Lancement DataCity — atelier Propreté et environnement

Alice Bonnet
6 min readNov 26, 2015

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Lors de la soirée de lancement du programme Data City le 24 novembre dernier, quatre ateliers ont eu lieu. Vous trouverez ici les échanges de l’atelier tournant autour des questions de la propreté de la ville intelligente, de l’environnement et du cadre de vie.

Intervants

Eric Confais (partner, Roland Berger), Vincent Lenouvel, SUEZ, Peter Hanappe (Sony CSL Paris), Awa Ndiaye, (Ville de Paris), Thomas Kerting (fondateur d’Aircology)

Modération : Maxime Basset, NUMA

Rédaction : Damien Lanneau, NUMA

2 challenges ont été identifiés pour cet Atelier:

CHALLENGE 1 : COMMENT AVOIR DES INFORMATIONS PLUS PRECISES SUR LA POLLUTION, SUR LA QUALITE DE L’AIR ?

CHALLENGE 2 : COMMENT AMELIORER L’INTERVENTION DES SERVICES DE PROPRETE ?

Aujourd’hui, nous avons des informations sur la pollution mais de façon très partielle, l’objectif étant de pouvoir prendre des décisions et ajuster son quotidien en fonction de de la qualité de l’air. Par exemple, puis-je aller faire mon jogging aujourd’hui, en bas, ici, rue du Caire ?

Concernant l’intervention des services de propreté, il est vrai que des nombreux évenements sont considérés comme fortement « polluants » (ex: Fête de la Musique, rue Oberkampf, canal de l’Ourcq…). Comment améliorer ces interventions, les rendre plus efficaces, plus productives ?

Objectif de l’atelier : Faire remonter les enjeux, challenger les challenges dentifiés.

Vincent Lenouvel nous explique la Genèse de ces challenges. « Quand nous sommes confrontés à un tas de déchets ou de verre le dimanche matin, à partir de quel moment , décidons-nous de ne plus être passifs vis-à vis de cela ? »

Comment gère-t-on mieux nos déchets, mais surtout quelle prévention fait-on ? Et potentiellement quelle répression ? En témoigne la Campagne de répression de la Ville de Paris récemment lancée sur les mégots (amende systématique en cas de contrôle).

Peter Hanappe (Sony CSL Paris) nous fait remarquer qu’il peut exister une autre forme de pollution et nous explique qu’il a travaillé en 2006/2007 sur la nuisance sonore. Nous nous sommes demandé quelle était notre exposition au cours de la journée.

Ce projet a été repris par l’université de Bruxelles et à Anvers, des citoyens ont montré que la pollution (sonore) à laquelle ils étaient exposés était plus importante que ce mis en avant par la Mairie. Les données ont été récoltées avec de simples téléphones portables via une appli appelée Noiseme qui enregistrait des sons avec le micro de l’Iphone et renvoyaient les données vers le centre.

Le quartier étant déjà sensibilisé, les données étaient assez importantes pour en tirer des statistiques crédibles.

Vincent Lenouvel précise que Sound City, une appli lancée par l’INRIA, est basée sur le même concept.

Une Intervenante du Public nous apprend alors l’existence d’une cartographie des odeurs (nauséabondes) dans la ville de Londres, basée sur un mécanisme déclaratif, depuis une App.

Une autre intervention du public porte sur l’exposition aux ondes radio électriques, sur un système de dosimètre: « Un peu comme dans le domaine du nucléaire mais pour les ondes”

Quand on lui demande si l’on connait les risques sensibles, la seule réponse qui en ressort est que l’on travaille dessus depuis des années et que la conclusion à ce jour reste que « Moins on est exposé à la pollution, mieux on se porte » …

Jordan, un membre du public nous interpelle en nous disant que l’on soucie exclusivement du ramassage des déchets, or le problème viendrait aussi des emballages.”On pourrait très bien effacer les emballages »; la grande distribution pourrait être responsable ?

Vincent Lenouvel précise qu’il est « tout à fait d’accord avec cette intervention et avoue : “en fait, c’est vrai, nous sommes dans le curatif et plusieurs acteurs ont une part de responsabilité.”

Le problème aussi, c’est qu’il existe des avancées perverses des technologies. Prenons l’exemple d’un pot de yaourt: pour être plus fin, on crée un « alliage” de plusieurs matériaux composites avec 7/8 matériaux pour être plus fin mais finalement il n’est vraiment pas facile voire impossible de le trier, en raison de la complexité du produit.

Suggestion d’une partie du public: “On pourrait imaginer des signalements de l’usager sur des zones noires, une sorte de « Waze » de la société ?

