Les muses de ma vie, épisode 1 : Keny Arkana

Nicolas Galita
Dépenser, repenser
16 min readMay 1, 2019

Ce qu’ils appellent être adulte c’est commettre l’adultère : tromper l’enfant qui est en toi pour devenir ce qu’on t’a dit d’être.

Dans “les muses de ma vie”, je reviens sur les personnes qui m’ont le plus inspiré. Celles qui ont le plus modelé ma pensée, influencé mon propre art. Peu importe comment. Certaines chantent, certaines parlent, d’autres dessinent. Aucune ne se ressemble. Leur seul point commun étant de m’avoir influencé si lourdement qu’aucune semaine ne s’écoule sans que j’en cite une.

D’ailleurs, j’ai fini par me fatiguer de citer. Surtout que ma soeur me disait que c’était insupportable. Donc maintenant je ne mets plus de guillemets. Mais sachez que 95% de ce que je produis est influencé par moins d’une dizaine de personnes.

Pourquoi Keny Arkana ?

J’étais venu en hexagone depuis la Guadeloupe pour passer des concours. Vous savez ce qui m’a manqué le plus pendant mes dix années en Guadeloupe ? La Fnac. Je pense qu’on ne se rend pas compte de la chance qu’on a de pouvoir accéder à autant d’oeuvres dans un seul endroit.

Comme toutes les fois où j’ai fait un séjour à Paris j’en ai donc profité pour passer à la Fnac. Je ne sais plus pourquoi j’ai choisi cet album mais j’ai acheté Entre ciment et belle étoile.

Les jours qui ont suivi, j’ai été scotché par cette oeuvre. Comme si quelqu’un me révélait les lignes de la matrice. Comme si j’avais une soeur aînée de pensée. Comme si j’étais destiné à écouter le message.

Alors j’ai couru j’me suis retournée, j’étais seule. J’ai cherché, et j’ai vu qu’il y avait plein de frères et soeurs !

Plein ! Condamnés à errer ou à rentrer malgré nous dans leurs rangs. Parce qu’il n’y a pas de places pour nous dans leur monde.

Le temps voudrait nous corrompre à force de fermer les portes. La Vie m’a dit “ méfie toi de l’inertie de ton époque “

Je n’ai jamais lu Marx. De manière générale, je n’ai lu aucun philosophe. Je n’ai pas la patience de déchiffrer un message sorti de son époque. J’ai donc pris de plein fouet cette oeuvre anticapitaliste.

Epoque cruelle dénuée de sens. Dur de voir clair derrière les mascarades et les buées de sang. J’me sens comme perdue au cœur d’une immense machine qui n’en a jamais eu et qui nous dénature. Mauvais pressentiment quand je pense au futur. Les yeux ouverts. L’horreur tente de me les crever.

Mais ce serait lui faire injure de la résumer au message politique. Keny Arkana c’est aussi un rap plus musical que ce que j’écoutais à l’époque. Je n’ai jamais accroché avec le rap marseillais. Je sais, je sais, je sais : calmez-vous, les fans d’IAM. J’ai donc découvert un univers plus mélodieux que ce que je connaissais.

Enfin, j’ai découvert un rap Peter Pan. Un rap qui ne parle pas comme un adulte. Un rap qui parle à l’enfant.

Ce qu’ils appellent être adulte c’est commettre l’adultère : tromper l’enfant qui est en toi pour devenir ce qu’on t’a dit d’être.

En vérité, j’ai surtout découvert une artiste. Suffisamment mûre pour avoir un propos sur son art. À l’époque, j’étais encore trop jeune en rap pour le comprendre mais les débutants et les néo-puristes ont la sale habitude de confondre le rap avec un texte rappé. Pire encore, ils vous diront que le texte rappé (de préférence sur des violons) est le vrai rap.

Le problème ? S’il est vrai que le rap est une musique qui revalorise le texte, ce n’est pas que ça. Ce serait comme dire que le cinéma muet en noir et blanc est le seul vrai cinéma. Le rap est un art où l’on travaille le texte mais aussi le phrasé, la prosodie(le flow). Quelqu’un qui rappe toujours dans les temps, avec le phrasé du manuel scolaire (une rime tous les 4 temps) aura du mal à s’élever dans cet art.

Keny Arkana le reconnaît d’ailleurs elle-même:

Dis-leur que j’suis trop à cran pour me formater, tu captes que j’suis pas une rappeuse mais une contestataire qui fait du rap

Son art n’est pas le rap. Son art est politique. Son art est dans la contestation.

