Equation fondamentale du bonheur à destination du prolétariat

Amar Lakel
L’économie du bonheur
9 min readOct 11, 2014

L’argent ne fait pas le bonheur, assurément mais le manque d’argent fait tout assurément le malheur. J’ai voulu commencer la question du bonheur par celle de capital car c’est bien souvent celle qui est la bien moins maîtrisée. Or pour qui connait la pyramide de Maslow, l’économie financière est la base préalable à tout engagement dans la voie du bonheur. J’ai voulu utiliser un discours rationnel car la pensée poétique et analogique est l’outil des faibles d’esprits et des masses. L’imaginaire est un stade primitif de logique qui maintient le lecteur dans un contrat d’adhésion aliénant. Seul la raison et la logique permet la distanciation critique donnant avénement à un sujet libre. Alors c’est pour cela que je m’engage dans la mise à jour de l’équation du bonheur quotidien. Une sorte de savoir vivre de ma banalité qui, dans nos sociétés complexes, est devenu un secret oublié et bien enfouie que personne n’a intérêt à exhumer. Attention, la véritable équation est un peu lourde à digérer alors je vais tenter de la rendre lisible sur le web (en d’autre temps j’enf erai sans doute un bouquin mais quand…). Cette équation s’adresse aux prolos (nous, les 95%) et ne s’applique pas aux capitalistes qui ont une toute autre logique de production (qu’ils maîtrisent bien souvent).

Un premier préambule est nécessaire. Notre vie est pathétique. Nous avons à peu près 50 ans de vie active (retraite comprise, cette dernière ne durant que 5 à 10 ans désormais). Notre salaire moyen durant notre carrière de prolos sera en 1000 et 2000 euros (pour 85% d’entre nous). Avec une fourchette haute, on aura gagné entre 600 000 euros et 1 500 000 euros dans toute une vie de labeur (pour ceux qui auront une carrière impeccable[ça en fait des si !]). Dans le meilleur des scénarios, des cacahuètes. Seuls 50% d’entre nous auront réussi à constituer un capital de 140 000 euros en moyenne à la fin de leur vie(tout est dans l’INSEE, je vous laisse chercher). Où est passé tout le reste ? Dans la reproduction nécessaire de notre force de travail (la survie) pour 40%, et pour 40% en prélèvement fiscal et pour 20% en consommation moderne. Et ce évidement pour ceux qui ont une carrière sans accroche, sans accident, sans maladie ni dépression… en faite pour très peu de monde. Même la carrière idéale que l’on vous promet et qui sera réservée à peu de gens laisse très peu de marge.

Donc concentrons-nous un peu sur la gestion de ce qui n’est après tout qu’une circulation du capital au capital. La voilà (mais il n’est pas exclu qu’un jour je vous en donne la version absolue) cette équation :

La loi des revenus du prolétariat : l’actif

[(C+T)-(Ch+Ta+Am+Acc+In)]*(D/O)= Ul

(C) pour Capital : C’est à dire l’ensemble des ressources disponibles pour investir dans un process de production et de génération de valeur. On verra que ce capital est complexe et qu’il est lui même l’objet d’un process de dépérissement (dit Amortissement) et de régénération (dit Investissement), qu’il se distingue en capital naturel (mon corps), capital matériel (Moyens de production et réserves financières) et capital immatériel (compétences cognitifs, relations sociales, capital de marques). Que ces types de capitaux ont une vitesse de dépérissement et une vitesse de régénération assez différentiée ce qui est la base de la prise de risque entreprenarial.

(T) pour Travail : Le processus de transformation ou autrement d’in-formation du capital pour lui donner une forme à plus haute valeur sur le marché des échanges. Et notamment l’échange fondamental avec soi et ses besoin. Son unité est le temps de travail. Cette différence est véritablement un processus de conversion du capital sous une autre forme de capital dans une suite de fonction. Le capital de vie ne doit pas être confondu avec la vie corporel qui est à ranger dans les capitaux matériels. Le capital de vie est le temps de travail, quelque chose plus proche de l’énergie vitale. Savez vous que le charbon et le diamant sont exactement la même matière. C’est l’architecture des atomes de carbone qui en fait la différence : en fait la forme. Imaginez maintenant que vous ayez le tour de main pour transformer le charbon en diamant. Pourquoi deviendriez-vous très riche ? Parce que vous investiriez du temps de travail dans le capital en votre possession pour lui faire changer de forme. De préférence vers une forme qui puisse avoir une valeur plus grande dans le marché des transactions.

