Lors de la table ronde animée par Laura Winn (au centre), ex directrice de l’Atelier, centre de ressources régional de l’economie sociale et solidaire.

L’entrepreneuriat citoyen au sein d’une Coopérative d’Activité et d’Emploi

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Tous entrepreneurs ! Voilà un mot d’ordre que l’on assène régulièrement comme réponse à la crise de l’emploi. Mais tous Entrepreneur-Salarié-Associé vous l’entendez souvent ?

Pas vraiment n’est ce pas ? Et cela n’est guère étonnant lorsque l’on sait que ce statut un peu particulier, propre aux membres des Coopératives d’Activité et d’Emploi vient tout juste de bénéficier d’une reconnaissance légale via la dernière loi sur l’économie sociale et solidaire.

Ce lundi 11 avril, les coopératives culturelles CLARA & CLARABis fêtaient pourtant leurs 10 ans d’existence lors de leur conférence annuelle à l’Hôtel de Ville de Paris. L’occasion de communiquer par l’intermédiaire de 8 entrepreneurs du collectif et d’une table ronde autour d’un thème particulièrement choisi pour l’occasion : l’engagement citoyen qui se lie à ce fameux statut d’entrepreneur salarié.

Mais d’abord cela veut dire quoi Entrepreneur-Salarié ?

Cela veut tout simplement dire que l’on intègre un collectif pour développer son activité économique singulière et que l’on mutualise ainsi les aspects juridiques, comptables et administratifs, tout en étant salarié et associé de la coopérative.

Cela veut dire également que l’on trouve des compétences complémentaires avec lesquelles coopérer pour entreprendre plus puissamment et que l’on bénéficie d’un accompagnement dédié par rapport à son projet de départ. Pour Nathalie Rondeaux qui ouvre la conférence avec son expérience de créatrice d’agence audiovisuelle (JUNA, dédiée à la fluidification des process de communication interne aux entreprises) ce n’est rien de moins que l’entreprise de demain.

La CAE en somme c’est un peu un laboratoire de démocratie où l’on accélère le temps de développement de son activité en bénéficiant des synergies de groupe et de l’intelligence collective qui s’y exprime. Ce qui permet de réagir comme une grosse agence pour Dorianne Wotton qui y a ainsi monté L:ED, un Laboratoire d’Expérienciation Digitale avec de nombreux savoir-faire issus du numérique, pour plus de productivité et d’inventivité.

C’est aussi un endroit où prendre le temps et les moyens d’incuber des solutions originales et innovantes liées à la culture ; c’est le cas du projet du Joueur de Flûte que vient défendre Florian Cousin, qui sort des traditionnels schémas de subvention et propose aux collectivités rurales des concerts clé en main afin de valoriser leur patrimoine, ou celui d’ESOPA Productions de Christine Milleron qui vise à favoriser la capacitation, le débat démocratique et le lien social dans la cité à travers la médiation culturelle.

La forme de la CAE permet ainsi à ces porteurs de projet d’investir plusieurs directions au sein de leur entrepreneuriat, ce que l’on pourrait apparenter à de la recherche et du développement dans le cadre d’une entreprise classique. Pour Christophe Guillemin c’est l’occasion d’exprimer ses valeurs et plusieurs facettes de son individualité à travers ses activités de consultant en formation et de musicien au sein de sa formation rock Volutes.

Bien utile à une époque où nous sommes de plus en plus tentés d’entreprendre plusieurs projets en parallèle pour nous épanouir pleinement.

Il reste bien évidemment encore un peu de chemin à faire pour profiter pleinement du potentiel des individualités conjointes, mais à l’heure de Nuit Debout et de la remise en question des notions d’emplois et de salariat, la forme de la CAE souligne une forme de possible organisationnel qui mérite que l’on y regarde vraiment de plus près.

Lors de la table ronde d’ailleurs, Charlotte Dudignac du réseau Coopérer pour Entreprendre rappelle à toute fin utile l’impact économique des coopératives d’activité via une étude conduite par Artenreel et mesurant le sacro-saint retour sur investissement pour les collectivités : 1 euro versé génère ainsi 5 euros de valeur créé par la coopérative !

Article publié originellement par Lucie Granger, co-fondatrice de Disruptive Factory sur www.linkedin.com le 14 avril 2016.

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