Le capitalisme est-il responsable de la destruction de la biosphère et de l’explosion des inégalités ?

Par Alain Grandjean

Pascal Kotté
DataGueule Suisse romande
8 min readJul 16, 2018

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Mon feedback en fin d’article

Source: https://www.les-crises.fr/le-capitalisme-est-il-responsable-de-la-destruction-de-la-biosphere-et-de-lexplosion-des-inegalites-par-alain-grandjean/

Source : Chroniques de l’anhtropocène, Alain Grandjean, 14–09–2017

Un aperçu:

L’anthropocène (1) est le nom proposé par des scientifiques à la suite du prix Nobel Paul Crutzen pour désigner la nouvelle époque géologique dans laquelle nous sommes entrés. Elle se caractérise par l’impact de plus en plus déterminant des activités humaines sur les grands équilibres de la biosphère et une pression considérable sur les ressources naturelles.
Si le diagnostic (de pression anthropique sur la planète) est l’objet d’un large consensus scientifique comme nous allons le voir, le terme « anthropocène » fait débat car il pourrait cautionner l’idée que cette pression est liée exclusivement à la nature humaine ; certains chercheurs préfèrent d’autres appellations plus ciblées telles que « Occidentalocène », « Capitalocène », ou « Industrialocène ».
Nous allons ici tenter de montrer que le capitalisme sous sa forme actuelle est bien responsable du désastre écologique actuel et de l’explosion des inégalités sociales, ce qui permet d’envisager des solutions à terme assez court : il est plus facile de réformer le capitalisme que la nature humaine…
Nous montrerons aussi que la nécessaire lucidité sur les risques que nous encourons n’est pas synonyme d’une nostalgie qui serait déplacée par rapport au bon vieux temps. Ne nions pas les progrès (2), mais intéressons nous à la manière d’éviter qu’ils ne puissent être considérés par nos descendants comme un simple feu de paille.
La présente note est rédigée de manière très synthétique mais en documentant au maximum ses affirmations. Toutes mes excuses aux experts de chacun des sujets abordés qui me trouveront probablement bien trop rapide, et tous mes remerciements à leurs suggestions de précisions et compléments.
Et toutes mes excuses aussi pour les « trous dans la raquette ». Merci de me signaler les domaines non abordés …par ignorance de ma part ou par simple oubli ou manque de discernement.

PLAN DE LA NOTE

1. Le capitalisme, essai de définition

2. Quelles évolutions sociales depuis la naissance du capitalisme ?
2.1 Le niveau de vie moyen n’a jamais été aussi élevé et des centaines de millions d’humains sont sortis de la misère
2.2 Les inégalités sociales se sont fortement accrues dans les quatre dernières décennies au sein des pays développés

3. Quelles évolutions écologiques depuis la naissance du capitalisme ?
3.1 L’état écologique de la planète : le diagnostic est sans appel
3.2 Cependant des progrès ont été observés dans les dernières décennies sur certains plans.

4. Le capitalisme est-il responsable des maux actuels ?
4.1 En incitant à la concentration de capitaux dans les énergies fossiles et dans les activités polluantes, le capitalisme est la cause de la destruction de la planète
4.2 Dans ses modalités actuelles, le capitalisme est la source d’un accroissement intolérable des inégalités
4.3 Quels autres « candidats » sont souvent désignés pour expliquer l’ampleur des problèmes cités ?
4.4 Le capitalisme n’a pas le monopole de « l’exploitation de l’homme par l’homme » ni celui des écocides

5. Il est possible de rendre le capitalisme plus juste et de le mettre au service de la réparation de la planète, notre maison commune

ANNEXES

Annexe 1 — Les exponentielles et le diagnostic écologique
Annexe 2 — La « culture contemporaine » « no limit » : consumérisme, techno-optimisme et cynisme
Annexe 3 — Le dogme néolibéral et le capitalisme financier
Annexe 4 — Innovations financières en Europe : repères chronologiques

Et voici la note (36 pages):

