Les données des services publics
Nos états, nos nations, et les acteurs privés du numérique
La question est: Confier nos données publiques à des entreprises privées ? Est-ce une bonne idée ? Est-ce justifié ?
On va te faire croire que “l’administration” est incompétente pour créer des logiciels performants et efficients, seules les grandes entreprises privées sont compétentes…
Et on peut effectivement y croire au vu des gaspillage et échecs qui sillonnent les projets numériques de nos administrations publiques. Mais c’est uniquement car elles n’ont pas fait les bons choix, celui du contributif et du libre. Même Google ne s’y est pas trompé, une très grande part des outils qu’ils utilisent sont “open”. Ne serait-ce que le cœur même de son navigateur Chrome, qui utilise ‘Chromium’ le moteur html libre et open-source, ouvert et publié “généreusement” par Google. Mais il n’y a que du calcul. Cela leur permet de récupérer des heures de codages bénévoles ou contributifs qu’ils ne rémunèrent pas. Même Microsoft a finalement dû laisser tomber et a intégré Chromium dans Edge. Seul Firefox de la fondation Mozilla, d’utilité publique, reste une alternative tout aussi “libre”.
Pire, on va te faire croire que seuls les Chinois et les Américains sont compétents sur les outils numériques… Alors qu’ils viennent recruter nos ingénieurs dans nos EPF et Hautes Écoles.
Je recommande de visionner le travail de Mehdi Atmani ci-dessous
Mais en fait la question serait plutôt.
Est-il pertinent de confier des services d’utilité publique, à des entreprises privées ?
On peut toujours trouver des exemples positifs, et négatifs. Mais force est de constater qu’il pourrait y avoir un conflit d’intérêt, à confier des services publics dans des organisations qui ne souhaitent que constituer des “rentes financières”…
Dans son extension numérique, la “privatisation” de l’exploitation de nos données publiques et civiques, peuvent poser de très sérieuses questions:
Informaticien “classique” depuis plus de 30 ans, formatté au “business 1st”, j’ai soutenu et intégré des grandes marques informatiques… Et à plus de 50 ans, j’ai commencé à “réfléchir” à ce que je faisais. J’ai créé CloudReady.ch en 2013 pour faire la veille collaborative, de l’intelligence collective, puis de l’anthropo-technologie numérique, afin de comprendre ce qui est “positif” pour les humains, et ce qui est “nuisible”, avec une coopérative de conseillers numériques indépendants, on va soutenir un collectif LiN, Léman Innovation Numérique, avec les 2 valeurs: durable et responsable. En 2018 je me lance dans la zététique et je crée le #datagueule Swiss fan club.
Je suis réducteur de fractures numériques…
Privatiser nos services numériques d’utilité publique?
Je peux vous répondre, la réponse est non.
Vous ne pouvez pas faire confiance à une “personne morale” soumise par un conseil d’administration à vocations pécuniaires et spéculatives. Il y aurait un conflit d’intérêt et de gouvernance.
On fait comment?
On se réapproprie nos données, en data coopératives, sous gouvernance et contrôle public, avec des chartes de valeurs éthiques et responsables comme la déclaration http://MyData.org
Avec des solutions collaboratives et Open-sources, en mode partages contributifs. Car effectivement, c’est compliqué, mais si ces services doivent en plus gérer des “votations” par exemple, alors, “Open source” est une nécessité absolue et indéfectible.
Et nos politiques sont à l’inverse sur la voie de la privatisation des services publics. Je suis un libéral, mais il y a des limites, et continuer d’enrichir une minorité d’actionnaires en créant des situations de rentes dont tous les citoyens vont devenir dépendants, ou pire, les manipuler. Cela m’inquiète très fortement! Mais je peux comprendre que cela séduise nos politiques, si eux, peuvent en profiter…