Qu’est-ce qui m’a marqué chez Keny Arkana ?

Tout d’abord son premier album. Je ne me remettrai jamais de cette écoute. Je ne pourrais plus jamais vivre comme avant, penser comme avant. Certaines phrases résonnent dans ma tête depuis maintenant plus de dix ans.

Ce qu’ils appellent être adulte c’est commettre l’adultère : tromper l’enfant qui est en toi pour devenir ce qu’on t’a dit d’être.

En moins de trois secondes, certains de mes repères se sont effondrés sous ses coups. À cet âge j’étais encore très légitimiste, très “républicain”, très chrétien. La délinquance me paraissait injustifiable. Quand soudain…

Fuck c’est peut être con mais c’est ainsi. J’insiste : vos lois sont immorales, ma délinquance a des principes.

Enfermés dans leurs schémas, persécutés par leurs polices…ici le Diable nous diabolise.

Certes, j’avais déjà une sensibilité anticapitaliste. La première fois que j’ai lu une définition du communisme, à 8 ans, j’ai eu l’impression que c’était une évidence telle que toute personne était forcément communiste.

Cette définition disait : “nul n’a droit au superflu tant que chacun n’a pas le nécessaire”. Mais je n’avais jamais été confronté à un propos vraiment vindicatif, vraiment agressif, vraiment enragé.

On est tous menacés, le système capitaliste n’est qu’un prédateur. Regarde dans le monde ce qu’il réalise ! Des génocides, lorsque les peuples ne veulent pas quitter leurs terres pour les vendre à des grosses compagnies, grand frère des militaires.

On en revient à une des caractéristiques d’une muse : elle vous synthétise l’influence de ses propres muses. Bien plus tard, on m’enseignera le concept du complexe militaro-industriel en cours de pouvoir (oui j’ai fait un cours de pouvoir en école de commerce).

Le temps c’est pas de l’argent, cette connerie nous affaiblit
Ton temps c’est ta durée de vie et Dieu nous a fait libres

Dans un tout autre registre…je sortais tout juste de l’enfance, j’avais encore les stigmates du collège. Entendre quelqu’un raconter la même douleur était libérateur.

Et à force de vouloir être comme tout le monde peu sont quelqu’un en fin de compte. On devient ce qu’on nous montre au lieu d’être ce qu’on est. Pourtant ce mode de vie, fait mal mais on s’laisse cogner.

Ou encore :

Suis ta route, chacun à la sienne. Méfie-toi des temps modernes qui fabrique des êtres humains à la chaîne.

Entendre quelqu’un décrire cette solitude était libérateur.

Je suis la solitaire, seule même parmi les miens

C’est d’ailleurs ce qui rend cette oeuvre si poignante : les allers-retours permanent entre le propos macroscopique et le propos individuel. Le lien entre le monde et sa propre personne. Les chansons autobiographiques sont là pour faire la genèse (ou une “origin story” pour parler en langage Marvel).

Tout commence par son enfance en foyer…

Du poison dans la tête, une enfance dans l’errance, libre dans la marge, trop sauvage pour rentrer dans les rangs. Fugues incessantes, foyers et centres de merde, familles d’accueil, HP, mon stylo en tremble de nerfs.

L’enfant part en guerre, la même que les parents craignent, qu’on considère comme une merde, lorsqu’on la place en quarantaine, qu’on appelle cas social, mais on est plein donc on est plus des cas.

Puis carrément un passage dans quelque chose qui fait penser à un asile psychiatrique :

Bande de cons ! On est plein, vous savez quoi même ? On craint plus dégun ! Et ça missionne dur comme la rage que mon crâne isole pour oublier qu’à 15 ans ils m’ont fait subir la camisole.

Puis la décision de se défendre par l’art :

Quand le système veut ta peau, ok la guerre sonne. Facile de piétiner ces mômes qui n’appartiennent à personne, qu’on assomme à coup de cachets pour avoir la paix. J’peux pas zapper ! Tu voulais qu’on la ferme ? Moi, j’ai choisi de rapper.

Pas besoin d’avoir le même vécu pour comprendre l’enchaînement de causes à effets. Pas besoin d’aller vérifier pour sentir que nous ne sommes plus dans le rap de fiction. La plupart des autobiographies dans le rap sont inventées pour construire une figure de gangster. Ici, ça suinte, ça pue, ça dégouline. Impossible de l’inventer.

J’oublie pas qu’ils m’ont tout pris : qu’à quatorze ans, pour des fugues, j’ai vu ma mort derrière les murs de l’oubli. Cellule blindée, délabrée, si tu résistes t’as une piqûre dans l’baba…là où les promenades n’existent pas.

