Intelligence artificielle et entreprise : un chien dans un jeu de quilles

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3 min readMay 2, 2018

L’établissement d’une stratégie d’intégration de l’intelligence artificielle dans l’entreprise bouscule les règles de gouvernance en place. Les membres du COMEX ne s’y sont pas trompés et il n’est pas rare de voir se dessiner une « troisième voie ». Retour d’expérience.

Je m’entretenais récemment avec le patron d’un grand média audiovisuel français qui m’interrogeait sur l’intelligence artificielle et sur la manière de l’intégrer dans sa société. Après avoir déploré la « jungle » des solutions d’IA, entre GAFA(MI) et start-up, le foisonnement des articles sur le sujet qui, il faut bien le dire, racontent tout et son contraire, il m’a posé la question suivante :

« pour l’IA, on appelle qui ? »

Après lui avoir répondu : « demain.ai, c’est pour cette raison que le cabinet a été créé », nous avons constaté ensemble à quelle point l’écosystème IA est, du point de vue de l’entreprise, désorganisé et opaque.

Qui fait quoi, où et comment ?

Combien ça coûte ?

Est-ce que cela fonctionne ?

Comment gérer le projet ? Qui doit le faire ?

Beaucoup de questions et des réponses à inventer. En effet, nous en sommes au tout début du phénomène. L’écosystème IA n’est pas encore tout à fait fédéré en France même si différentes initiatives tentent de réunir les troupes … à Paris.

Inutile de préciser que ce mouvement est totalement inexistant en Région où sont implantées de nombreuses Entreprises de Taille Intermédiaire — 250 à 5 000 salariés générant un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 milliard d’euros — qui ont pourtant un vif intérêt pour les solutions d’Intelligence Artificielle.

Le dirigeant éclairé qui choisira d’étudier l’implémentation de l’IA dans ses processus va rapidement se retrouver confronté à la problématique suivante : qui, au sein du COMEX, va piloter l’effort IA de l’entreprise et va s’assurer du respect des points d’étape de la roadmap IA.

Nous constatons plusieurs approches différentes mais, dans tous les cas, c’est un sujet d’importance.

Il est possible de distinguer, en simplifiant à l’extrême, trois grandes configurations adoptées par nos clients :

  • le cas de l’entreprise qui emploie plusieurs dizaines de milliers de salariés et au sein de laquelle le projet IA sort du COMEX.

Les membres du COMEX voient dans l’intelligence artificielle et son approche holistique une excellente opportunité pour se positionner sur un projet global qui va transformer profondément l’entreprise. Les luttes d’ego et de pouvoir vont généralement conduire le Directeur général à choisir une gouvernance autour d’un chef de projet interne (Directeur de business unit par exemple).

  • le cas de l’entreprise qui emploie plusieurs milliers de salariés au sein de laquelle le projet IA sera piloté par le Directeur général lui-même (ou plus généralement sera pilotée et coordonnée par la Direction des Ressources Humaines).

L’intégration de l’IA est un sujet de transformation de l’entreprise et l’implication de la DRH nous semble particulièrement pertinente.

  • le cas de la grosse PME (à partir de 200 salariés) dans laquelle l’impulsion est donnée par le Président-Directeur général et le pilotage est délégué au Directeur général adjoint ou bien à un autre membre du COMEX qui aura la responsabilité de coordonner les travaux et de tenir les autres membres informés des avancés du projet.

La gouvernance d’un projet d’intégration des solutions d’intelligence artificielle dans l’entreprise devient rapidement un enjeu pour les membres du Comex, tant son empreinte sur l’avenir est importante.

C’est pour cette raison que nous recommandons une approche pragmatique, transparente et opérationnelle qui nous semble représenter le meilleur moyen de réaliser une intégration efficace et acceptée de l’IA.

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Pure-Player de l’IA, orienté business — Conseil, Accompagnement et Formation — Paris