Avant de devenir UX Designer Junior ! Retour d’expérience.

Steven Berquez
Design UX — Francophone
7 min readMar 20, 2019

L’objectif d’un stage de fin d’étude est de s’immerger dans le monde professionnel afin d’avoir une transition douce des bancs de l’école au bureau.
C’est également le moment de montrer les dents et de prouver que vous pouvez être bien plus qu’un “noob”. C’est pendant ma dernière année d’étude que j’ai entrevu le monde professionnel et c’est ici que l’histoire commence.

Mon stage de fin d’études

Qui dit changement de contexte, dit aussi plein de nouvelles choses : une nouvelle routine s’est mise en place avec un nouveau trajet le matin, un nouveau lieu de travail, du nouveau matériel, un nouveau logiciel (Adobe XD) et de nouveaux collaborateurs et collaboratrices.

Je n’ai plus de professeurs pour me guider, aucun horaire variable et des projets concrets. Lors de ce premier stage j’ai appris bien plus qu’à utiliser un nouveau logiciel ou répondre à des contraintes de temps et/ou de budget.
J’ai appris à m’adapter à plein de nouveautés, et j’ai dû clairement sortir de ma zone de confort !

Mes designs d’interface étaient réalisés sur Photoshop, l’outil le moins adapté à la création d’interface ou autres représentations graphiques de workflows (avis purement personnel). Mon maître de stage m’a donc initié à Adobe XD. Mon premier réflexe a été de chercher des tutoriels sur YouTube. C’est une source intarissable de partage et connaissance qui me permet d’être autonome dans mon apprentissage. Puis après quelques brouillons, j’ai rapidement maîtrisé l’outil. L’avantage de nos logiciels dans le design est qu’ils se ressemblent tous et il suffit d’un petit peu de pratique pour connaître les grandes lignes du logiciel et effectivement faire son travail.

Je me suis rendu compte également de mon manque de références…

Mon maître de stage m’a donné une source que j’utilise encore aujourd’hui en cas de question : “Design d’Expérience Utilisateur” par Sylvie Daumal.

Dès que j’ai une zone d’ombre je cherche dans les livres, les articles ou les vidéos conférences sur internet.

Photo by Dakota Corbin on Unsplash

Voici quelques livres que j’aurais aimé connaître avant d’attaquer un stage et mon premier boulot :

Méthodes de design UX par Carine Lallemand avec Guillaume Gronier

En parlant de zones d’ombres, j’ai travaillé sur divers projets : carte de vœux, animation de SVG et design d’une application. Ces projets m’ont apporté une certaine méthodologie : j’ai appris à structurer et prioriser mon travail du plus urgent au moins urgent.

Malheureusement, je n’ai vu qu’une partie du processus utilisé dans cette agence, car mon stage n’a duré que 3 mois. J’ai donc cherché moi-même un design process qui conviendrait à mon projet de fin d’étude : Recherche (comparaison, user-feedback), Wireframe (prototype testable), création d’écrans, développement back/front-end et rendu pour présentation. Voilà le process utilisé pour créer mon réseau social pour triathlète, sujet de fin d’étude que j’avais choisi.

Depuis le stage et la fin de mes études, mon processus à bien évolué. En même temps, il a fallu que j’apprenne à collaborer avec différents modèles d’équipe.

Photo by Oliver Roos on Unsplash

Un choix à faire avant le monde professionnel

J’ai dû prendre une décision qui a drastiquement changé ma vie… On est seul maître de ses décisions et je pense que cette partie est importante à partager avec vous.

Jeune passionné par le monde de l’UX, je ne voulais qu’une chose, apprendre encore et toujours plus sur l’expérience utilisateur ! Je me suis donc lancé dans un concours pour entrer en Master Stratégie Digital avec spécialisation UX Design. L’école était loin de chez moi et en alternance, je voulais devenir autonome financièrement et sortir de ma zone de confort.

Après un voyage et beaucoup de recherches, les semaines passent et les nouvelles arrivent plus ou moins dans cet ordre : l’appartement que je visais ne sera jamais acheté, car la banque refuse le crédit. Hélas, l’agence web pour laquelle j’avais une ouverture refuse mon profil : la couleur ne plaisait pas dans la maquette qu’ils m’avaient demandé de réaliser (it’s not a joke…)

À ce moment-là, le moral prend un coup, mais je ne perds pas espoir et je continue d’envoyer des CV pour trouver mon alternance.
En parallèle, je postule chez Maltem Consulting Group au Luxembourg pour tenter d’avoir un plan B. Je reçois une réponse rapidement et je passe les premiers entretiens. Le mois de septembre approche et avec des amis nous avions prévu une semaine de détente au Portugal. Une maison, des amis, des soirées, un bon mélange pour remonter le moral de quelqu’un qui se sentait un peu perdu.