Voudraient me voir caner, plus jamais on pourra m’calmer
Rescapée de l’incendie avec cette sale envie de tout cramer car ils ont fait de ma vie des cendres
Marquée à tout jamais, ma rage ne pourra jamais redescendre !

On descend même encore plus profond dans l’intime avec une chanson sur son addiction à la drogue. À l’époque, je détestais. Je zappais la chanson. Depuis j’ai grandi et c’est une de mes préférées.

Mon mal-être m’entraîne vers le fond et chaque jour c’est la même rengaine. Ouais j’ai renoncé à me battre? Mon vice si obscur entre rue, HP et post-cure, Subutex, Rohypnol, Codéïne, Tranxene, Skenan mais l’summum c’est mon héroïne… J’ai l’impression de toucher la mort mais elle veut pas me laisser rentrer, elle me laisse toujours dehors

Non rien m’retient à la vie, à part tous mes rêves brisés… et puis j’déteste les gens à force d’être méprisée, d’être jugée, même parfois battue. L’être humain m’a tant déçue qu’même en Dieu j’y crois plus. J’m’auto-détruis : ça regarde que moi, même si c’est gore. Et même dans la rue j’ai l’impression d’être juste un décor.

Cercle vicieux, seule au milieu de mes tourments
J’en ai marre de penser, j’en ai marre tout le temps.
Toujours les mêmes souvenirs qui me hantent et violents, pire que si dans le cœur une lame me rentrait.

Tu sais, c’est eux qui m’ont droguée en premier dans les centres de mon adolescence mouvementée : neuroleptiques en abondance. Si jeune enfermée, tu sais, c’était soit vengeance, soit auto-destruction ; j’ai pris le deuxième ticket.

Aucun n’était gagnant, trop tard, l’serpent m’a piqué

Mais on ne reste jamais longtemps à l’échelle individuelle avec Keny Arkana. On arrive donc très rapidement au troisième tiers de l’album qui est probablement le plus cohérent.

La critique devient acérée :

Ils voudraient nous éduquer, eux qui manquent de sagesse
Eux qui sans intérêt ne savent pas faire un geste
Ils nous parlent de respect mais ils flinguent notre Terre
Disent se battre pour la Paix et pour ça font la guerre

Les appels à l’insurrection s’intensifient :

On est des milliards à vouloir faire tourner la roue dans l’autre sens!
Des pays oubliés jusqu’aux oubliés de nos pays
Marginal des pays riches, qu’attends-tu pour désobéir?

Et l’analyse est amère :

Il y a peu d’êtres humains parmi les êtres économiques

Ce monde clame de drôles de valeurs sans valeureux soldats
Ici ces bâtards sèment le malheur et boivent du sang dans leur soda

Mais je vais arrêter de décrire cet album : il faut l’écouter. Je finis simplement avec l’optimisme du fatalisme. Je crois que c’est le meilleur résumé de ma propre vie. Pourquoi vivre plutôt que se suicider, une fois qu’on ne croit plus en une vie après la mort ? Une fois que la vie se vide de sens, une fois que tout devient éphémère ? Pourquoi lutter contre des forces plus puissantes que nous ? Que ce soit le capitalisme ou la mort ?

Le coeur dit de se battre et même si c’est trop tard…Dignement allons-y pour le geste.

Relève la tête même si c’est pas facile, on est plein…et vu que la lumière fait l’ombre : la lumière n’est pas éteinte

Une philosophie de la rage, du combat mais aussi de l’émancipation…

Alors j’reste sur mes gardes, sans jamais baisser la mienne, sans m’rabaisser quoi qu’il advienne. Ils m’ont blessé et a coulé la haine…. Ce qu’ils appellent être “ adulte “, c’est commettre l’adultère : tromper l’enfant qui est en toi, pour devenir ce qu’on t’a dit d’être.

La Vie m’a dit “ reste toi, méfie-toi de l’illusion, suis ta voix : elle t’amènera à ta guérison “

Alors j’arpente la vie, esquivant leurs vices de guerre. Sans répit, sans repères, orpheline de terre car la planète est séquestrée, qu’il n’y a pas de place pour nous ici, qu’on nous a dit “faut s’plier” et que ça, c’est pas possible !

Par où commencer ?

Entre ciment et belle étoile, son premier album est infiniment meilleur que tout le reste de sa discographie. Il est pensé pour s’écouter du début à la fin. Vous vous rappelez ? C’était l’époque où on écoutait des albums en commençant par la première piste et en terminant par la dernière. Un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.

