Freelances : Les nouveaux Sublimes ou l’ère de l’hyper-spécialisation.

Arthur KATZ
DigitalVillage
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4 min readOct 17, 2016

À la fin du Second Empire, on qualifiait de “Sublimes” une poignée d’ouvriers émancipés qui étaient maîtres de leur mobilité et de leurs engagements. Grâce à leurs qualifications ils n’admettaient de travailler que pour une durée qu’ils fixaient eux-mêmes et ils choisissaient leur patron…

Les Freelances sont-ils donc les nouveaux Sublimes ? Ou comment les Freelances peuvent-ils devenir libre de ne travailler que pour une durée qu’ils fixent eux-mêmes en choisissant leur patron. Dans une ère ou le CDI est la norme et la hiérarchisation héritée du modèle industriel est encore très pyramidale, comment ces mercenaires de l’économie digitale peuvent-ils trouver leur place ?

De mon point de vue afin de pouvoir réussir professionnellement les Freelances n’ont qu’une seule option : l’HYPER-SPÉCIALISATION. Décomposons ensemble les raisons qui peuvent pousser les entreprises traditionnelles d’exiger de leurs employés une polyvalence et une adaptabilité importante:
- Les spécialistes ont rarement assez de travail - au seins de petites et moyennes entreprises - dans leur spécialité pour se concentrer sur celle-ci et celle-ci seulement. Prenons pour exemple mon activité de Freelance : l’intégration de newsletters. Très rares sont les agences webs qui ont une demande suffisamment importante en newsletter pour occuper un employé à plein temps.
- Les procédures de licenciements sont longues, coûteuses et complexes. Ainsi si un jour une spécialité venait à disparaitre -comme le célèbre exemple du Flash- il faudrait recycler en interne ces employés spécialisés ce qui peut s’avérer compliqué...
- Lors de leurs recrutements les sociétés françaises se basent sur les expériences passées et les diplômes or les Français suivent majoritairement des formations très généralistes. Dès lors comment exiger d’un futur employé qu’il soit hyper-spécialiste si il a été formé pour devenir polyvalent ?

L’hyper-spécialisation additionnée à la possibilité d’avoir de nombreux employeurs en simultané permet donc à ces nouveaux Sublimes de répondre à des besoins pour lesquels les entreprises traditionnelles n’arrivent plus fournir une prestation de très haute qualité.

On comprend aisément que le point de la connaissance est la clé de cette liberté chez les Sublimes. Alors que la connaissance et sa distribution sont en train de vivre une révolution grâce aux nouvelles technologies nous pouvons nous demander légitimement si nous pouvons tous devenir des Sublimes. La connaissance, ce n’est pas forcément l’éducation, mais d’abord l’accès au contenu. Et internet a profondément changé cet accès au contenu, prenons l’exemple le plus bateau de cette révolution sans précédents : les 29 millions d’articles sur Wikipédia dans 280 langues par un demi-milliard de contributeurs.

« La règle de 10 000 heures » énonce qu’il faut 10 000 heures de pratique pour atteindre le niveau de maîtrise associé à un expert de classe mondiale et ce dans n’importe quel domaine.

Toutes les ressources sont disponibles pour faire de vous un expert hyper-spécialisé. La recette du succès d’un freelance n’est donc qu’une question de temps et de persévérance (voir d’obstination dans certains cas).

Dans le débat français, on retient un pouvoir protecteur du diplôme, mais il ne faut pas en rester là, les diplômes ne sont pas une rente. L’obsolescence des compétences nous guette tous, les freelances doivent mettre à jour leurs connaissances toute leur vie professionnelle, ce besoin n’est pas uniquement technologique car les médecins et les avocats en font autant.
Aucun Freelance ne vit d’ailleurs son diplôme comme une rente et pour cause personne n’embauche un freelance pour son diplôme mais pour sa capacité à fournir une travail de très haute qualité avec un temps de mise en route minime.

C’est pour cette raison que le coût ressenti d’un bon Freelance peut paraître élevé mais les entreprises sous-estiment souvent le coût d’un employés moyens en CDI. Bénéficier des meilleurs ressources pour un temps donné en gardant un niveau de motivation élevé est une chance exceptionnelle. Surtout connaissant tous les problèmes de motivation et de recherche d’une raison de vivre plus que d’un travail liés à l’arrivée de la génération Y sur le marché du travail.
Dès lors il n’est pas normal que certains Freelances soit plus chers que des petites ou moyennes entreprises de services et beaucoup plus chers qu’un employé.

Et vous êtes vous plutôt un couteau suisse ou un nouveau Sublime ?

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Arthur KATZ
DigitalVillage

Consultant Email Marketing & Email Transactionnel, Freelance, Business Angel, Digital Nomad 🌎