Concevoir des bots : un usage contextualisé des langages de programmation au service des compétences scolaires et des enseignements littéraires

Franck Bodin
Digital Praxis
Published in
2 min readJun 17, 2018

Après une rencontre avec Antoine Courtin à l’Atelier Canopé 94 en juin 2017, j’ai pu rencontrer son extension numérique : le #BotInfoCom. Ce robot produit de courts messages sur Twitter. De manière aléatoire, il invente des titres de conférences en mixant les mots clés des problématiques liées à la recherche en info-com avec des noms de chercheurs et de penseurs influents sur la question. Le résultat est tour à tour étonnant, jubilatoire, voir brillant d’inventivité. La démarche, elle, est pour le moins stimulante pour qui s’intéresse à la contextualisation des apprentissages du code et au nécessaire décloisonnement d’un travail généralement réduit au champ des sciences ou des mathématiques.

En février dernier, l’idée m’est venue de travailler un univers fictionnel en m’inspirant de l’approche proposée par Antoine Courtin. Quelques obsessions toutes personnelles m’ont conduit à explorer l’oeuvre centrale du grand David Lynch : Twin Peaks.

Les chutes de Snoqualmie et la Salish Lodge & Spa (« Hôtel du Grand-Nord » dans la série télévisée) constituent un des paysages récurrents de la série. Par Meher Anand Kasam — Travail personnel

Bien plus encore qu’une oeuvre de pop-culture, le travail romanesque des auteurs au programme peut être revisité, remixé par des élèves aux commandes d’un bot. Le corpus littéraire travaillé à l’École se prête facilement à la démarche. À cela deux conditions :

  • comprendre et construire le code succeptible de générer les messages.
  • dominer une oeuvre littéraire, un courant, une école afin d’en produire une relecture.

Depuis bientôt 6 mois le #LynchBot propose quotidiennement son interprétation du lynchland. Quelques enseignants l’on repéré et certains parmi eux fomentent déjà leur propre robot écrivain. On parle par exemple d’un #DurasBot.

Les approches oulipiennes et poétiques se prêtent également à ce type de re-créations numériques : Les oeuvres de Queneau, Pérec sont parfaitement indiquées pour donner naissance à l’une de ces machines à écrire numériques. Il est possible d’imaginer également des robots propulseurs de haïkus, voir des bots qui ré-écrivent dialogues et poèmes en s’inspirant des démarches de collages, de cut-ups utilisées chez certains écrivains. Le terrain de jeu est à la démesure du domaine public et de la créativité.

Afin d’outiller les auteurs de bots, j’ai proposé il y a quelques temps déjà un thread sur Twitter qui décrit toutes les étapes de la création du #LynchBot. En voici une recomposition. Si la lecture de cette contribution vous conduisait à donner naissance à un #BotLitteraire… surtout, surtout… partagez !

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