Mardi matin je reçois un appel d’une entreprise de Toulouse qui me propose une alternance et un CDI. Par la suite, Maltem m’annonce également vouloir me recruter au sein de leur web studio.
Je me retrouve confronté à deux possibilités : partir dans le sud pour faire mon alternance et sauter sur l’occasion d’entrer dans le monde du travail ou acquérir de l’expérience sur le terrain et en finir avec les études.

Comme dit précédemment, on est seul maître de ses décisions, j’ai donc fait mon choix, en prenant conscience que j’avais un sacré privilège d’avoir plusieurs options qui se présentées à moi, après ce lot de mauvaises nouvelles.

Photo by Ben White on Unsplash

Maltem Consulting Group

“Pourquoi Maltem et pas l’alternance ?”

En dehors de mes choix personnels comme la famille et les amis. J’ai préféré Maltem, car cela m’offrait pas mal d’avantages, à commencer par acquérir de l’expérience sur le terrain. L’agence s’est développée dans de nombreux endroits dans le monde et j’ai beaucoup aimé leur implication dans l’humanitaire, avec des actions concrètes de leur part.

J’ai commencé le 7 janvier 2019 et depuis ce jour, j’ai appris énormément.
Le contact avec l’équipe et mon mentor se fait rapidement et naturellement. Je travaille avec 4 développeurs qui se chargent du back-end/front-end et mon mentor. Grâce à ce mentorat, j’apprends de ses références, ses créations, il me guide en cas de doute et m’aide à trouver de nouveaux ateliers.

Le premier job

Arrivé dans la boite, on me lance sur un projet en interne et il a fallu que je trouve un design process bien plus détaillé que celui que j’avais à ma sortie de stage. Je vous propose une petite ressource qui m’a servi pour me guider dans ce nouveau challenge: https://uxchecklist.github.io/

Sur base de cette checklist, j’ai pu visualiser certaines tâches, prendre connaissance d’autres que je n’imaginais pas et mettre en place un processus efficace.

J’ai dû apprendre un nouveau logiciel de design également, ma licence Adobe ayant expiré. On m’a invité à utiliser Sketch, mais aujourd’hui je ne jure que par Figma, car il est plus fluide et bien plus simple pour la collaboration.

Que se soit de nouvelles méthodes de travail comme le sprint, le hackathon (propre à l’organisation du client) ou encore, organiser/animer des ateliers, faire des crazy-eight, du shadowing, augmenter mes connaissances en ergonomie, en design pattern, connaître de nouveaux termes techniques propres aux domaines des clients et utilisateurs finaux…
L’UX est un milieu passionnant — sûrement de passionnés — et il faut avoir envie d’apprendre, car comme disait Socrate “Je sais que je ne sais rien” et souvent bien vrai lorsqu’un designer s’attelle à découvrir de nouveaux utilisateurs dans un domaine particulier.

En conclusion de cette expérience

De cette expérience, j’ai appris à m’adapter, aux outils, aux méthodes, à prendre le taureau par les cornes et à ne pas avoir peur de l’échec.

Je suis passé d’une école à un stage en agence, puis à une agence de consulting avec beaucoup de collaboratrices et collaborateurs et aujourd’hui me voilà à travailler directement chez un client final depuis quelques temps déjà.

Mon design process a évolué, mon vocabulaire, mes connaissances, mes références, mon investissement dans chaque projet et le plus intéressant : mon mindset.

Avoir un ou une mentor est un gros point fort. Cela permet d’avoir un œil extérieur sur les projets et favorise l’itération. C’est une douce transition afin de vaincre sa peur de l’erreur et il peut apporter beaucoup grâce à son expérience.

Enfin, j’ai quelques conseils à partager avant d’entrer dans le monde du travail qui vous serviront sûrement :

  • Dialoguer avec d’autres UX Designer (en participant à des meetups),
  • Chercher un maximum de références,
  • Consulter des articles ou livres qui touchent de près ou de loin à l’UX Design,
  • Connaître des ateliers et leurs utilisations même si vous ne les mettez pas en pratique immédiatement (voir dans les références de livres citées),
  • Être curieuses et curieux dans tous les domaines où l’expérience design est appliquée (en dehors des écrans et des interfaces)
  • Se renseigner sur certaines notions comme la méthode “agile” et son vocabulaire (Scrum master, product owner, les notions de User Stories etc…)

“ Si je sais que je ne sais rien, alors j’ai envie de savoir, alors je suis curieux, alors j’écoute, alors je questionne, alors je m’étonne ”— Charles Pépin

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