(C[Cn+Cm+Ci]*T) : Valeur Ajoutée d’Actif

Le capital peut être mis en Capital de réserve (ou dormant) ou être un capital de rapport(ou investi) Une des actions courantes quand on entreprend sa vie, c’est ce processus de conversion d’une modalité de capital en une autre. Je dépense des sous pour me former ou pour acheter mon ordi ou pour rencontrer des gens, faire un diner…afin d’augmenter mes capitaux. Les capitaux et le travail n’ont pas tous la même valeur sur le marché. Le but rationnel est de chercher la meilleure forme de votre capital au regard de sa rentabilité. Il faut bien comprendre aussi que si une grande majorité d’entre nous reçoit en héritage le même capital naturel (excepté les situations d’handicap et de maladie chronique incapacitante), ceux qui sont nés avec du capital matériel, et qui ont reçu un capital immatériel de qualité (bonne éducation) ne partent pas avec le même coefficient multiplicateur par heure de travail. Et si vous ajouter que les charges fixes sont constantes, très vites les héritiers ont non seulement un héritage qui fait chuter leurs charges, mais une capacité de production de valeur ajoutée bien supérieure qui leur fait accumuler du capital bien plus vite que les non-héritiers. Ce capital produit sera la clé d’entrée de leur conversion du prolétariat supérieur au capitalisme (souvent par investissement immobilier et boursier puis par entrepreneuriat)

Par contre le travail ne se stocke pas, ne s’accumule pas, ce coefficient, si il est nul, ne produit aucune valeur. Et quand l’heure de vie est passée, elle ne reviendra jamais. Quoi que vous en ayez fait, vous l’avez perdu. Et même dans sur ce point nous sommes tous inégaux, et notre classe sociale influe beaucoup sur notre espérance de vie. Avachis devant Netflix, se formant en ligne ou réparant sa voiture, chaque heure à sa propre valeur d’actif produisant du capital. Il faut à la fois prendre bien conscience que chaque heure qui passe était une production de valeur potentielle et que vous choisissez ce que vous allez en faire (et que bien souvent vous n’en faites rien !). Bien réaliser que vous avez confié 40 heures de travail à l’échange salarial, mais qu’on vous a laissé 120 heures (disons 80 heures) de temps libre avec la capacité d’en faire quelque chose. Produire, se former, échanger sur un marché produit du capital. Se reposer, s’amuser, socialiser détruit du capital. Comprenez-moi bien, il n’y a aucune espèce de jugement normatif. Je dis ça pour qu’on démarre cette réflexion avec une conscience bien claire des choses.

Forgeron de katana

La loi des dépenses : le passif

(Ch) pour Charges : C’est l’ensemble des dépenses de capital nécessaires à la vie et au fonctionnement du processus du travail. C’est du capital détruit ou transférer à autrui durant le processus de travail souvent par conversion en matière et en énergie complémentaires. Si je paye ma facture d’électricité pour faire quoique ce soit (même de la génération de valeur ajoutée), une grande part de cette énergie n’a pas été transformée en capital et a été littéralement détruite. C’est une perte sèche.

(Am) pour Ammortissement : En effet le capital est fondamentalement de nature dégradable (même le capital immatériel), c’est à dire que sa valeur se dissipe avec le temps et le changement. Une force fondamentale de destructuration, de perdition interne, des formes assurent un dépérissement réel au coeur de la dynamique de la vie. Accumulation et dépérissement sont les deux faces essentielles de la vie comme perdition interne de la valeur. Mais il faut ajouter que la dynamique du système des échanges peut donner de la valeur ou en faire perdre par mutation de l’économie du marché : c’est la perdition externe. Fondamentalement, aucun capital ne peut être immuable.