Si vous voulez vraiment un top 5, voici le mien :

#5| Cueille ta vie

Quand j’étais plus jeune, je ne l’écoutais jamais. Car elle s’écarte de la ligne politique. Maintenant, je l’apprécie à sa juste valeur comme une réflexion sur le temps qui passe et la nécessité de faire fructifier sa vie.

Le passage que je retiens :

“Il n’est jamais trop tard pour changer le courant de l’esclave passé maître de sa vie pour ne plus vivre mourant.

Oser plonger dans l’inconnu souvent réparateur. On choisit son chemin : il paraît que le bonheur fait peur”

#4| Jeunesse du Monde

Jeunesse du Monde est la première de la troisième partie de l’album. Dans la première partie on a une sorte de grande introduction. Dans la seconde on a les chansons les plus intimes. Et dans la troisième on entame la vraie critique anticapitaliste.

Le passage que je retiens :

“Des pays oubliés jusqu’aux oubliés de nos pays
Marginal des pays riches, qu’attends-tu pour désobéir ?”

#3 |Ils ont peur de la liberté

Suite directe de la précédente, elle raconte exactement ce que son titre indique. En fait la liberté fait peur. Il faut donc transcender cette peur pour avancer.

Le passage que je retiens :

“Le temps c’est pas de l’argent, cette connerie nous affaiblit”

#2 |Je suis la solitaire

Directement à la suite de la précédente (encore), le propos revient à une échelle personnelle pour mieux refaire le lien avec les autres.

Le passage que je retiens :

“La liberté, je l’ai vue qu’à travers une serrure
J’ai mal aux nerfs…

Ai-je trop tapé contre les murs de ma cellule ?

(…) J’ai crié “sortez des rangs !”.

Mais avec l’âge tous finissent par y rentrer et je reste là face à ces adhérents. Alors je continue ma route en solitaire

(…) Donc laissez moi en paix si vous ne comprenez pas.

Le système m’a exclue, maltraitée, je n’y rentrerai pas.”

#1 |Sans terre d’asile

Le passage que je retiens est évidemment celui que je retiens de tout Keny Arkana : “ce qu’ils appellent être adulte, c’est commettre l’adultère : tromper l’enfant qui est en toi, pour devenir ce qu’on t’a dit d’être”

Mais pour vous en donner un qu’on a pas encore évoqué je choisirais plutôt :

“Alors j’ai couru j’me suis retournée, j’étais seule
J’ai cherché, et j’ai vu qu’il y avait plein de frères et soeurs !
Plein ! Condamnés à errer ou à rentrer malgré nous dans leurs rangs
Parce qu’il n’y a pas de places pour nous dans leur monde”

Ma sélection dans le reste de la discographie

Keny Arkana fait partie de ces artistes qui font un chef d’oeuvre comme premier album puis ne l’égale plus jamais. Mais il reste quelques chansons marquantes en dehors du premier album. Je vous en ai choisi trois.

Entre les lignes #2: 20.12

La chanson commence avec un cinglant :

Oui j’ai juré d’rester la même…Mais qui suis-je ?

Puis enchaîne :

Parce que société est perverse, t’écrasera si tu te perds
Te regardera de haut du haut de sa bassesse de merde

Car j’ai grandi trop vite, je rejette la vie d’adulte
Et comme j’ai vu à qui profite la merde j’ai épousé la lutte
Toi qui es parti marcher tes rêves, je te salue

Puis probablement la phrase la plus importante à méditer dans l’ambiance médiatique actuelle :

Préserve ton esprit, les médias c’est l’arme du règne
Ceux qui accusent l’incendie sont souvent ceux qui l’allumèrent

Et enfin :

Tant de mal a été fait, peut-on soigner les plaies en les niant
Non, donc rancoeur émane des blessés

La guérison vient du pardon, oui c’est vrai
Mais pour pardonner faut aussi que chacun reconnaisse ses méfaits

Ici le tortionnaire te parle de haut, te traite de fou
Insulte tes rêves et tes racines, s’acharne sur le peu qui reste debout

Interminable serait la liste, mais comprends le vrai problème
Guéris-toi d’abord car le monde est d’abord en nous-mêmes

Tout tourne autour du soleil

Dans celle-ci on reste dans une démarche d’introspection.

