Marie-Christine Levet
Educapital
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3 min readDec 20, 2017

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L’Edtech Française, une Priorité Politique et Sociétale

En 1990, le World Wild Web est annoncé.

En près de 30 ans, la digitalisation a disrupté, avec la puissance irrépressible d’un tsunami, des pans entiers de l’économie, faisant naitre de nouveaux champions capables de changer les règles. Seule l’école de la République n’a pas changé depuis Jules Ferry, sauf la couleur du tableau noir qui est devenu blanc : seulement 3 % du secteur de l’éducation est digitalisé.

Pourtant, 60% des élèves de primaire feront demain un métier qui n’a pas encore été inventé, alors même que 50% des emplois seront transformés ou supprimés, dans les années à venir.

Face à l’accélération de la mutation et de l’obsolescence des compétences, il va falloir « apprendre à apprendre « et « surtout apprendre tout au long de sa vie ». Chacun alternera périodes de formation initiale, de salariat, d’entrepreneuriat, et d’auto-formation, pour favoriser son employabilité.

La France dégringole dans le classement Pisa. Près de 100 000 enfants décrochent chaque année du système scolaire.

Il y a urgence à agir pour que l’école forme mieux aux compétences requises par la société du 21ème siècle, à savoir la créativité, la pensée critique, le travail collaboratif et le droit à l’essai-erreur.

Comment faire ?

Un élève passe en moyenne 1500 heures par an devant des écrans, contre 900 heures en classe : un fossé s’est déjà creusé. Pour réconcilier rapidement les deux mondes, nous devons utiliser les avancées de l’intelligence artificielle, des sciences cognitives, du big data, des plateformes de partage, pour permettre une éducation de qualité, globale, accessible à tous, collaborative, fondée sur le partage d’expérience, individualisée, qui s’adapte aux besoins, aux acquis et aux désirs de chacun.

Aujourd’hui les enjeux de l’éducation digitale sont vitaux : Plus de 7 milliards $ ont été investis depuis 2015 dans l’edtech, dont 90% aux USA et en Chine. La Chine qui annonce 30 milliards d’investissements dans les start-ups de l’edtech d’ici 2020.

En France, c’est maintenant qu’il faut agir pour ne pas laisser l’éducation de nos enfants à des géants venus d’ailleurs.

C‘est l’engagement que j’ai pris en créant Educapital, le premier fonds d’investissement européen dédié au secteur de l’éducation et de la formation. Notre objectif est de faire émerger les champions français de l’edtech, en construisant une plateforme d’investissements responsables dans l’éducation.

Nous voulons donner les moyens à des jeunes entreprises innovantes, qui osent disrupter les codes, de se développer pour coopérer avec les responsables de la formation, les chefs d’établissement et les professeurs.

Ce n’est pas le digital pour le digital, mais le digital au service de l’humain, que les investisseurs qui nous soutiennent veulent promouvoir avec nous.

Nos valeurs sont celles d’une éducation de la liberté, la liberté de choisir, de pouvoir se construire, une éducation de l’égalité, de l’inclusion géographique et sociale, de l’égalité des moyens et des chances. Nous croyons en une éducation de qualité qui redonne confiance en l’école.

La présence de Jean-Michel Blanquer et de Mounir Mahjoubi au lancement d’Educapital, a été un signal fort pour tout l’écosystème de l’éducation innovante, l’annonce d’une coopération public privée exemplaire pour gagner très vite la bataille de l’éducation.

Tribune publiée sur l’Opinion

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Marie-Christine Levet
Educapital

Web entrepreneur since 1997, vc since 2009, founding partner of Educapital, first european vc dedicated to edtech.