Un extrait:

La baisse des taux d’imposition des plus hauts revenus, tendance généralisée depuis la fin des 30 glorieuses, réduit d’autant les montants dont disposent les Etats pour investir (dans la transition énergétique par exemple, mais aussi dans l’éducation ou la santé). Dans l’autre sens, les prestations sociales complétant les bas salaires alourdissent les dépenses publiques. Cela conduit les Etats à emprunter davantage ou à réduire les investissements. Les inégalités minent la cohésion sociale. Pour reprendre une formule d’Anthony Atkinson « quand certains peuvent s’acheter des billets pour voyager dans l’espace tandis que d’autres font la queue dans les banques alimentaires c’est vraiment important » 28 . Dans leur livre, Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous 29 , deux chercheurs britanniques, Richard Wilkinson et Kate Pickett montrent les corrélations existantes entre le caractère inégalitaire d’une société inégalitaire et les nombreux maux qui l’affectent (santé, espérance de vie, obésité, santé mentale, taux d’incarcération ou d’homicide, toxicomanie, grossesses précoces, succès ou échecs scolaires, bilan carbone et recyclage des déchets etc.).

Ma réponse:

Le capitalisme n’est pas un problème en lui-même

Nous sommes tous par essence des êtres relativement libéraux, ayant à cœur de se construire un chez soi, à soi…

Le principal problème est la corruption de nos esprits et de nos gouvernances, vers du rendement purement financier, l’économie spéculative, ce que j’appelle l’ultra-libéralisme, pour éviter d’utiliser le terme de néolibéralisme qui à la base, n’avait pas l’intention de “réduire” le monde en esclavage, je crois...

Condamné à “devoir” travailler pour “survivre” !

Sauf pour les ultra-riches, qui “donnent” des emplois ?!?

Car c’est de cela qu’il s’agit, une Ploutocratie planétaire, assise il y a un demi-siècle, une prise de pouvoir mondiale des magnas de la finance. Ce qu’Alain Grandjean appelle le capitalisme, c’en est un dérapage incontrôlé dans nos pays “avancés”, et je préfère nommer cela “Les dictatures de l’hyperfinanciarisation”, ou l’ultra-libéralisme.

Grâce à la mondialisation, les marchands peuvent commercer sans avoir à répondre de leurs actes à la moindre autorité de régulation planétaire, y a pas.

La banque mondiale est en fait un outil de substitution au colonialisme, afin de créer de la dette dans les pays en développement, pour leur spolier leurs propres ressources?(Rappel: L’Afrique est le continent le plus riche de la planète). La France avec sa main mise via le Franc CFA n’est pas en reste…

Cf. #Datagueule Franc CFA et Hyperfinanciarisation, je recommande aussi l’arabe belge Abdel en vrai, il est excellent ! Voir aussi le documentaire de l’Autrichien Erwin WagenhoferLet’s Make Money”.

Le problème c’est que cette corruption nous touche aussi individuellement dans nos esprits et localement, avec nos élus politiques. Administrer une commune ou un canton, devient un acte de gestion entrepreneurial. Le progrès, n’est plus mesuré qu’en termes d’emplois et de production… Or sur une planète où nous consommons déjà 4 fois trop ses ressources limitées, notre développement ne peut pas, il ne peut plus, être basé sur une “Croissance illimitée”.

Nous le savons depuis 1972, avec le rapport Meadows: Cf. http://futur.kotte.net

Mais nous continuons de penser en termes de rendements, formatés par une pseudo-Science économique, qui n’est en réalité pas une Science, mais une construction humaine. Nous continuons de vouloir croire au “ruissellement” des richesses, afin de justifier les phagocytages planétaires de nos ultra-riches, qu’ils soient des personnes physiques, ou “morales”…

Mais, je ne pointe pas les ultra-riches comme des “vilains” ni ne pousse à une “lute des classes” que je réprouve, ce qui fait de moi un faux-gauchiste ! Mais un vrai-centriste. Nous avons besoin de cette diversité et les milliardaires ont aussi une utilité dans notre écosystème “monde”, et une nocivité, tout comme les pauvres. Ils nous appartient de nous améliorer nous-même dans nos gouvernances et nos intelligences, riches et pauvres, et intermédiaires…

Je vois nombre de politiques qui refusent d’entendre le mot “décroissance”. Nos radios annoncent que de magnifiques projets publics sont abandonnés car nous n’avions pas “les moyens” !

