Une nouvelle identité née des interactions entre les membres de notre équipe

Dataveyes
Dataveyes Stories (VF)
9 min readApr 22, 2020
Ce projet a été réalisé entre novembre 2013 et février 2014.

Au sens propre comme au sens figuré la nouvelle identité de Dataveyes est née des relations entre ses membres. Elle est dynamique, mise en mouvement par nos données d’activité, celles qui révèlent le mieux la façon dont nous travaillons tous ensemble.

UNE NOUVELLE IDENTITÉ VISUELLE, POURQUOI ?

Nous avons récemment dévoilé une toute nouvelle approche de notre identité : nouveau site, nouveau logo, nouvelle façon de décrire notre activité, et plus généralement, nouvelle approche visuelle et lexicale de tous nos supports. Ce chantier était ouvert depuis plus d’un an, avant que nous ne trouvions finalement la ténacité — et le temps — de le porter jusqu’au bout entre novembre 2013 et janvier 2014.

Ce long moment d’hésitation révèle sans doute la difficulté que nous avons eu à bien définir notre activité. Big Data, Open Data, Journalisme de données, Infographies, etc : nous étions souvents associés à ces termes, alors qu’aucun ne définit, selon nous, ce que nous faisons réellement.

Nos travaux prennent des formes différentes : nous réalisons aussi bien des applications de visualisation de données, que des dispositifs ambiants, des objets connectés, ou des dashboards métier. Notre approche est tout autant design que technologique : nous mettons ces deux dimensions au service des utilisateurs, avec la capacité technique de nous confronter à de gros volumes de données. Nous ne sommes ni éditeur de logiciel, ni agence, ni cabinet conseil, ni laboratoire de recherche, mais à la croisée de tout cela : un nouveau type de structure.

Comment incarner visuellement autant de paradoxes ?

En même temps que nous formalisions cette nouvelle façon de décrire notre métier, nous avons posé les fondements d’une nouvelle identité visuelle.

Notre ancien logo, témoin de notre appétit pour les données

Notre précédent logo avait fait son temps. Aux débuts de Dataveyes, en 2010, il nous avait permis de prendre pied sur notre marché en jouant sur un cliché Pie chart-Pacman. Il était simple, léger et sympathique : à l’image de notre jeune impétuosité à implanter la visualisation de données en France.

Trois ans plus tard, nous nous sentions prêts à nous lancer dans un logo qui témoigne de plus de maturité et explicite notre vision des Interactions humains-données.

Voici comment nous avons travaillé.

UNE IDENTITÉ DYNAMIQUE

Après de premières explorations graphiques, nous nous sommes unaniment dirigés vers la piste d’un logo génératif. C’est-à-dire un logo dont la forme n’est pas figée, mais s’auto-génère grâce à un algorithme et évolue en créant un motif. Peut-être est-ce parce que nous avions du mal à envisager notre identité comme quelque chose de statique, alors même que nous vivons au quotidien un apprentissage permanent.

Notre discipline, la visualisation de données, est récente, encore peu formatée : les méthodes, les techniques, les approches y sont en constante ré-invention. Notre métier est en pleine explosion, nous évoluons sur un marché qui découvre ses besoins et commence tout juste à les explorer.

Comment exprimer ce dynamisme sans rendre notre identité confuse pour autant ? L’idée d’un logo génératif nous apportait une réponse : il nous permettait de créer un symbole cohérent, un cadre, tout en conservant une infinité de variations. L’art génératif est d’ailleurs une discipline qui n’est pas si éloignée de la nôtre. Là où nous créons des interfaces alimentées par les données, l’art génératif fonde son approche créative sur les algorithmes.

Néanmoins, même si nous trouvions son esthétique captivante, nous n’étions pas à l’aise avec la dimension aléatoire de l’art génératif. Nous qui sommes habitués à mettre le design des données au service d’une meilleure compréhension de l’information, l’art génératif nous semblait assez pauvre sur le plan informationnel.

Notre métier consiste à raconter des histoires avec les données. Quoi de plus naturel pour nous que de chercher à raconter notre propre identité à partir de données ?

