Entreprises d’assurance IA-First : des exemples spectaculaires venus de Chine

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3 min readJul 26, 2018

L’intelligence artificielle pour le business avance de plus en plus rapidement.

Elle avance doucement en France avec par exemple la mise en l’échelle de l’IA dans le secteur bancaire : la généralisation de chatbots basés sur IBM Watson au sein du Crédit Mutuel ou le déploiement d’analyseurs d’emails entrants dans les agences de la Société Générale sont des exemples notables. La cybersécurité est également un domaine où les capacités de l’IA commencent à être largement utilisées avec notamment le succès grandissant des offres du britannique Darktrace.

Si on regarde l’Asie, et notamment la Chine, les choses bougent beaucoup plus rapidement.

Le développement de l’IA y est sans complexe, bénéficiant d’une acceptation très large de la population. Une étude BETC publiée en janvier 2018 indique que la très grande majorité des consommateurs chinois voient l’IA de manière positive, contributive à la progression de l’humanité et libératrice des tâches répétitives. Cette acceptation est, il est vrai, bien aidée par le contexte particulier d’un appareil d’Etat qui favorise la collecte et l’utilisation sans garde-fous des données personnelles.

Le secteur chinois de l’assurance est dopé aux stéroïdes par l’IA

En Chine, les acteurs de l’assurance, nouveaux entrants ou acteurs historiques, utilisent les capacités de l’intelligence artificielle comme rarement ailleurs.

Prenons par exemple, Ping An, numéro un mondial de l’assurance, créé il y a 30 ans. Dans le domaine de l’assurance automobile, son service est d’une efficacité redoutable. Après un accident et en utilisant son smartphone, le conducteur assuré prend une photo de son véhicule. L’algorithme analyse la photo, compare les dégâts constatés avec une base de données d’accidents similaires et de montants des réparations. Dans les minutes qui suivent, et avant même que le véhicule quitte les lieux, l’assuré est déjà remboursé via un virement bancaire mobile.

Pour contrer d’éventuelles fraudes, l’application de Ping An utilise un analyseur de micro-expressions faciales pour détecter, dans le clignement des yeux, si l’assuré ment lors de sa déclaration vidéo du sinistre.

China Pacific Insurance (CPIC), troisième assureur chinois, s’appuie lui sur l’offre cloud IA de Huawei. Il a lancé en septembre 2017 Alpha InsurAdvisor, un bot personnalisé, auto-apprenant, permettant aux clients de connaître les risques associés à leurs profils et activités (concept du risk-defense). Les premiers résultats furent incroyables avec 2 millions d’interactions en 4 jours, sans aucune promotion publicitaire !

Pour accélérer le traitement des dossiers d’indemnisations, les clients photographient leurs factures à travers une application mobile. Le traitement automatique en reconnaissance de caractère (OCR) permet à la compagnie d’affecter automatiquement les pièces aux dossiers d’indemnisation et de constater une réduction de 50% de ses coûts de gestion.

Enfin, du côté des nouveaux entrants, ZhongAn’s, le premier assurance chinois pure player, adopte une stratégie de création d’une plateforme intégrée. En utilisant massivement des données collectées par elle-même ou à travers de nombreux partenaires, il se positionne en acteur global de la mobilité : vente de voiture avec possibilité de restitution du véhicule, financement, transport à la demande et véhicules connectés.

Qu’en retenir ?

Avec l’IA, nous sommes faces à une optimisation absolue du processus business de l’assureur dommages :

  • enregistrer des sinistres rapidement ;
  • valider la pertinence et le montant des indemnisations ;
  • identifier les fraudes potentielles ;
  • indemniser au plus vite le client qui est légitimement en attente d’un traitement rapide de son dossier.

Les assurances et mutuelles françaises devraient s’en inspirer parce qu’au fond, c’est une meilleure satisfaction client (front-office) et une meilleure efficacité des opérations (back-office) qui sont en jeux.

Si le chantier de transformation par l’IA semble trop compliqué pour les structures existantes (lourdeur du système d’information, difficultés prévisibles à la conduite du changement, mentalités inadaptées, impacts adverses sur les contrats existants..), alors il faut privilégier la construction d’une nouvelle offre, sous forme de spin-off.

Et vite, parce qu’à défaut, les disrupteurs européens, américains ou chinois, vont eux lancer sur nos marchés leurs assureurs IA-First. Pin An ayant indiqué par exemple que sa technologie de reconnaissance faciale, fiable à 98,8%, est désormais commercialisée auprès de sociétés tierces.

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