(As) pour Assurance : Sont l’ensemble des prélèvements qui sont des charges publiques ou privés sous formes assurantielles et de collectivation du capital, les ressources mutualisées, qui sont censées rendre possible et amélioré les conditions de production et nous protéger en cas d’accident. On peut ajouter l’ensemble des assurances complémentaires privés qui viennent compléter la mission assurantielle de l’Etat face au accident. Il y’a aussi le capital que l’on met de côté en cas de coût dur (qui se compte en mois de revenus disponible pour couvrir le passif en cas d’inactivité total). Nous plaçons du capital mais à condition de modifier notre environnement et d’améliorer notre rendement global. Certain bien sont trop couteux à fabriquer pour l’usage que j’en fais alors nous nous rassemblons pour investir dans une part de ce bien et l’utiliser à proportion de nos besoin. C’est le principe des biens publics (et des services publics) par exemple.

(Acc) pour Accident : l’individu est soumis d’une façon hasardeuse à une destruction invonlontaire de capital que l’on appelle accident (à distinguer de la destruction volontaire que être une charge fastueuse si on en est à l’origine ou une prédation de voleurs si l’origine est externe). C’est en général un agent qui vient brutalement extraire du capital sans contrepartie et remettre en cause dangereusement vos capacités de production.

(Ch+Ass+Am+Acc) = passif

Le passif est ce qui vous fait perdre du capital. A terme, les passifs vous ruinent et vous amène à la mort. Le prolétaire doit être un “cost killer” en ayant l’obsession de diminuer le passif pour générer de la marge et accumuler du capital disponible. Attention le capital transformé n’est pas une perte. Que vous ayez payé de l’argent pour vous former à de nouvelles compétences n’est pas une perte. C’est une conversion qui, vous l’espérez, va produire du capital.

La loi des échanges

Marché aux moutons

(D/O=B) pour Rapport entre Offre et Demande qui est égale au Bénéfice/Pertes : C’est la différence entre le capital sous une certaine forme et sa valeur lors d’un échange externe régie par son inscription dans un marché qui fait se rencontrer l’offre et la demande. En effet entre la valeur réelle (le capital que vous avez mobilisé pour ce bien et ce service) et la valeur marchande de l’échange, la fluctuation de l’offre et de la demande peut accentuer le prix du capital échangé (très souvent mais pas uniquement sous forme de marchandise ou de service) où le faire s’effondrer. Cette différence est la source de l’accroissement de richesse ou de ruine car elle crée une fonction plus où moins hasardeuse sur l’économie en faisant entrer ou sortir du capital au grès des échanges. La forme pure de cette génération ou perte de capital, c’est la bourse. La fonction pure d’échange de capital abstrait.

(D/O) = BENEFICES/PERTES de capital.

Or c’est la loi du marché qui va permettre de maintenir voire d’augmenter mon capital mais c’est aussi le marché qui va me le détruire jusqu’au point de me mener à la faillite. L’entrepreneur ne ce contente pas de produire au moindre coût, il doit s’assurer de vendre sa production sur un marché où elle a le maximum de valeur. Et c’est la qu’il va rencontrer le facteur de risque. Il prend un risque dans le choix de sa production dont la qualité doit être suffisante pour rencontrer son marché et vendre à une valeur suffisante. S’il s’est trompé, il va perdre en capital et cette perte peut lui être fatale. La vie est un jeu et c’est sur la place du marché qu’elle se joue. L’accès au marché n’est pas simple. Changer de marché n’est pas simple. Le capital matériel est difficilement mobilisable et transférable entre les marchés.

Bien sûr chacune de ces variables et ces équations demandent à être explicitées et notamment celle de capital qui est trop générique à ce stade. Mais je puis vous assurer qu’il n’existe aucune vie qui ne puissent être expliquée par cette équation. Nous naissons avec le capital qui nous ait offert en héritage (corps, bien matériel et éducation) plus le travail de toute une vie. Notre objectif est d’investir notre travail avec notre capital pour générer des formes de capital qui couvrent nos dépenses et voir nous crée un surplus. Ce bien produit peut être mis sur le marché pour faire jouer la loi de l’offre et de la demande et multiplier sa valeur au grès du hasard. La vie devrait donc être assez simple ! Mais il n’en ait rien. Il faudra donc attendre les autres billets pour aller plus avant dans la réflexion.

En post face, je vous laisse avec cet excellent documentaire d’ARTE sur des prolétaire qui ont maitrisé à l’extrême l’équation du bonheur (vos réactions face à ce mode de vie est essentiel pur comprendre où vous en êtes).

--

--

Amar Lakel
L’économie du bonheur

Expert in Digital Marketing research, i drive, since 15 years, data analysis on web consummers behavior for optimising digital marketing strategies.