Plus qu’une identité générative, c’est une identité dynamique, liée à des données réelles, que nous recherchions.

UNE IDENTITÉ PORTÉE PAR LES DONNÉES

Même si de nombreux membres de notre équipe sont férus de quantified self, nous avons vite abandonné l’idée de suivre des données trop personnelles. Nous voulions centrer l’identité sur la façon dont nous travaillons en équipe.

Nous voyions là un des traits les plus caractéristiques de Dataveyes : notre équipe est composée de profils très différents : développeurs, designers, statisticiens, architectes de l’information, spécialistes de l’expérience utilisateur ou de l’éditorialisation des données. Tout au long des projets, nous associons nos différentes compétences pour maîtriser la complexité des données et inventer des expériences utilisateurs adéquates et étonnantes.

Nous sommes arrivés à la conclusion que la meilleure façon de visualiser Dataveyes serait de montrer la densité des interactions au sein de l’équipe.

Les bonnes données pour décrire cela étaient sous nos yeux. Depuis avril 2013, chaque membre de l’équipe rapporte chacune de ses tâches sur un outil de “time tracking” (Toggl) en précisant la nature de ce qu’il a fait, la durée, le projet, etc.

Il ne nous restait plus qu’à explorer ces données et à les rendre parlantes. Elles deviendraient ainsi les porte-paroles de la richesse de notre collaboration.

UN RÉVÉLATEUR DE NOTRE ORGANISATION

La visualisation de données devait ici nous servir de révélateur. À travers ce prisme visuel, les données décrivant notre travail quotidien prendraient une dimension plus symbolique et plus identitaire : une meilleure façon de réconcilier la réalité de notre organisation et son pouvoir d’évocation.

Notre outil de saisie de temps nous permet d’exporter nos données au format csv. Nous avons réalisé une première exploration pour mettre à jour les liens entre les membres de l’équipe, tels qu’ils apparaissent dans les tâches enregistrées sur l’outil de time tracking.

Un premier atelier d’exploration nous a permis d’échanger et de confronter nos appropriations des données par de premiers croquis.

Résultats d’une de nos séances d’explorations visuelles

La forme circulaire s’imposait naturellement : c’est la traduction visuelle de l’unité et de la cohésion du groupe.

Le cercle nous a servi de cadre pour organiser nos données. De leurs multiples variations, il a fait émerger un message fort et identitaire : celui d’une entreprise articulée par les interactions de son équipe.

Nous avons défini une méthodologie pour visualiser la notion de collaboration à partir de nos données.

  1. Tâches : sur une période d’une semaine, chaque membre de l’équipe effectue un certain nombre de tâches.
  2. Projets : chaque tâche correspond à un projet, ce qui se traduit par une couleur différente.
  3. Interactions : Nous relions ensuite les tâches réalisées par les différents membres de l’équipe pour un même projet. Les interactions au sein de l’équipe sont ainsi matérialisées par le fait de travailler ensemble ou en même temps sur un même projet : conception en groupe, programmation en binôme, design en binôme, échanges, etc. Chaque projet acquiert alors une forme unique, il devient un élément clef autour desquels se rassemblent les compétences et naissent les collaborations.
  4. Motifs : En répétant les précédentes étapes pour chaque projet, un motif se construit. Tous les projets, leurs formes complexes, s’entrecroisent comme pour dévoiler l’activité au sein d’un réseau neuronal.

Néammoins, la complexité des formes obtenues nous a fait toucher la limite des outils de design visuel. Illustrator (ou tout autre logiciel de dessin vectoriel) est trop contraignant pour manipuler des schémas aussi denses (environ 500 points pour les tâches couvrant 2 semaines, et 250 000 liaisons possibles entre chacun)

Le jeu de données test d’une semaine sur lequel nous travaillions présentait lui aussi des limites. Nous avions besoin d’aborder les données de façon plus globale, pour découvrir les bonnes et les mauvaises surprises que nous réservait un logo dynamique.

Nous avions besoin d’un prototype dynamique pour continuer à avancer.