Awa Ndiaye (Ville de Paris) : En fait, cela existe déjà: on est en train de travailler sur des données avec Dansmarue, qui permet au citoyen de signaler des anomalies concernant l’éclairage, le mobilier les déchets….

Vincent Lenouvel: Quand on a parlé de « Dans ma rue », on s’est rendus compte que ces données restent encore imparfaites; on cherche à se rapprocher du temps réel.

Eric Confais : “il existe une multitude de flux: encombrants, dechets, bennes, verre… Et un service public en silots.

Peut-être quelque chose aussi à réfléchir: les contrats de collecte se présentent aujourd’hui sous forme de contrat de moyen « nous nous engageons à passer X fois / semaine par ex » On pourrait très bien avec de la donnée passer a une obligation de résultat. C’est pas exemple le cas de la Finlande et de l’Espagne.

Awa Ndiaye (Ville de Paris): “On est en train de le faire, avec l’installation de capteurs sur les bacs. Aujourd’hui on cherche surtout une meilleure productivité des agents”

Vincent: On s’est posé la question sur le sujet et en fait Paris n’est pas la ville qui traite le mieux: car la plus value dans les campagnes sera toujours beaucoup + importante”.

Prenez l’exemple du contenaire de verre devant le cimetière à la campagne ; je fais un vrai détour pour y aller ; s’il est plein; j’ai perdu mon temps. A Paris: si celui du bout de la rue est vide: je vais à un autre”. Paris serait donc l’endroit ou il y a le moins de gain de productivité.

Thomas Kerting, fondateur d’Aircology, « les 2 seules questions qui vaillent sont:

1/ le choix des polluants suivis

2/ le choix des algorithmes

La Ville Intelligente, smart, si elle n’est pas respirable, quel est alors son intérêt ? L’enjeu réside dans le changement des habitudes des Franciliens.

Intervention du public: “nos bus ne sont pas électriques, c’est surréaliste !”

Awa Ndiaye (Ville de Paris) : “Nous avons invité le plan Bus 20–20. Le réseau des autobus est amené à changer d’ici 2020”.

Thomas Kerting : il faut mutualiser les gisements d’innovations. Par exemple, Romain Lacombe de PlumeLabs travaille à Agoranov, un autre incubateur. Il devrait y avoir une collaboration beaucoup plus forte entre les réflexions des incubateurs; Il faudrait faire le lien entre tous ces gisements d’innovations.

Question d’un membre du public: “Sur le défi de la qualité de l’air, quel est le bilan des vingt dernières années ?

Les résultats vont dans le bon sens mais on est encore très très loin du compte. La pollution est concentrée. Elle a muté. Elle dépend de la tendance: A Grenoble par exemple, le chauffage au bois des cheminées pose souci; à Paris, c’est le transport (par exemple le bus).

Thomas Kerting : Il y a une vraie géopolitique de la qualité de l’air. C’est un facteur de stabilité. Si la Chine, le plus grand pollueur mondial, commence à se soucier de questions d’écologie, ce n’est pas par altruisme: il existe un risque local. Jouons la dessus pour amener les bonnes réflexions. L’Europe a testé 130 capteurs: Ils en ont retenu 2.

Se pose la question de la qualité & de la pertinence de ces datas. Comment certifier la donnée ?

Concernant les données existantes:

  • On pourrait avoir des données des bâtiments (setec, NEXITY)
  • Netatmo (?)
  • AirParis

Il faudra se poser la question de la pertinence de ces datas.

Question de la confidentialité si ces données concernent le bien commun, n’y aurait il pas moyen; de les mettre à disposition du grand public ?

Conclusion et problèmes à résoudre

A la problématique ‘Comment mesurer plus finement qualité de l’air » s’ajoute la suivante : “Comment récolter ces datas ?” Quels polluants suivre et avec quels technos ? Comment valider leur pertinence ? Pour quel usage ?

Comment mieux gérer les interventions des services de propreté pour la gestion des déchets pose la question du préventif, de l’éducation, du rôle des citoyens. Egalement d’autres formes de déchets, notamment sonores.

Les ressources disponibles: initialement les capteurs de Paris. Se pose la question du rôle des citoyens comme vecteur d’information (cf Dansmarue) ou de l’utilisation des Smartphones (notamment dans le cas de la pollution sonore). Se pose aussi la question de l’accès à ces datas: la plupart ne sont pas rendues publiques aujourd’hui, comment les rendre accessibles à tous ? Mais on va dans le bon sens (cf Sense City qui vient d’ouvrir ses données)

Terrain d’expérimentation: pas réellement identifié: Certains terrains comme la ville d’Anvers pour tester ? Londres (pour la pollution d’odeurs).

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Alice Bonnet

Service Designer- ex Open Innovation Programs @NUMAparis