice League of America tome 1). Alors que Superman, arborant fièrement sa magnifique (et désormais mythique) coupe mulet, vient de sauver l’humanité face à Protex et l’Hyperclan, voilà que dans le numéro suivant, sans aucune explication, il devient tout bleu, change de costume et a des nouveaux pouvoirs… WHAT THE HELL ?!? Même Urban Comics qui, d’habitude, n’est pas avare en préfaces et autres introductions restituant le contexte ne dit mot sur le sujet… Heureusement, Cultiz a enquêté !

On aimait bien le mulet, nous !

Est-ce que The Final Night vous dit quelque chose ? Il s’agit d’un crossover DC Comics publié dans son intégralité au mois de novembre 1996, écrit par Karl Kesel et dessiné par Stuart Immonen. Celui-ci oppose la JLA au Sun-Eater, un extraterrestre géant qui a une fâcheuse obsession : consumer l’énergie des étoiles. Évidemment, le Soleil lui fait très envie. Et même si son arrivée avait été annoncée lors du premier arc de JLA, il tient la ligue en échec encore et encore. Il parvient finalement à consumer le Soleil, privant la Terre de sa chaleur, et Superman de sa précieuse source d’énergie. Celui-ci se retrouve donc sans pouvoir, et ce, même après que Green Lantern / Hal Jordan / Parallax (c’est une longue histoire) restaure l’astre grâce à son sacrifice. Les mois passent jusqu’à ce que finalement l’Homme de Fer se découvre de nouvelles aptitudes : il parvient à absorber l’énergie environnante, et notamment les ondes électromagnétiques de la Terre ou la radioactivité, et à l’utiliser. Il peut donc maintenant manipuler l’électricité et arbore un nouveau costume spécial (bleu donc) qui lui permet de rester en un seul morceau, et d’accumuler cette nouvelle énergie comme une batterie. Il sera ainsi surnommé « Electric Blue » ou « Superman Blue ».

Superman Blue et Superman Red

Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Car la plaisanterie durera une cinquantaine de numéros (entre tous les titres Superman), mettant même en scène un « Superman Red ». Divisant Superman en 2 entités représentant chacune certains aspects de sa personnalité, ce revival d’une histoire des années 60 sera loin de faire l’unanimité… Finalement, Blue et Red finiront par (re)fusionner sans réelle explication, ce qui ramènera l’ancien Superman avec ses pouvoirs intacts.

Ah les années 90 ! Comme quoi, même Grant Morrison ne peut s’affranchir de la continuité éditoriale…

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Tristan Libersat
Cultiz

➰ Agile Team Coach | 🚄 Release Train Engineer | ♠ Capgemini