AU CROISEMENT DU DESIGN ET DU DÉVELOPPEMENT

Comme souvent dans nos projets, la très étroite collaboration entre designers interactifs et développeurs créatifs nous a permis de construire un prototype adéquat pour donner vie aux données.
Par itérations successives entre design et développement, nous avons créé un outil sur mesure qui nous a libéré des contraintes des outils traditionnels et a nourrit notre processus créatif.

Le prototype nous a permis de préciser la gestion des échelles temporelles et de supprimer par exemple les périodes hors travail. Il nous a permis de consolider la forme circulaire issue de nos premières esquisses, symbole d’unité et de cohésion. Il nous a permis d’explorer le meilleur ratio entre l’épaisseur des lignes et la taille des bulles. Il nous a permis de dynamiser des variables telles que le diamètre intérieur/extérieur.

L’avantage majeur de ce prototype est sa méthode de rendu en SVG et Canvas :

  • Le SVG est le format de fichier idéal pour manipuler la visualisation à la fois techniquement (par le code) et graphiquement (via un outil de dessin vectoriel) : un vrai langage commun entre designer et développeur.
  • Le Canvas nous permet de visualiser un plus grand nombre de données avec moins de limites sur les performances d’affichage.

Nous avions réussi à apprivoiser nos données pour leur donner une forme et un sens. Mais nous craignions le côté froid et technique du logo qui commençait à se dessiner.

UN LOGO HUMAIN

Nous sommes revenus aux recherches graphiques. Pendant cette dernière phase, nous avons été particulièrement sensibles aux métaphores évoquant l’humain. Nous envisageons notre métier comme celui consistant à injecter de l’humain dans les données. Nous parlons pour cette raison d’interfaces humains-données.

Maîtriser la complexité pour lui donner une forme humaine : tel est notre objectif, pour ce logo, comme pour chacun de nos projets.

Face au “data deluge”, nous avons cherché un motif familier et rassurant comme celui de l’oeil, de l’iris. Un symbole qui résiste aux variations des données, et reste reconnaissable à travers le temps.

Ce motif introduit une dialectique subtile entre le tout et les parties : il englobe chaque membre de l’équipe, chaque tâche, chaque projet, dans un même univers symbolique.

UN LOGO-PATTERN

Le prototype a poursuivi son évolution en s’appropriant les dernières modifications graphiques. Branché dynamiquement aux données du service Toggl, il nous permet de générer à tout moment un nouveau logo Dataveyes.

Nous avons créé un logo souple et mouvant. Le motif principal reste le même, mais les fins détails sont chaque fois différents. C’est un logo-pattern : il reste cohérent à travers le temps et les évolutions de notre activité.

Il n’impose pas une idée unique, mais articule au contraire une multitude de fragments du quotidien pour former un tout consistant. Face à notre environnement mouvant, cette élasticité crée de la solidité, à l’image du Roseau de La Fontaine.

Il ne vous reste plus qu’à explorer par vous même cette visualisation.

Explorer la visualisation

UN LOGO VIVANT

Pour rendre ce logo plus expressif nous l’avons plusieurs fois animé.

Le logo-pattern devient ici organique, il évoque la façon dont la nature se nourrit elle même de complexité pour organiser le vivant.

Par expiration et contraction, il respire en canon avec la collaboration de l’équipe.

Sur notre site, nous traduisons visuellement la nouvelle définition de notre activité. La construction du logo devient alors la métaphore adaptée pour symboliser le lien entre Données et Humains, des premières particules abstraites jusqu’à cette iris symbolique.

CONCLUSION : DU LOGO À L’IDENTITÉ GLOBALE

Nous sommes parvenus à visualiser Dataveyes grâce à notre propre méthodologie, notre vision des données et de leur potentiel.

En matérialisant la multitude d’interactions qui composent l’équipe, ce logo crée la forme et l’unité de Dataveyes.

Le logo et son système graphique s’étendent à présent sur l’ensemble de la communication de Dataveyes, des cartes de visites aux livrables client, en passant par des affiches grands formats.

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