Ne cultive pas la haine ou elle te mangera
Guéris car si tu es mal en toi-même ce sera pareil autre part
Si tu cherches un coupable, regarde-toi dans la glace
Ta réalité tu la fais

Avec une des phrases qui m’a le plus marqué :

Ceux qui n’ont pas peur du vide ne tombent pas
Car la peur attire tout à elle, magnétique

Puis un rappel :

Ne juge pas, évite les poncifs
Canalise tes analyses car tes pensées te construisent
Ne banalise jamais, tout est unique, médite ça

Et enfin :

Tout part de toi, ta réalité te reflète
Parce que l’on voit ce que l’on croit et que l’on est ce que l’on souhaite être

V pour Vérités

À écouter avec le clip : Keny Arkana se met en scène dans le piratage d’un journal télévisé pour délivrer son message.

Nous sommes de ceux qui se sont levés
Pour dire non. Fils de la liberté on se doit d’œuvrer
Parce que leur monde pue la mort, que tout le vivant est wanted

Le sang de l’égoïsme a rempli chaque page écrite
Le même qui pourra faire du destin collectif une tragédie

Au pied du mur, presque pris au piège
Mesdames et messieurs, ne croyez pas que les gouvernements vous protègent

Soldats de la paix, ainsi on s’interroge
D’une machine qui assassine, bénis soient ceux qui s’interposent
Ceux qui construisent autre chose
Mesdames et messieurs veuillez ouvrir les yeux car le monde sera votre propre sort

Zéro au moral à force de perdre nos villes
Nourris aux films américains et à la bouffe de Tchernobyl

Putain, on a dit non à la triche des vainqueurs
Redessine demain devient peuple.

Société redevient peuple

Conclusion

Vous connaissez désormais ma première muse. Désormais vous reconnaîtrez cette inspiration dans ce que j’écris.

Si vous n’avez jamais réussi à écouter de rap, Keny Arkana est une bonne entrée en matière : car ce n’est pas du rap pur. C’est une contestation rappée.

Bien entendu, j’imagine que si vous êtes trop loin politiquement du message, l’écoute présente moins d’intérêt. Mais quoique…je serais curieux d’entendre l’avis de quelqu’un de droite qui écouterait Keny Arakana. Si l’un ou l’une d’entre vous essaie, qu’il ou elle me fasse signe !

En attendant la deuxième muse vous pouvez allez voir les livres, les articles, les films qui m’ont le plus marqué :

Bonus annexe : le pot pourri des extraits

Ici je vous mets des bribes de chansons qui m’ont marqué, en vrac.

On est tombé dans le panneau, quand la peur parle le peuple acquiesce

Une quête de vérité et une revanche qui ne coule pas
J’ai voulu comprendre Babylone, comme pour savoir qui est le coupable
Et j’ai compris qu’ici personne n’est innocent
L’indifférence a les mains imbibées de sang

Tu nous as dit “c’est marche ou crève”
Alors on marche ensemble contre toi pour faire valoir nos rêves

Camarade, combats le doute car ils aimeraient te corrompre
Te barrer la route ou te convaincre qu’elle est trop longue
N’écoute que ton intuition, suis-là par tous les temps

Il faut connaitre le passé pour comprendre le présent et deviner l’avenir
Savoir lire entre les lignes, librement t’amène
À être maitre de ta vie si tu sais penser par toi-même

La beauté de la vie dépend de ton regard

La profondeur d’une pensé illimité quand l’opinion est HS
Sans mâcher mes mots, voir large, est-ce barge ?
Est-ce la frontière si fine entre folie et sagesse ?

Ou est la berge ? Ou est la perche ?
Maintenant j’en ai assez. Je me noie…
J’ai perdu ma barque quand j’ai vu que celui qui la conduisait n’était autre que mon ennemi

Époque cruelle dénuée de sens. Dur de voir clair derrière les mascarades et les buées de sang
J’me sens comme perdue comme au cœoeur d’une immense machine
Qui n’en a jamais eu et qui nous dénature
Mauvais pressentiment quand je pense au futur
Les yeux ouverts, l’horreur tente de me les crever mais le plus dur

Tout va de plus en plus vite car pour eux le temps c’est de l’argent
Alors on oublie de vivre c’est navrant…
En nous se créer un vide
Que rien de comblera car l’ombre s’est emparée d’notre monde

Et à force de vouloir être comme tout le monde peu sont quelqu’un
En fin de compte on d’vient c’qu’on nous montre
Au lieu d’être ce qu’on est
Pourtant ce mode de vie, fait mal mais on s’laisse cogner

--

--

Nicolas Galita
Dépenser, repenser

Tu as aimé ce que tu as lu ? Ce n’était qu’un amuse-bouche. Je partage bien plus de contenu ici : https://nicolasgalita.substack.com