Et tout le monde trouve alors cela normal ! Misère…

Nous entrons dans une ère de détournement des biens publics, pour palier l’appétit des ogres ploutocrates.

Personne ne réagit quand la poste devenue une SA, réclame 240 F/an pour les boîtes postales qui étaient gratuites depuis des décennies. Ce qui peut se comprendre, la confédération exige de la Poste de s’auto-financer. Mais pourquoi uniquement pénaliser les “petits”, car seul ceux qui reçoivent moins de 3 courriers par jour, doivent payer... La Poste n’a pas été transformée en une coopérative d’intérêt public, c’est une SA à but commercial, c’est donc tout à fait normal ?!?

Pauvres de nous, réduits à l’état de vaches à traire !

Nos propres monnaies sont illimitées. La création est libre, sans étalon “or” finalement bien trop pénalisant pour les ploutocrates spéculateurs. Les efforts des deux dernières guerres avec l’abandon nécessaire de cet étalon, ont bien montré la voie… Nos monnaies sont encore pire que le bitcoin, déjà très discutable car c’est aussi un outil de spéculation et pas seulement de libération ou de développement économique, mais le Bitcoin présente au moins l’avantage d’être en volume limité. Il pourrait bien devenir une bouée de secours, si un effondrement survenait, ou pas…

Cf. #datagueule: Monnaies !

Dans tous les cas, je refuse de sombrer dans la collaposologie, ou pire, le survivalisme, le summum de l’égocentrisme. Je rejoins Jean sur son §5 quand à une vision positive de notre avenir sur cette planète, mais j’en viens à rendre désirable cet effondrement annoncé, qui sera probablement un ensemble d’effondrements, pas nécessairement tous bien visibles. Plusieurs ont déjà démarrés, comme l’effondrement de notre intelligence collective, dans nos pays Anglo-saxons-européens (ralentissement de l’effet Flynn).

Je pense même que nous avons besoin d’aller plus loin que la simple parité homme-femme, c’est d’une gouvernance vénusienne féminine que nous avons besoin pour notre petit vaisseau spatial Terre, et non de cette actuelle gouvernance martial masculine. Même s’il ne faut pas “jeter le bébé avec l’eau du bain”, et conserver aussi une part de masculin dans la construction de nos rêves d’avenirs meilleurs… http://vision.kotte.net

Alors, je deviens anarchiste révolutionnaire, du centre !

Enfer ou Paradis ?

C’est à nous de procéder, ici et maintenant !

Plus dangereux que le bruit des bottes,

le silence des pantoufles !

Je vous recommande cet article, que m’a fait découvrir information.info:

http://www.informaction.info/iframe-la-civilisation-mondiale-deviendra-un-enfer-sur-terre-si-nous-ne-choisissons-pas-un-nouveau-modele

Dr Jeremy Leggett, Londre

Une vision bipolaire de notre futur, et je pense que nous allons vivre les deux ! Mais je ne sais pas si un ordre mondial hyper-contrôlant, annoncé par Aldous Huxley, sera le gagnant principal, ou si la Démocratie va enfin émerger ! Mais vous pouvez compter sur mes contributions, pour soutenir le second. Pascal Kotté

Aldous Huxley, 1958

Alors résistons contre nous-même, et faisons l’effort de défendre nos libertés ! Avec plus d’intelligences, mais surtout plus de bienveillances ! Pascal Kotté

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Pascal Kotté
DataGueule Suisse romande

Réducteur de fractures numériques, éthicien digital, Suisse romande.