Ecoresponsabilité et blockbuster : Avatar 2 peut il servir d’exemple ?

Thedinovox
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4 min readDec 28, 2022

Comment un film mettant en lumière la nécessité de protéger son environnement peut-il être crédible sachant que l’industrie du cinéma pèse plusieurs gigatonnes de CO₂ ?

Le film AVATAR 2, La voie de l’eau, deuxième épisode de la saga éponyme entamée en 2009 par James Cameron a déjà rapporté plus de 900 millions de dollars au box-office mondial en à peine une dizaine de jours. Ce faisant, il est d’ores et déjà le film le plus lucratif depuis des années.

Souvenez-vous, Avatar 1 nous présentait les Na’vis, peuple de la planète Pandora, vivant en harmonie, en symbiose avec leur environnement. Cet équilibre était mis en défaut par l’invasion des Humains, cherchant à exploiter un minerai présent sur Pandora, afin de résoudre la crise énergétique sur Terre : l’unobtanium.

Le décor était planté, et on comprenait tout de suite le point de vue du réalisateur : un parallèle immédiat avec ce que l’on vit aujourd’hui sur Terre, aujourd’hui plus encore, 13 ans après la première diffusion du film !

Aujourd’hui, l’Homme n’hésite plus: détruire des écosystèmes, mettre en péril des espèces endémiques. Et cela se passe aussi en France, et dans ses outremer, comme en Nouvelle-Calédonie par exemple.

Sur ce territoire du Pacifique sud, occupé par une vie naturelle endémique à plus de 80% (autrement dit qu’on ne retrouve nul par ailleurs), des industriels exploitent les terres pour extraire du Nickel, composant naturel indispensable dans la fabrication… de batteries ou de panneaux solaires.

Avec Avatar 2 La voie de l’eau, James Cameron met en lumière l’exode: l’exode pour se protéger des autres. Nouveau parallèle avec la planète Terre ? Assurément oui ! À cause de l’activité humaine, beaucoup d’espèces animales sont contraintes de migrer, de trouver d'autres terres, et parfois même de se rendre dans des milieux hostiles !

Si les deux films ont leur identité propre, ils dénoncent ouvertement les dommages provoqués par l’activité humaine.

Mais alors, au-delà du message fort du métrage, James Cameron s’est-il lui-même appliqué des règles de sobriété énergétique et d’éco-responsabilité ? Et au final, qu'en est il de l’impact environnemental de ce blockbuster hollywoodien ?

Dans la vraie vie, l’équipe de production est-elle du côté des Humains ou des Na’vis ?

Na’vi-pocrite avec la protection de l’environnement ?

Pour commencer, Manhattan Beach, le studio principal de tournage et de production a été entièrement équipé de panneaux solaires. Cela a donc été bénéfique pour la production d’AVATAR, mais aussi pour toutes les prochaines productions !

Ces panneaux ont été installés il y a 10 ans, à la suite d’AVATAR 1. L’équipe de James Cameron a, en effet, fait l’objet de critiques sur l’absence de considération de l’impact qu’avait la production d’un film sur l’environnement. Le réalisateur s’est donc remis en question est a décidé de produire AVATAR 2 en tentant d’être au maximum cohérent avec le message du film.

Autre fait marquant, l’ensemble des repas proposés dans les studios aux équipes étaient 100 % végans. James a réuni ses 130 collaborateurs et a déclaré : « Nous devons vivre nos vies, en tant que personnes travaillant sur ces films, en cohérence avec le message des films ».

On peut également souligner que James Cameron utilise depuis plusieurs productions maintenant, des drones plutôt que des hélicoptères pour les scènes aériennes. Plutôt ingénieux pour réduire la facture carbone !

Fort de ces constats, on ne peut pas nier que James Cameron a voulu faire « moins pire » qu’un film classique. Mais peut on dire cela pour toute la vie du film ?

La promotion du film, un pic plus grand que les abysses !

Bien qu’équipé de panneaux solaires, le Manhattan Beach abrite un bassin artificiel, spécialement conçu pour le film : 36 m de long, 18 de large et 9 de profondeur. Était-il vraiment nécessaire de le construire ? N’y avait-il pas un autre bassin à Hollywood ? Au hasard, les bassins du film Titanic par exemple ?

Ensuite, le projet est dans les tuyaux depuis plus de 10 ans, des logiciels ont été développés spécifiquement pour ce film, l’ensemble a été tourné avec des caméras 3D. Le film est tourné en relief et en haute fréquence (HDR), soit à quarante-huit images par secondes, contre les vingt-quatre habituelles. Donc 2 fois plus d’impact et de consommation de data qu’un film classique.

Au final, des quantités astronomiques de données / images / vidéos, émettrices de CO2. Sympa pour les yeux, mais néfaste pour la planète !

Enfin, s’il ne fallait retenir qu’un seul évènement lié au film: le spectacle de dauphins dans un parc exploitant les animaux lors de la tournée promotionnelle au Japon. Comme le déclare l’association C’est Assez, sur Twitter:

« Comment l’équipe du film a-t-elle pu donner son accord pour faire la promo du film à l’Aqua Park Shinagawa au Japon, pays tristement connu pour ses captures et massacres annuels de cétacés ? »

Alors ? #Graou ou pas #Graou ce film ?

Il est bien difficile de qualifier une superproduction américaine d’écolo et AVATAR 2 n’échappe pas à ce constat. Cependant, on ne peut nier que James Cameron a su démontrer qu’il était possible, à son échelle, de faire un peu mieux que la super production précédente. Petit à petit, on peut économiser quelques tonnes de CO₂, et mis bout à bout, cela pourrait faire une différence.

La prochaine étape serait de raisonner sur l’ensemble du cycle de vie d’un film: depuis son écriture, jusqu’à sa promotion.

#Graou4thePlanet

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